A la suite de la publication, le 30 août dernier, de son numéro titré «Les Gabonais sont-ils racistes ?», l’hebdomadaire panafricain s’est attiré les foudres des organisations de la société civile.

La couverture controversée de Jeune Afrique © D.R.

La couverture controversée de Jeune Afrique © D.R.

 

C’est le moins qu’on puisse dire : la Une de Jeune Afrique sur le racisme et à la xénophobie au Gabon n’a pas plu à grand monde. Pour certains, l’hebdomadaire panafricain est tombé dans une sorte de dénigrement dont les mobiles réels sont inconnus. Au-delà des supputations, l’angle choisi a suscité l’ire de plusieurs organisations de la société civile, à l’instar du Conseil des Gabonais de France (CGF), qui a jugé «inapproprié» la démarche de notre confrère. «Le Conseil des Gabonais de France qui se joint au sentiment généralement partagé par toute la communauté gabonaise de France est choqué par ces propos subversifs, insultants et discourtois envers le peuple gabonais», a fait savoir l’organisation le 2 septembre dernier sur son site internet. Pour le CGF, qui n’a pas manqué l’occasion de rappeler aux responsables de Jeune Afrique, notamment à son fondateur Béchir Ben Yahmed, les injustices subies par des Africains noirs en Tunisie, son pays d’origine, le média devrait s’intéresser davantage au racisme et à la xénophobie au Maghreb. «Lorsqu’un Etat traverse encore les tartares de l’obscurantisme, il est mal venu de donner des leçons de tolérance interculturelle. En la matière les Gabonais n’ont pas besoin de leçons», a donné à lire l’organisation, avant de trancher : «Jeune Afrique devrait s’interroger très sérieusement sur les errements de l’Etat islamique tunisien et ses difficultés à négocier avec ses «démons» intérieurs.»

Peu convaincu par le style et la manière d’aborder la question, Marc Ona Essangui, dans un post sur sa page Facebook, a tenu à répondre à l’hebdomadaire, non sans indexer nommément l’auteur de l’article : «Non Georges Dougueli, les Gabonais ne sont pas racistes mais plutôt ceux qui ont inspiré cet article !» Pour le secrétaire exécutif de Brainforest, qui a choisi l’anaphore, «si les Gabonais étaient racistes», ça se saurait. D’autant que les faits attestent du contraire. «Les Gabonais sont attachés à leur terre comme les Camerounais, les Congolais, les Français, les Américains», lance-t-il.

Alors que l’article de Jeune Afrique, comme commandé, est illustré par une photo d’une manifestation contre Maixent Accrombessi et va jusqu’à généraliser le phénomène à tous les Béninois vivant au Gabon, Marc Ona Essangui affirme que le directeur de cabinet du président de la République est seul responsable de ses déboires. «Je vous l’apprends aujourd’hui, la communauté béninoise se sent en insécurité au Gabon, non pas à cause de la supposée xénophobie des Gabonais que les sbires du palais du bord de mer vous inspirent, mais plutôt à cause des frasques d’un Accrombessi ingrat (venu dans les bagages d’André Mba Obame) qui n’a aucun respect pour le pays, qui a été si généreux envers lui, transformant un petit agent immobilier des banlieues parisiennes en puissant directeur de cabinet du président de la République gabonaise. Il n’y a qu’au Bongoland que de tels miracles s’opèrent, et s’en offusquer fait de nous désormais des xénophobes !», s’emporte-t-il. Cette affaire n’a décidément pas fini de faire couler encre et salive.

 

 
GR
 

10 Commentaires

  1. MBOUMBA dit :

    Le Gouvernement a au moins réagit fasse à cet article qui touche directement la nation?
    J’espère que oui, sinon dans le cas contraire…

  2. Nyfa dit :

    L’argent du Gabon a encore servi à défendre un plouc pour insulter les Gabonais vraiment Ali est fort

  3. CANTON LEYOU dit :

    Que jeune Afrique sache que s’il ya plus racistes et xénophobe, ce n’est pas la Tunisie en particulier et le Maghreb qui nous le démentirons. Que le Gabon ne soit pas son marketing et sa publicité pour écouler son produit le plus rapidement possible. Les tares de racisme de la Tunisie ne soient pas des arrières gardes que le Gabon protèges.
    cordialement.

