Revendications salariales : Du gaz dans l’air à Rougier Gabon

Le personnel du géant de l’exploitation forestière menace d’entrer incessamment en grève si rien n’est fait dans le sens de l’amélioration des salaires.

Des employés de Rougier sur le terrain. © rougier.fr

Sans réaménagement de la grille salariale, le syndicat des employés de Rougier Gabon menace d’entrer en grève dans les prochains jours. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le secrétaire général du syndicat. «La première difficulté ne vient pas forcément de Rougier mais de l’Etat», a affirmé Jules Aimé Nzame Ndong, qui précise que la convention d’entreprise est vielle de deux décennies. «Dans cette convention, on paie à 400 francs l’heure», a-t-il fait savoir, dénonçant le fait que le code du travail adopté lors des assises d’Agondjé en décembre 2014 n’a jamais été appliqué. Par conséquent, il demande à l’Etat de réviser les conventions collectives dans le secteur bois et d’étendre l’application du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) de 150 000 francs au secteur privé.

Des revendications qui seront certainement difficiles, voire impossibles à satisfaire. Du moins, en l’état actuel des choses. En effet, ce n’est que maintenant que Rougier Gabon entrevoit une éclaircie dans ses activités, après des exercices 2012 et 2013 difficiles du fait de la dépréciation de ses actifs au Gabon. Il aura fallu attendre 2014 pour voir son activité s’améliorer, avec notamment un chiffre d’affaires de 59 milliards de francs sur les trois premiers trimestres de l’année, en progression de 10% par rapport à la même période en 2013. Pour rappel, le groupe français Rougier est installé au Gabon depuis 1952. Il exploite près de 880 000 ha de forêt pour une production de l’ordre de 300 000 m³ de grumes par an. Rougier Gabon emploie environ 1 500 personnes.