[TRIBUNE] Référendum 2024 : Voter OUI, «un acte de patriotisme et de soutien à la transition»
Emmanuel Thierry Koumba*, enseignant à l’Université Omar Bongo (UOB), présente dans la tribune libre ci-après la consultation référendaire de décembre prochain comme «un moment crucial pour l’avenir politique du Gabon». En jeu : l’adoption de la nouvelle Constitution qui, selon lui, promet d’apporter des changements significatifs à la structure et à la gouvernance du pays. L’universitaire tente donc d’expliquer pourquoi voter OUI à ce référendum est non seulement un acte de patriotisme, mais aussi un soutien fondamental à la transition en cours.
I. Importance de la participation citoyenne comme enjeu central du référendum de cette fin d’année 2024
La nouvelle Constitution propose plusieurs réformes majeures, telles qu’une meilleure séparation des pouvoirs, une gouvernance locale améliorée, et un renforcement des droits des citoyens. Ces réformes visent à créer une administration plus transparente, plus efficace et plus équitable. En adoptant cette Constitution, le Gabon espère stabiliser sa politique intérieure, améliorer la qualité de la gouvernance, et renforcer le respect des droits humains.
La participation des Gabonais au référendum est essentielle pour légitimer ces réformes. Chaque vote compte dans ce processus démocratique et voter OUI est une manière proactive de soutenir les changements nécessaires. En votant OUI, les citoyens s’engagent activement dans la transition et montrent leur volonté d’avancer vers un avenir meilleur.
II. Soutien à la direction actuelle, renforcement de la démocratie, expression de patriotisme et pédagogie politique
Voter OUI est un acte de confiance envers le président et son programme de réforme, qui n’a pas besoin qu’il rappelle à certains ce qu’ils doivent faire à ses côtés et autour de lui sur une place des fêtes de Tchibanga dédiée à d’autres choses. Les changements apportés jusqu’à présent, dans la direction du pays comme le rachat contre vents et marrées d’Assala, la création d’une compagnie aérienne nationale, le retour des bourses aux élèves et lycéens, etc. ont démontré un engagement vers une gouvernance plus juste et plus transparente. Maintenir le cap et ne pas interrompre ce processus est crucial pour la continuité des réformes et la stabilité du pays.
La nouvelle Constitution vise à améliorer les institutions démocratiques, ce qui pourrait renforcer la gouvernance et la participation civique. En votant OUI, les citoyens montrent leur engagement envers une démocratie plus robuste et participative, où les institutions sont plus solides et plus représentatives des besoins de la population.
Voter OUI est un acte de solidarité nationale. Cela montre une volonté d’unité et d’engagement envers un projet commun pour le Gabon. C’est aussi une façon de prendre ses responsabilités pour construire un avenir plus prometteur pour les générations futures, en soutenant un cadre législatif qui vise à apporter des améliorations durables. Donc, nul besoin de débats à la Bernard Pirat (« Oui ou non. Le piège rhétorique du référendum Bertrand Pirat dans Mots. Les langages du politique 2007/1 (n° 83), pages 139 à 153 »), qui constituent à n’en point douter, de véritables pièges pour des écosystèmes comme les nôtres, longtemps dépourvus (56 ans) de vrais repaires.
Comprendre les enjeux du référendum est essentiel. Mais, qui a dit que les Gabonais ne savent pas déjà de quoi il s’agit ? Soutenir les réformes proposées est un geste de responsabilité politique et civique. Sur un rythme contrôlé et maîtrisé, les efforts pour informer et éduquer les citoyens sur les implications du référendum permettent d’assurer une prise de décision éclairée et réfléchie.
III. Incertitude et absence de texte complet, comme tactiques et stratégies des opposants au OUI
Certaines inquiétudes exprimées même par des parlementaires nostalgiques des pseudo débats de l’ancien régime concernent l’absence de texte complet avant le référendum. Cependant, il est important de noter que le processus démocratique garantit la transparence et la possibilité de révisions après le référendum. Et on le verra bien : la nouvelle Constitution sera élaborée et ajustée dans un cadre participatif, permettant des améliorations en fonction des retours des citoyens gabonais.
