Vérification & Audit : l’ANAVEA, ce «machin» qui n’a servi à rien !
Créée et placée sous la tutelle de la présidence de la République courant 2020, l’Autorité nationale de vérification et d’audit (ANAVEA) n’a strictement rien apporté au Gabon. À la lumière des scandales financiers découverts par le CTRI, sa dissolution est plus que jamais nécessaire.
Comme de nombreuses autres, l’idée était bonne et les promesses rassurantes, et comme la plupart de celles de l’ancien régime, elle n’a pas su convaincre dans les faits. La faute sans nul doute aux obstacles érigés par ses propres initiateurs. En tout cas, à la lumière des nombreux scandales financiers mis au jour ces trois derniers mois par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), la dissolution de l’ANAVEA est plus que jamais justifiée. C’est d’ailleurs ce que le gouvernement actuel s’attèle à faire par l’entremise du ministère de la Réforme des institutions.
Le Parlement mis à contribution pour remplacer l’ANAVEA
Face aux députés la semaine dernière, Murielle Minkoue ép. Mintsa est allée défendre le projet de loi portant suppression de cette structure créée en novembre 2020 et dont la mission était de contrôler, auditer et évaluer les services de l’État, des collectivités locales et des organismes percevant des finances publiques. Il s’était agi, selon John Marchos Ankely, ancien Vérificateur général, de «doter le gouvernement d’un organe qui vient en appui aux institutions étatiques et veille à la bonne gestion des biens et des ressources financières publics».
Pour le membre du gouvernement, trois ans après, il est évident que l’ANAVEA «n’a pas rempli les missions qui lui étaient assignées». Sa dissolution déjà actée en Conseil des ministres n’est donc que simple logique logique au moment où les nouvelles autorités aspirent à faire entrer le Gabon dans une nouvelle et où la bonne gouvernance n’est plus qu’un slogan pour mieux paraître aux yeux de la communauté internationale.
À la place de cette Autorité, le CTRI souhaite créer une nouvelle structure répondant à ses propres valeurs : le Contrôle général d’État. Si l’opportunité de sa création était en débat à l’Assemblée nationale, vendredi 1er décembre, le gouvernement de Transition soutient que cet organe vise à accentuer la lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics. Il entend lui conférer la charge de «contrôler et procéder aux inspections de l’exécution du budget de l’État, des budgets annexes et des comptes spéciaux du trésor ainsi que des budgets des collectivités locales et des services personnalisés ou organismes de toute nature faisant appel directement ou indirectement au concours financier de l’État».
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