UN : Signe de fracture grandissante entre Gondjout et Missambo
Qui sera le nouveau président de l’Union nationale (UN) ? Dans l’expectative, l’opinion attend le jour de l’élection pour y répondre. En attendant, la campagne bât son plein au sein de ce parti de l’opposition où les camps des deux prétendants au fauteuil de Zacharie Myboto ont commencé à se lancer des piques. Proche de Missambo, un militant journaliste a livré une cinglante réplique à une insinuation de Paul Marie Gondjout.
Entre Paulette Missambo, vice-présidente de Zacharie Myboto, et Paul-Marie Gondjout, l’un des secrétaires exécutifs de l’Union nationale (UN), un cratère se creuse. Chacun s’attèle à mettre les chances de son côté pour hériter du fauteuil de président de la formation politique. Entre les deux camps de ce parti qui se prévalait d’administrer une leçon de démocratie directe au Gabon, le désamour semble gagner du terrain. Des volées de bois vert se signalent en effet. A l’origine de cette «fracture», la déclaration de Paul-Marie Gondjout, après son road-trip dans le Woleu-Ntem, sur les antennes de Radio Gabon.
Sans doute en quête de légitimité populaire, et c’est souvent le cas lors de tels exercices, celui qui se présente comme le candidat de l’alternance et du progrès de l’UN a indiqué que l’exercice démocratique actuel au sein de ce parti de l’opposition permet d’«ouvrir une ligne de front». La mouvance qu’il défend et qui prône, entre autres, l’émergence de la jeunesse s’attaque à la mouvance de Paulette Missambo qui dit-il, peut «collaborer avec le pouvoir».
Paul-Marie Gondjout accuse Paulette Missambo de défendre une «Union nationale tendance PDG» (Ndlr Parti démocratique gabonais), une direction qui serait contraire à l’essence même de ce parti qui revendique son ancrage dans l’opposition gabonaise. «Nous nous préparons effectivement pour gagner cette élection», a déclaré le candidat qui semble estimer que tous les coups sont permis pour arriver à cette fin.
Paul-Marie Gondjout un rejeton du PDG ?
Comme il fallait s’y attendre, les militants de l’UN proches de Paulette Missambo ont réagi aux propos du beau-fils du président sortant. «Nous le disions déjà depuis le début de ce processus d’élection à la tête de l’UN, nous allons aborder un virage de fracture entre ceux qui veulent livrer le parti au pouvoir pieds et mains liés, et ceux qui sont déterminés à préserver l’esprit de combat pour l’alternance démocratique», a fait savoir Hyacinthe M’ba Allogho. Journaliste indépendant, très remarqué sur Facebook, celui-ci est un militant de l’UN proche de la vice-présidente en campagne. Son post a inopinément été présenté, notamment par notre confrère Gabonactu, comme émanant de la direction de campagne de Paulette Missambo.
«Volontairement, Paul-Marie Gondjout inverse les rôles», assure le militant de l’UN dans ledit post sur Facebook, titré «Le vrai du mensonge». On peut y lire que le mari de Chantal Myboto s’attribue une ambition contraire à la sienne pour indûment s’approprier celle de son adversaire. «N’est-ce pas dans son équipe qu’on a déjà commencé à travailler avec le PDG, voire à lui adresser des appels du pied ?», a écrit le membre du service communication de l’UN.
Hyacinthe M’ba Allogho n’en veut pour preuve qu’un deal qui aurait été passé entre les élus municipaux de l’UN composant la liste de « Mme Gondjout » au Conseil municipal de Libreville et ceux du PDG. Pourtant encartés Union nationale, ces conseillers municipaux auraient été recrutés par Léandre Nzué, l’ex-maire en prison, dans l’optique d’assurer une victoire cache à Ali Bongo en 2023. Plus explicitement, on peut lire dans le fameux post : «Comme pour un complot bien caché, c’est à la publication de la liste des emplois incriminés dans la presse et les réseaux sociaux que l’Union Nationale découvre, ahurie, que ses militants sont concernés. Ils venaient tous du 1er arrondissement, élus sur la liste de Mme Gondjout et étaient employés au cabinet du maire»
Taguant quelques notoriétés de l’UN proches de Missambo, notamment Emmanuel Ntoutoume, François Ondo Edou (conseiller municipal du 2e arrondissement de Libreville) et Jean Christophe Owono Nguema (sénateur), le journaliste et militant de l’UN affirme que Paul-Marie Gondjout a défendu la réforme du Code civil gabonais qui n’était cependant pas du goût d’une bonne partie de la population. «Il appelle pourtant cela être opposé au rapprochement avec le pouvoir, lui l’ancien membre du comité central du PDG qui s’oublie, qui en est parti dans les valises de Zacharie Myboto, et qui a conservé les miasmes de fonctionnement interne de ce parti pour les utiliser contre ses adversaires qui, dans leur grande majorité, n’y ont jamais adhéré». «Les exemples sont légion, à commencer par la fraude électorale qu’il a tenté d’importer, et l’achat des consciences», assure le militant proche de Paulette Missambo. Jusqu’où ira cette guerre de positionnement ?
1 Commentaire
Malheureusement le vide de propositions concrètes pour le développement et la justice sociale des deux camps fera exposer ce parti de circonstance , de culte de la personnalité qui manque de consistance et de projets claires pour notre avenir !
Quant aux craintes de voir une alliance avec le pouvoir elles sont fondées pour les deux candidats !
Une ex d’Omar et le beauf d’une autre ex. On nage dans la série de mauvais gout