Secteur pétrolier : Avec 8000 emplois précaires dénoncés, l’Onep exhorte le CTRI
Plus de 60% des travailleurs du secteur pétrolier, dont près de 8 000 emplois, seraient sous des contrats de prestation reposant sur la violation flagrante de la loi 20/2007 du 15 janvier 2008, par les sociétés majors du secteur pétrolier que sont : Perenco, Assala, Morel & Prom, Vaalco, Total Energies, BW Energy, Addax Petroleum. Une situation qui favoriserait la paupérisation des employés.
Après plusieurs années de lutte et de combat contre la précarité de l’emploi dans le secteur pétrolier, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), constate avec regret et indignation, l’attitude malintentionnée des entreprises pétrolières et des sociétés de prestation. Pour la plupart entreprises d’intérim, ces prestataires campent sur le maintien des agents placés auprès des opérateurs dans la précarité, en violation de la loi 20/2007 du 15 janvier 2008, portant règlementation de l’activité de mise à disposition du personnel en République gabonaise. Ce dans le seul but d’engranger plus de bénéfice, sous le regard impuissant de la Direction générale des hydrocarbures et de l’inspection du travail régulièrement au fait de cette situation.
Selon l’Onep, ces agents, placés auprès des opérateurs pétroliers, représentent plus de 60% des travailleurs du secteur pétrolier, donc près de 8000 emplois précarisés. Pour le même poste, ils perçoivent le quart ou le tiers de la rémunération d’un employé de l’entreprise pétrolière. Ils sont assujettis à des contrats d’un mois, plusieurs fois renouvelé au gré des deux parties. Or, la loi 20/2007 du 15 janvier 2008 définit le type de contrat et les avantages sociaux des travailleurs.
Il se trouve en réalité que selon la loi, une société qui place du personnel chez un opérateur, doit établir des contrats de six mois renouvelables une fois et sans excéder deux ans. Au-delà de deux ans, le travailleur doit être embauché par la société utilisatrice. Dès la signature du contrat, le travailleur bénéficie du même salaire et des mêmes primes que l’employé de la société pétrolière sur le même poste. Et s’il n’est pas embauché au terme des deux ans, il reçoit une prime de précarité à la fin de ce contrat.
«Nous pensons que, si au temps de l’ancien Gabon de Bongo-PDG, les employeurs avaient la couverture de la présidence pour spolier les Gabonais, au temps du nouveau Gabon avec le CTRI, force doit rester à la loi. Le CTRI doit nous accompagner, pour rétablir la dignité du Gabonais, faute de quoi le secteur pétrolier sera en ébullition. La loi existe, mais elle est violée par les opérateurs», a déclaré, le 25 novembre à Libreville, le secrétaire général de l’Onep, Sylvain Mayabi Binet, exhortant le CTRI à restaurer la dignité des travailleurs du secteur pétrolier par la fin des prestations violant la loi 20/2007 du 15 janvier 2008.
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