Régies financières : Tous les bureaux seront cadenassés pendant 3 jours

A l’issue d’une assemblée générale ce 20 octobre, le bureau de la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) et les personnels des Régies financières ont décidé à l’unanimité de durcir leur mouvement de grève qui date de 3 mois. Pendant 3 jours, à compter du 21 octobre, les bureaux seront cadenassés, aucun service minimum ne sera observé.

Sylvain Ombindha Talheywa III (microphone) entouré du bureau de la Fecorefi. © Gabonreview

A travers un vote ce 20 octobre, la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) et sa base ont décidé de durcir leur mouvement de grève. «Le vote qui a été suivi par la base qui s’est fortement mobilisée a démontré que nous restons fermentent en grève généralement illimitée durant les 3 prochains jours où tous les bureaux seront fermés aux cadenas», a déclaré le porte-parole de la Fecorefi.

Selon Sylvain Ombindha Talheywa III, les collecteurs des régies financières reprochent au gouvernement son «silence méprisant». «Les partenaires sociaux qui représentent l’ensemble des agents ont posé des revendications sur votre table durant 3 mois, même pas un WhatsApp. Ce mépris est inadmissible. Lorsqu’on est dans un partenariat, on se respecte», a-t-il déclaré.

Selon la Fecorefi, le point d’achoppement pourrait être la publication des résultats des audits effectués en 2018 qui ont démontré que l’Etat payait plus qu’il n’en fallait ; la régularisation des situations administratives des agents qui passent parfois plus de 10 ans dans l’administration sans être intégrés ; mais aussi, le dialogue.

Quelques agents des Régies financières le 20 octobre. © Gabonreview

«Plus ils garderont le mutisme, plus nous irons vers une fermeture totale», a prévenu Sylvain Ombindha Talheywa III. Pour ainsi dire, bien qu’en grève depuis le 13 juillet, l’administration fonctionnait tant bien que mal. Les collecteurs promettent que désormais, «il n’y aura même plus ce fonctionnement». «Nous allons nous assurer que l’administration soit effectivement paralysée», a-t-il insisté.

Plusieurs agents ne vivent que de la prime et au 20 octobre, a dit le porte-parole de la Fecorefi, personne ne sait si elle sera payée. «La seule chose qu’ils nous disent, c’est que l’argent n’entre pas parce que vous êtes en grève. Mais messieurs les membres du gouvernement, lorsqu’on travaillait, vous nous payiez aussi difficilement. Quelle en était la raison à ce moment-là ?», a-t-il ironisé.

«La volonté du gouvernement est peut-être de clochardiser les régies financières», a suggéré Sylvain Ombindha Talheywa III. Car, «la réponse que le ministre de l’Economie et de la relance donne à nous partenaires, c’est que nous sommes manipulés par le ministre du Budget. Aujourd’hui il donne la preuve au monde qu’il n’a rien à faire de nos revendications. Pour preuve, il se lance même dans une défiance de la plus haute institution de la République», a-t-il conclu.