En grève depuis plus de 2 mois et estimant ne pas bénéficier de l’attention des pouvoirs publics, les personnels de ce centre de santé mentale entendent maintenir la pression jusqu’à la prise en compte de leurs revendications.

Maixent Rodrigue Sesse Lossa. © gabonews.com
Maixent Rodrigue Sesse Lossa. © gabonews.com

 

Depuis le lancement de leur mouvement de grève, il y a plus de 2 mois, les personnels de l’hôpital régional de Melen ne voient rien venir. Les conditions déplorables et tout aussi risquées dans lesquelles ils travaillent ne semblent pas émouvoir les autorités. Pis, confie le secrétaire général d’antenne du Syndicat national des personnels de santé (Synaps) de Melen, des mouvements de personnels vers d’autres structures hospitalières ont récemment été observés: «Alors que nous avons lancé un cri d’alarme pour que les autorités pensent à la formation des personnels, nous avons assisté, quelques jours plus tard, à une affectation des spécialistes en santé mentale, vidant ainsi l’unique hôpital», lâche-t-il. Pour Maixent Rodrigue Sesse Lossa, la réaction du gouvernement est incompréhensible et marque, à n’en point douter, le manque d’intérêt des autorités face à la situation de cette structure. «Nous sommes en situation de crise, je ne comprends donc pas comment l’affectation de ces spécialistes se justifie, d’autant plus que l’on est encore en grève», s’est indigné le leader syndical, avant d’annoncer pour les jours à venir un point de presse au cours duquel ses collègues et lui-même, interpelleront à nouveau le ministre de la Santé : «Nous allons dire que tout ne va plus à l’hôpital de Melen».

«Le mouvement de grève que nous menons ici est un mouvement de grève responsable», a-t-il tenu à relever. Et d’ajouter : «En janvier 2014, la grève s’est déroulée de manière spontanée, mais nous avons adressé des correspondances à la tutelle pour lui faire état de ce qui n’allait pas. Deux cahiers des charges ont été transmis à cet effet, sans suite.» N’empêche, s’ils disent ne pas baisser les bras, leurs revendications demeurent les mêmes : «Nous avons besoin d’un organigramme dans lequel sont régies les missions et les responsabilités de tous les agents affectés en psychiatrie ; un laboratoire ; l’approvisionnement régulier en médicaments et en alimentation ; la formation du personnel en psychiatrie.» Pour l’heure, déplorent les médecins, les malades mentaux continuent de vaquer librement dans l’enceinte de l’hôpital, quand ce n’est pas en dehors de celui-ci.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. X factor dit :

    Quelques raisons peuvent expliquer l’état de notre système de santé :

    1-manque d’expertise. ce manque est abyssal. En ORL, par exple on connait le Pr NZOUBA, qui s’est lancé en politique. Il n’a formé aucun autre ORL. Et il s’est tellement éloigné du bloc qu’il en a oublié les pratiques. je pourrais prendre d’autres exemples. La psychiatrie compte seulement 3 specilistes dont le Pr Mboutsou directeur de la CNAMGS et donc n’exerçant plus sa spécialité.

    2- Déficit de formation ; qui s’explique par le 1. car après les études médicales à la fac et l’obtention de doctorat, on ne peut pas prétendre à des études de spécialités sur place au Gabon (meme si certains font un effort mais la formation reste abyssalement lacunaire)

    3- Niveau de compétence le plus souvent médiocre (expliqué par le 1 et le 2)

    3- Salaires minables du personnel soignant qui explique les fuites dans les centres privés ou les medecins et infirmiers sont un peu mieux remunérés

    4- absence de devouement qui s’expliaue par le 3. car tout travail mérite salaire et les medecins il faut le reconnaitre sont mal payés. En Afrique, on dit que la medecine est un metier ingrat….Ce qui n’est pas le cas dans les pays qu’on aspire à ressembler…

    Il m’est arrivé d’emprunter des termes dures et virulents à l’endroit de la politique sanitaire de ABO. Mais après analyse, je réalise que c’est plutot le domaine qu’il chouchoute le plus. En effet, il faut le reconnaitre, il a doté le Gabon d’un hopital militaire moderne. Le CHUL a été refectionné pour repondre aux normes modernes. CHUA et ICL offrent une capacité d’accueil satisfaisant. L’hopital de OWENDo et le prochain CHU de maternité vont offrir un cadre de travail envieux…Et tout cela n’aurait bien sur aucun sens si le gabonais ne pouvais pas avoir accès aux soins. Ainsi, bien que mené avant son arrivée au pouvoir, le projet de la CNAMGS a abouti lors de sous son mendat et permet aujourd’hui à tous les gabonais d’avoir accès à un médécin généraliste pour 7000 fcfa ou un specialiste pour 10.000.
    Le problème de structure ne devrait donc pas se poser. Le problème de bas salaires non plus. Car la CNAMGS reverse aux hopitaux le montant de leurs prestations. Pour un jeune medecin au Urgences du CHUL ou de HIAOBO par exemple, quand il a consulté 20 patients par jour, même si la structure doit recuperer 55 ou 60% de sa prestation, il lui reviendrait de percevoir autour de 3000 par patients et donc près de 60.000 au minimum par jour (1.800.000 fcfa par mois). Aucun jeune médecin ne prétendra avoir touché pareille somme le mois. Où va dons tout cet argent ???????? allez voir où habitent les chefs de nos hopiataux et les chateaux qu’ils construisent dans leurs villages et vous comprendrez…

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