Une curieuse fiche de réinscription exigeant un engagement sur l’honneur des étudiants a récemment été élaborée et transmise à l’administration par le Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec).

Etudiant gabonais: signer, ne pas signer?© Gabonreview/Shutterstock

Etudiant gabonais: signer, ne pas signer? © Gabonreview/Shutterstock

 

A l’Université Omar Bongo (UOB), une fiche de réinscription pour le moins curieuse est au centre d’une vive polémique depuis quelques jours. Les étudiants, désireux de continuer leurs études au sein de cet établissement d’enseignement supérieur, sont invités à s’engager «sur l’honneur» à respecter les enseignants, leurs biens personnels, ainsi que leurs libertés. Cette fiche a fait son apparition dans les différents facultés et départements par l’entremise des responsables parmi lesquels certains avouent avoir été contraints à cette solution en raison des nombreuses menaces encourues lors des mouvements de grève initiés par les étudiants.

De fait, le document administratif auquel sont désormais soumis les anciens étudiants engage les signataires «à ne plus éconduire les enseignants des amphithéâtres, les menacer dans l’exercice de leur fonction, endommager leurs biens (et à) les empêcher de circuler dans le campus universitaire». Selon la nouvelle fiche de réinscription, «tout acte contraire à ces principes, exposera (le contrevenant) à des sanctions prévues par le règlement extérieur de l’Université Omar Bongo». Aussi, prévient l’administration, «tout étudiant qui n’aura pas signé cet engagement ne pourra non seulement être accepté en classe, mais ne sera jamais évalué par les enseignants-chercheurs» de l’UOB. Une nouvelle formule qui, estiment certains, devrait permettre le retour à la discipline au sein de la plus grande université du pays, bien tristement reconnue pour ses mouvements d’humeur à répétition et les difficultés d’enseignement qui en découlent.

Pourtant, de nombreux étudiants ne goûtent que moyennement à cette nouvelle mesure que d’aucuns perçoivent comme une volonté des enseignants de jeter un voile sur les conditions de vie et d’étude à l’UOB, qui constituent l’essentiel des revendications ayant débouché sur les grèves jusque-là enregistrées au sein de l’institution. «Eux, savent boycotter les cours lors de leurs grèves. Quel étudiant s’est levé pour dénoncer ces grèves ?», s’est interrogé l’administrateur de la page Facebook «AG Le Journal UOB». Pour les étudiants, qui comprennent mal la crainte des enseignants, dont certains ont vu leurs véhicules caillassés voire incendiés et leur intégrité physique quelques fois menacée, il s’agit ni plus ni moins d’une mesure visant à intimider et à museler la jeunesse. Rien moins que ça !

 

 
GR
 

12 Commentaires

  1. Bassomba dit :

    J’ai été étudiant, j’ai participé à de nombreuses grèves, mais à mon époque il ne serait jamais venu à l’esprit d’un quelconque étudiant de s’en prendre physiquement ou matériellement à un enseignant. C’est quoi cette nouvelle race d’étudiants? Pourquoi sortir un enseignant, parfois par le collet,de l’amphi? S’il est là, c’est parce que quelques étudiants y sont, s’il n’y avait aucun étudiant, le prof ferait quoi là? Les étudiants devraient s’organiser pour que les salles soient vides quand ils sont en grève, comme ça l’enseignant ne risquerait rien. Mais vraiment si j’étais un enseignant à l’uob et qu’un étudiant m’éconduise de la salle de classe, Dieu me pardonne, cet étudiant , quelque soient ses prouesses, n’ira jamais en classe supérieure.

  2. alpha Koumbi dit :

    Que les enseignants eux memes fassent montre de respect vis a vis des etudiants. Trouvez vous normal qu’un enseignant exige aux etudiant d’acheter des fascicule que lui aurait preparer?

  3. matho dit :

    Et eux,les enseignants,ils s’engagent à quoi?Ils ont et pourtant une part de responsabilité dans le mauvais climat qui prévaut dans nos Universités.

