Le ministre de l’Enseignement supérieur vient de prendre un arrêté interdisant le bizutage dans les universités et grandes écoles. Selon cet arrêté, les coupables de bizutage s’exposent à une exclusion définitive et l’impossibilité de s’inscrire dans les établissements d’enseignement supérieur du Gabon.

Jean de Dieu Moukagni-Iwangou a pris un arrêté portant interdiction du bizutage au Gabon. © D.R.

 

Pratique encore présente au sein des universités et souvent perçue comme un baptême d’intégration, le bizutage, souvent à l’origine de nombreuses dérives, est désormais interdit au Gabon. L’interdiction a été entérinée par l’arrêté n°00000002 MESRSTT/SG/DGES du 6 février 2020, portant interdiction du bizutage dans les établissements d’Enseignement supérieur.

Définissant le bizutage comme un ensemble de brimades, d’humiliation ou de vexations présenté comme un rituel d’accueil obligatoire des nouveaux étudiants, par les étudiants les plus anciens d’un cycle de formation ou d’un établissement, l’arrêté indique que «les actes du bizutage sont contraires aux droits de la personne humaine». Ainsi, les bizuteurs s’exposent à l’exclusion définitive des établissements qu’ils fréquentent, ainsi qu’à l’impossibilité de s’inscrire dans les établissements d’enseignement supérieur du Gabon. Ceci, conformément à l’article 4 dudit arrêté qui stipule que «tout acte de bizutage expose son auteur à l’exclusion définitive de son établissement ainsi qu’à l’impossibilité de toute inscription ultérieure dans les établissements d’enseignement supérieur en République gabonaise».

Selon le ministre de l’Enseignement supérieur, cet arrêté a été pris dans un contexte d’insécurité en milieu universitaire. Indiquant que cette insécurité est d’abord un fait interne lié au traitement dégradant qui s’est installé comme une tradition dans le milieu de la formation, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou soutient que c’est une pratique reculée qui a montré ses extrêmes. «Sur l’USTM par exemple, nous avons regretté la mort d’un étudiant», a-t-il déclaré. «C’est le fait interne au milieu universitaire. Il fallait trouver une solution et la réponse est là, cet arrêté», a-t-il affirmé.

Conscient de ce que le phénomène de l’insécurité est aussi un fait externe à la communauté universitaire, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou a assuré que le gouvernement réfléchit «à un autre support qui interviendra en son temps». Soit, la création d’une police des universités. Il y voit deux instruments qui se complètent et qui devraient s’appliquer aux établissements d’enseignement supérieur reconnus d’utilité publique. L’arrêté vaut pour l’ensemble du secteur de l’Enseignement supérieur. Soit, les établissements aussi bien publics que privés. «Cet arrêté est le début de la solution aux problèmes que nous avons rencontrés ces 10 dernières années», s’est exprimé le ministre de l’Enseignement supérieur. «Les bizutages atteignent l’intégrité de l’homme», a soutenu Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, mettant en exergue la gravité de la pratique.

«Lorsque vous lisez le Code pénal, tout acte qui porte atteinte à la vie, ou à l’intégrité corporelle, est constitutif soit d’un délit, soit d’un crime, en tout cas d’une infraction. Autrement, dit, l’application de cet arrêté est à concevoir sans préjudice de l’application du Code pénal pour des situations gravissimes», a-t-il expliqué.

À en croire son propos, il y aura désormais une «liste noire» constituée des étudiants qui se seront identifiés comme des bizuteurs. Ce qui permettra de les signaler, pour leur éventuel refoulement au sein d’autres établissements d’enseignement supérieur au Gabon. Selon le membre du gouvernement, la liste noire sera centralisée au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur de sorte à être ventilée partout pour prévenir l’arrivée des étudiants bizuteurs.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Milangmissi dit :

    Quel minable !!! Le campus de l’UOB est fermé depuis combien de temps et il rouvrira quand ? Est ce que les 83 000 Fcfa permettent aux étudiant(e)s de se nourrir, de se loger, de se déplacer, d’étudier et de vivre

  2. Mezzah dit :

    @ Moukagni,

    Il ne s’agit pas d’interdire le bizutage mais de l’encadrer. C’est une pratique qui a toujours existé depuis que les universités et grandes écoles ont été créées. C’est même une pratique qui permet d’assurer le lien entre promotions. Le gouvernement auquel vous appartenez est toujours dans les interdictions: on interdit la publication d’une presse, on interdit les libertés individuelles on interdit ceci on interdit cela. Gouverner ce n’est pas interdire.

    Et puis vous concernant, on vous a dit de ne pas rentrer dans ce truc de gouvernement vous n’avez entendu personne, résultat des courses un petit agent agent de la présidence s’adresse à vous comme si vous étiez sous ses ordres.
    Pitié Moukagni-Iwangou …

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