Tentative de scission du Barreau du Gabon : Me Justin Taty suspendu pour 6 mois

Pour avoir projeté de scinder le Barreau national dirigé par le Bâtonnier de l’Ordre des avocats Me Raymond Obame Sima qu’il semble ne pas beaucoup porter dans son cœur, Me Justin Taty vient de se voir infliger une suspension provisoire de six mois et deux de ses confrères désignés administrateurs provisoires de son cabinet. La revanche pourrait se jouer au Conseil d’État où un recours en annulation du vote des membres du Conseil de l’Ordre aurait été déposé ces derniers jours.

© Montage/Gabonreview

Six mois de suspension provisoire. Telle est la sanction infligée, mardi 4 avril, à Me Justin Taty par le Conseil de l’Ordre des avocats du Gabon. Plusieurs semaines durant, l’ancien Bâtonnier devra donc s’abstenir d’exercer sa profession d’avocat. Nul doute qu’il fera appel de cette décision comme le prévoit la loi.

En attendant, son cabinet (Cabinet Taty) a été placé sous administration provisoire et deux de ses confrères ont été désignés par le Conseil de l’Ordre des avocats, à savoir : Maîtres Sylvère Denis Reteno N’diaye et Gilbert Erangah.

Il est notamment reproché à Me Justin Taty un «projet de scission du Barreau national» présenté ces dernières semaines à certains de ses confrères, dont un a fait fuiter leurs différents échanges. Au Conseil de l’Ordre, on dénonce «un acte éminemment grave qui contrevient aux dispositions de l’article 3 de la loi du 7 janvier 2015 fixant les conditions d’exercice de la profession d’avocat». «Le projet de scission de Me Justin Taty est constitutif de trouble à l’ordre public, à l’honorabilité de la profession et porte atteinte aux intérêts des justiciables», motive la décision.

Vers une «vengeance» au Conseil d’État ?

Si leur décision est jugée courageuse par certains, d’autres redoutent néanmoins que les membres du Conseil de l’Ordre des avocats ne la paient cher bientôt. L’annulation de leur élection intervenue au cours de l’assemblée générale du 6 janvier dernier aurait été demandée au Conseil d’État. La décision ne devrait pas tarder à tomber.