Les critiques du vote OUI, comme les partisans de la république des réseaux sociaux, soulignent souvent des inquiétudes quant aux réformes : mandat présidentiel à sept ans, suppression du poste de Premier ministre, chef du gouvernement, suspension des partis politiques… Cependant, il est crucial pour les défenseurs du OUI dans une organisation cohérente, de déconstruire ces arguments en s’appuyant sur des faits concrets comme la création d’un nouvel environnement des partis politiques qui ne favorise pas le papillonnage politique, avec des listes d’adhérents qui se ressemblent comme des siamois, ou le népotisme avec des formations du genre président et vice-président, des postes strictement réservés à monsieur et madame. En les laissant inonder la toile, ils voudraient faire croire que leur thèse est majoritaire dans le pays. Alors que le vote OUI représente une opportunité de répondre aux défis actuels en apportant des solutions basées sur des expériences et des réussites internationales.
IV. Comparaison avec d’autres référendums internationaux : exemple du Traité de Maastricht, autres réformes constitutionnelles réussies
Le référendum français de 1992 sur le Traité de Maastricht illustre comment des réformes constitutionnelles peuvent transformer un pays. Avant le 20 septembre 1992, date du scrutin de ce référendum qui visait à ratifier un texte du traité de Maastricht préalablement signé par François Mitterrand et 11 de ses collègues chefs d’États européens membres de la Communauté économique européenne (CEE), l’environnement n’était pas plus serein que celui du Gabon dont la population et l’espace géographique sont plus restreints. Et cela est tout à fait normal que des présidents des institutions de la République commencent par appeler à voter pour le oui.
Et pour ce qui est de l’intensité actuelle de cette période de pré-campagne dans le landerneau médiatico-politique. C’est tout à fait normal au regard de ce que dessinait le paysage politico-médiatique français, non pas durant quelques mois comme au Gabon, mais, pendant toute l’année 1992 avec, dans un premier bloc, François Mitterrand du Parti socialiste et le tandem Jacques Chirac et Édouard Balladur du RPR pour le oui. Et dans un autre bloc, Charles Pasqua et Philippe Seguin du RPR, le Parti communiste, certains socialistes légendaires comme Jean-Pierre Chevènement et les écologistes des Verts de Dominique Voiney pour le non. Et, personne ne peut oublier le débat qui avait opposé François Mitterrand à Philippe Seguin le 3 septembre 1992 dans un amphithéâtre de La Sorbonne et retransmis en direct dans les médias publics français.
Ce référendum n’a-t-il pas marqué un tournant pour la France et ouvert la voie à une intégration européenne plus profonde ? De même, le référendum gabonais peut être un moment décisif pour le Gabon, en offrant des leçons sur la gestion de tels changements.
D’autres pays ont connu des réformes constitutionnelles réussies, telles que le référendum du Chili dénommé familièrement «la transition» en 1998 ou celui du 25 juillet 2022 en Tunisie, qui ont permis de renforcer leur démocratie et d’améliorer la gouvernance. Ces exemples montrent les bénéfices potentiels de telles réformes et peuvent servir d’inspiration pour le Gabon, notre pays.
En résumé, voter OUI au référendum de décembre 2024 est un geste significatif en faveur de la réforme et du progrès pour le Gabon. Cela reflète un soutien au leadership actuel (le président Oligui Nguema, le CTRI et le Gouvernement), un engagement pour une démocratie plus forte, et une volonté de contribuer à un avenir meilleur pour le pays. En tant que citoyens, nous avons la responsabilité de soutenir ces réformes pour construire ensemble un Gabon plus stable, transparent et prospère. Voter OUI est, en définitive, un acte de patriotisme qui marque notre engagement envers le futur de notre nation.
*Emmanuel Thierry Koumba, Docteur en Sciences de l’information et de la communication, enseignant à l’Université Omar Bongo, ancien étudiant du CEAN-Sciences-Po Bordeaux et Secrétaire général du Fan Club Brice Clotaire Oligui Nguema
1 Commentaire
Encore 1 intellectuel kounabeliste affamé ki veut se faire remarquer. N’importe koï. Il faut voter non