À l’issue d’une assemblée générale, le 4 mai, la Coalition des transporteurs terrestres qui devait entrer en grève dès ce 6 mai, a décidé d’ajourner son mouvement de grève et d’accorder un temps «d’action» au gouvernement.

Le 6 avril, les taxis ne sont pas rentrés en grève. © Gabonreview

 

Excédés par le racket dont ils sont victimes au quotidien, les membres de la Coalition des syndicats des transporteurs terrestres de l’administration publique et du secteur privé, pour la plupart des taximen, devaient entrer en grève dès ce 6 mai. Conscient de la paralysie que pouvait engendrer cet état de fait, le ministre des Transports les a rencontrés le 30 avril, afin de trouver une issue favorable à tous. Dans la même optique, la Coalition s’est entretenue le 3 mai avec le ministre de l’Intérieur, mettant en exergue la possibilité de ne pas exécuter le mot d’ordre au regard des négociations entamées. À l’issue de son assemblée générale du 4 mai, elle a décidé d’ajourner la grève.

«Nous avons pensé surseoir à notre mouvement au vu de l’évolution de la situation et des résultats qui ont commencé à être engrangés. Nous avons commencé déjà à travailler avec les ministères des Transports et de l’Intérieur», a déclaré le président de la Coalition Jean Robert Menié, qui a indiqué que cette semaine, lui et les siens seront reçus par la ministre de la Défense nationale et de la Sécurité du territoire. «Dans ce contexte, et faisant entièrement confiance au gouvernement de la République, il était utile et sage pour nous de surseoir notre mouvement afin de donner une chance à l’ensemble des négociations qui devraient se terminer très rapidement», a-t-il poursuivi.

Qu’à cela ne tienne, la coalition a dit accorder au gouvernement, un temps d’observation d’une durée d’un mois. Un sursis au cours duquel elle jugera de l’évolution sur le terrain, des contrôles intempestifs dont le point d’orgue est le racket. Ceci, d’autant plus que lors de la réunion avec le ministre de l’Intérieur, ce dernier avait demandé qu’il soit mis fin aux points de péage que les policiers comme les gendarmes ont érigé sur plusieurs axes routiers.

Quelques « péages » toujours opérationnels

Un policier de l’Ancienne Sobraga récoltant ses sous en régulant tout aussi la circulation. © Gabonreview

Pour l’heure, le printemps de «péages» et racket se poursuit au grand dam de taximen. Au Pk5, gendarmerie et police occupent le terrain. Sur ce tronçon, camions de marchandises, taxis et taxis bus sont systématiquement arrêtés. Les chauffeurs habitués, ou ceux qui ne veulent pas perdre du temps, préfèrent glisser un billet de 1000 francs CFA dans la pochette des documents du véhicule afin de le remettre prudemment au policier ou au gendarme pour éviter que le billet ne tombe. La transaction faite en quelques secondes permet au chauffeur de poursuivre son chemin.

Au carrefour Saint-Michel comme celui de l’ancienne Sobraga, les policiers sont à leur poste dès 7h. Chargés de réguler la circulation, ils encaissent également leurs «cotisations». Pour les taxis bus, la transaction est souvent assurée par les «boys chauffeurs».

A l’entrée de Kinguélé, gendarmes et policiers se succèdent et ciblent, les taxis, clandos, camions et véhicules à usage commercial. Parfois, les particuliers sont appelés à verser «l’argent du coca». Le gouvernement parviendrait-il à assécher ce phénomène sur l’ensemble des axes routiers du pays en l’espace d’un mois ? La Coalition des transporteurs terrestres appréciera.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Bikoro Ndemezo'o Albert Diddy dit :

    Le problème de transport public se posera toujours au Gabon tant que l’État opérera des investissements sur entreprise sans se baser sur les projets programmes qui font l’objet des faisabilités rigoureuses en amont avant une mise en exploitation. D’autre part, la couverture du service administratif public au Gabon n’est que de 4% au lieu de 25% minima; ce qui fait que l’État Gabonais gagnerait mieux à travailler dans le cadre du PPP afin qu’il y ait efficacité d’action dans les services publics tels que le transport public, l’habitation sociale et j’en passe…

  2. diogene dit :

    Le prix des trajets en taxi va donc baisser !
    Une place à 50 cfa ? 75 ? La course à 500 ? le TM à 5000 ?
    Lambaréné à 2000 ? etc…

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