  4. Désiré dit :

    Que dit cet article annoncé en couverture avec un point d’interrogation?

  5. Fax1 dit :

    Ali Bongo qui a commandité Jeune Afrique pour cet article dévoile un des axes de sa campagne électorale de 2016, sans même se poser la question de savoir s’il est qualifié pour cette lutte.
    Qui ne comprendrait pas l’acrimonie du biaffrai Ali Bongo derrière cette Une nauséabonde?
    Le rêve d’Ali Bongo « un Gabon sans Gabonais » deviendra t’il un jour réalité?

  6. Bouka Rabenkogo dit :

    « ALI BONGO EST CITOYEN GABONAIS »
    Il nous est reproché une xénophobie que nous ne reconnaissons pas et que systématiquement nous rejetons avec vigueur. Pour ce qui nous concerne, Ali Bongo même adopté est un citoyen gabonais à part entière. La loi sur la citoyenneté corrigera à terme cette carence. Ce que nous reprochons à Ali Bongo c’est son immaturité à gérer un « Pays » complexe dont il n’a pas connaissance de la « Puissance » avec une bande d’apatrides mafieux exclue totalement de la maîtrise de nos « Us et Coutumes ». C’est intolérable et aucun peuple digne de ce nom ne peut l’accepter. Le Gabon est le seul pays au monde qui a la plus forte densité de non gabonais au kilomètre carré. Alors qui est plus xénophobe que qui. A moins que ça soit une stratégie subtile à terme de dilution des autochtones. MAIS CA NE MARCHERA PAS.

  7. Marc Ona donne trop de relief au poste qu’occupait Acrombessi à l’agence immobilière dont il fait état.Maixent, n’y était que délégué commercial peu productif. La preuve c’ est la vente cinq ans plus tard de Poso di Borgo, resté longtemps en porte-feuille,fourgue au forcep au Gabon via Ali.

  8. jean - jacques dit :

    Ce monde il ya toujours des hypocrites, et donneurs des lecons, un pays comme la Tunisie, qui les resortisants de ce pays ce considerent comme des europeens, le responsable de ce journal a but ou ce la drope qu’il a consommé pour dire les betises, il faudrit que le gouvernement interdisent la vente totale de ce faux journal.
    Il laisse de parler des problemes de son pays qui est en guerre.

  9. Iboundji dit :

    Dans aucun pays du monde on ne peut encourager le menteur, le voleur ou l’assassin. Le ramassis d’apatrides mafieux que sont les commanditaires de ce pitoyable papier croyaient ouvrir 1 énième contre feu..peine perdue. Ils n’ont fait que montrer quelle est leur gratitude : le dénigrement ingrat et permanent à l’endroit d’ 1 pays qui en plus du gite et du couvert vous donne des postes sans corrélation avec leurs profils et qu’ils n’auraient même jamais eu dans leurs pays respectifs. Ces mythomanes notoires pourront toujours raconter ce qu’ils veulent sur le Gabon les faits les contrediront toujours. Tout comme le Gabon n’a jamais empêché quiconque ne s’y sent pas à son aise de le quitter…
    -Wè tondi mwandi,wè tondi na makandja [tu aimes ton chien ,aimes ses puces]proverbe Aduma
    -U a rondi mondi, ronda na mouna minèka [tu aimes ton chien, aimes ses puces]proverbe Guisir
    -Tondé mbwa,tonde’igènè[tu aimes ton chien, aimes ses puces]proverbe Myènè
    -Wè tondi gonda mwa,wè di na akassa[tu aimes ton chien, aimes ses puces] proverbe Obamba.
    I ronde monde, ne minèke [tu aimes le chien, y compris ses puces] proverbe Massango

  10. John Leighton dit :

    Moi je trouve que ce journal a voulu nous faire comprendre que le pouvoir en place a commencé sa campagne pour 2016. Mais le Gabon reste digne d’envie. Les étrangers parlent d’eux mêmes: Accrombessi directeur de cabinet au Gabon ! Montrer moi un Gabonais directeur de Cabinet chez un président d’un pays autre que le Gabon. Le Gabon interesse le monde entier et restera toujours une terre magique où n’importe qui trouve son compte. Et sa population est toujours accueillante.

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