Soufiane Coulibaly : «Mon plus grand souvenir c’est la victoire de Nathanaël Berane»
Speaker officiel de la Tropicale Amissa Bongo, Soufiane Coulibaly suit cette compétition du haut de sa tribune. En œil avisé, il livre son point de vue sur la 10e édition, achevée le 22 février dernier.
Quel est votre regard sur l’organisation de cette compétition ?
C’est une histoire qui a commencé il y a 10 ans maintenant et l’Afrique en avait grandement besoin pour permettre à ses coureurs d’apprendre et de monter en puissance, histoire de combler le fossé qui nous sépare des meilleurs cyclistes du monde. Et aujourd’hui, après les 6 premières étapes et avant l’arrivée finale de cette 10e édition, on peut se dire que les Africains, même s’ils ne sont pas encore au niveau des meilleurs, ont quand même comblé un retard considérable en matière de grande course à étape dans le monde. Mon plus grand souvenir c’est la victoire de Nathanaël Berane ici même à Libreville l’année dernière. Une victoire remportée au forceps et qui avait permis, pour la première fois, à une équipe africaine de participer au Tour de France.
Au terme de cette édition, quelle appréciation avez-vous de la prestation des sportifs ?
Mon plus gros coup marquant est la nette domination d’une formation inconnue jusqu’ici : l’équipe émiratie Skydive Dubaï. Une formation quelque peu bizarre avec des coureurs d’horizons différents, mais qui a mis tout le monde d’accord de par sa prestation. Cette équipe a donc été le fait plus marquant pour moi, même si pense très sincèrement qu’elle avait les moyens d’aller au-delà de ses 3 victoires d’étape. Aussi, les équipes au Nord du continent, comme l’Algérie et le Maroc, ont certainement été les meilleures africaines ; avec, dans un degré moindre, les prestations du Rwanda et du Cameroun, un cran en dessous.
Quels conseils pour rehausser les performances de la sélection gabonaise, qui peine à faire son trou dans cette compétition ?
Le problème du Gabon est clairement structurel. Selon mes informations, les Panthères du Gabon ne se mettent en condition qu’à quelques jours du démarrage de la Tropicale. Et avec des coureurs d’un tel niveau, c’est évidemment très difficile. Pour que les choses changent, il va falloir une politique très pointue en matière de développement de ce sport, qui passe notamment par la création d’écoles de cyclisme et l’arrivée de spécialistes de haut niveau pour aider le cyclisme gabonais à se construire. Aujourd’hui, il n’y a plus de place pour le hasard : pour gagner il faut aller à l’école, apprendre les fondamentaux des choses.
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