Dans une interview exclusive au quotidien L’Union ce jeudi 27 juin 2024, Ruddy Zang Milama, la plus grande sprinteuse gabonaise de tous les temps, sort de l’ombre et se livre sans détour. Douze ans après avoir raccroché ses pointes, la seule Gabonaise championne d’Afrique du 100 mètres revient sur son parcours exceptionnel, les défis qui ont jalonné sa carrière, et dévoile sa nouvelle vie aux USA loin des pistes. Un témoignage poignant qui soulève des questions sur l’avenir de l’athlétisme au Gabon. Retour sur son épopée à la faveur de sa sortie dans L’Union.

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Le quotidien L’Union a ramené au bon souvenir des Gabonais la légende de Ruddy Zang Milama, ce 27 juin 2024. Dans une interview exclusive, celle qui fut la reine incontestée du sprint gabonais a levé le voile sur sa nouvelle vie, loin des pistes d’athlétisme qui l’ont vue briller.

© Facebook/OTM Sport 100% Gaboma

Née en juin 1987 à Port-Gentil, Ruddy Zang Milama s’est élevée tel un météore dans le firmament de l’athlétisme africain. Archétype de la sprinteuse, elle alliait puissance physique et explosivité, son mental d’acier forgé pour la ligne droite. Dès 2008, à seulement 21 ans, elle atteignait les quarts de finale des Jeux Olympiques de Pékin, annonçant l’avènement d’une étoile.

L’ascension vers les sommets

Son ascension fulgurante atteignit son apogée en 2012, année où elle gravit le sommet du sprint continental. «Entre 2010 et 2012, j’ai performé», confie-t-elle à L’Union, évoquant avec nostalgie cette période dorée. Cette même année, elle s’adjugea le titre de championne d’Afrique du 100 mètres à Porto-Novo, devançant la redoutable Blessing Okagbare. Un exploit qui reste gravé dans les annales de l’athlétisme gabonais.

Mais le destin, parfois cruel, allait bientôt assombrir cette trajectoire étincelante. «Après, c’est devenu un peu plus difficile. Les finances ne suivaient plus», révèle-t-elle, le cœur lourd dans l’interview à L’Union. La flamme qui brûlait si intensément commença à vaciller face aux vents contraires. «Il fallait courir de gauche à droite pour trouver des fonds pour payer mon coach, mon kiné, mon diététicien», se remémore-t-elle, avec une amertume à peine voilée.

Pourtant, Ruddy Zang avait porté si haut les couleurs du Gabon. Ses records nationaux sur 100 et 200 mètres, établis en 2012, demeurent invaincus douze ans plus tard, tels des phares illuminant l’horizon de l’athlétisme gabonais. «Les records sont faits pour être battus», philosophe-t-elle aujourd’hui, invitant implicitement la nouvelle génération à relever le flambeau.

Sentiment d’avoir servi mon pays  et reconversion inattendue

Face à l’adversité, cette panthère du sprint africain choisit finalement de se retirer, laissant derrière elle une carrière aussi fulgurante qu’inachevée. «J’ai arrêté l’athlétisme parce que j’étais au quotidien stressée. Et surtout avec le sentiment d’avoir servi mon pays», confie-t-elle, mêlant fierté et regrets dans ces mots lourds de sens.

Aujourd’hui, à 37 ans, Zang Milama a troqué les starting-blocks pour une nouvelle vie à Raleigh, en Caroline du Nord. «Je me suis lancée dans les affaires. J’ai un salon de beauté, une crêperie et je fais également dans l’événementiel et la vente en ligne des produits de beauté», explique-t-elle, démontrant que sa détermination et son esprit de compétition transcendent les frontières du sport.

L’épopée de Ruddy Zang Milama reste gravée dans la mémoire collective gabonaise. Elle incarne le rêve olympique d’une nation, la promesse d’une médaille tant espérée qui n’a pu se concrétiser. Son parcours, jalonné de victoires éclatantes et de défis surmontés, devrait continuer d’inspirer la jeunesse gabonaise. Car au-delà des chronos et des médailles, Ruddy Zang-Milama demeure un symbole de réussite, une flamme qui, bien qu’éloignée des pistes, continue d’illuminer le chemin des futures générations d’athlètes gabonais.

 
GR
 

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