  4. Blaise nicolas dit :

    Vraiment le Gabon on ne sait même plus comment vraiment apprendre avec tout ça #otambiA

  5. La Fille de la Veuve dit :

    Je trouve surprenant cette initiative des enseignants, surtout venant d’un Syndicat enseignant…

    Que diraient ces enseignants si le Rectorat où le Gouvernement les obligeait, en plus du care législatif et réglementaire existant, de signer une déclaration sur l’honneur les engageant à quoi que ce soit.

    Si un étudiant pose un acte contraire à la loi où au règlement de l’Université, il me semble qu’il existe une justice et un conseil de discipline qui sont là pour faire respecter l’ordre et pour protéger les personnes.

    Mais bon…. Nous sommes au Gabon.

  6. Rudiger dit :

    Dans ces conditions les enseignants devrait eux aussi s’engager « sur l’honneur » par exemple, à évaluer correctement les étudiants, dans les délai, à ne nourrir aucune rancœur contre certains étudiants qui ne leur fassent pas les courbettes qu’ils aiment tant, à ne pas contraindre les étudiants à acheter des fascicules qu’ils ne veulent pas, ou qu’ils ont déjà, à ne fournir les épreuves (et parfois leurs corrections) aux étudiantes avec lesquelles ils sortent, à ne pas bloquer le parcours universitaire des étudiantes qui se refusent à eux, ou des étudiants qui ne leur lècheraient pas les bottes, etc. La liste est longue…

    • AZOTH dit :

      RUDIGER,

      Tu ne crois pas si bien dire .

      Au lycée, un jour avec mon tas de « bedoumes » de 200 fcfa dans la main,je vois mon prof de francais, le censeure du premier cycle, et un de leur poto assis a la salle des prof. Derriere la vitre, on me demande d’y entrer avec autorité , la, les trois quidams , qui me connaissent bien; deux etant mes profs ; geo et francais, l’autre leur ami, son village est juste a coté du mien.

      j’entre surpris, le censeure ( en meme temps prof de geo) me demande: que fais tu toujours avec ….’ (nom de la fille)? je ne dis rien, il continue, il faut pas perturber tes grands freres, tu dois te concentrer sur les etudes, ce que tu fais la c’est pour les grands. Nous etions en classe de seconde… et le prof de francais ajoute, c’est nous tes grands freres qui veillons sur toi ici, attention. Le 3e( éminent journaliste) leur ami , me lance qu’il va aller dire a mon pere que je passe mon temps a secher les cours et aller a la plage avec les filles.( LEE)…. la fille n’a pas eu son bac snif .

      Une fois a l’université,a ma 2e année, ma copine du moment, arrive chez moi en pleurant apres les deliberations; je ne comprends rien, je la laisse pleurer , et je lui dis meme de se vider, mais apres qu’elle me dise.

      Ayant retrouver son calme , elle me fait comprendre qu’un de ses prof au departement de lettres modernes lui a dit, de visu que si elle continue a ne pas accepter ses avances , elle n’ira pas loin , elle sera arretée en 2e année. ce qui fut fait , elle a abandonné les etudes a l’université, car le prof en question lui donnait toujours une note de 03/20. ( U O B)

      Que dire de la mafia installée par les communautés afin de soutenir leurs membres par des notes au delà de 15/20… je vois certains de mes condisciples , profs devenus , faire le malin .. diantre !

      Quand je regarde les news sur le gabon, je vois sur youtube ,ces fameux profs du LEE ? elus devenus de la republique

      Hummm, je me pose des questions sur le gabon, sa conscience collective , et ceux qui sont aux premieres loges, pour eduquer les enfants.

  7. ya kiakia dit :

    Puisque c’est tendance, pourquoi les enseignants eux-memes aussi ne s’engageraient pas sur l’honneur à ne plus donner de notes sexuellement transmissibles ???!!! Hummm…

  8. Inch'allah dit :

    Que les enseignants s’engagent à ne plus « jamais » faire grève et à dispenser les cours correctement, sans note arbitraire ou de note sexuellement transmissible! on verra s’ils peuvent accepter un tel musellement!!!!
    C’est du vrai n’importe quoi!

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