Les syndicats des régies financières sont montés au créneau le 11 novembre pour imposer une grève générale. Considérant que le gouvernement ne respecte pas ses engagements et les traite avec mépris, ils réclament un dialogue franc avec la tutelle. Certains d’entre eux exigent le départ de Roger Owono Mba, le ministre des Finances.

Sylvain Ombindha (à gauche) et Wilfried Mvou Ossialas (à droite) lors de leurs différentes assemblées générales le 7 novembre. © D.R.

 

Les régies financières ont décidé d’entrer en grève ce lundi 11 novembre. De l’esplanade du ministère de l’Économie et des Finances où était réuni la Confédération des syndicats des régies financières (Cosyref), au Centre des petites entreprises où se réunissait le Syndicat des professionnels des impôts (Spi), le mot d’ordre était le même : paralyser l’ensemble des activités du secteur pour faire plier le gouvernement.

À en croire la Cosyref et le Spi, en plus de ne pas tenir ses engagements, le gouvernement «traite avec mépris et sans considération» les régies financières qui dénoncent le non-respect d’un protocole d’accord signé en commission bipartite entre le gouvernement et les partenaires sociaux. «Un certain nombre de résolutions avaient été prises. Parmi ces résolutions, le dernier jour ouvrable du mois devait être celui retenu pour le paiement des primes. Mais nous constatons pour le regretter que jusqu’au 11 novembre, les primes ne sont pas payées», a déclaré Sylvain Ombindha Talheywa, président Spi.

Selon lui, les agents des régies financières accumulent au total 7 mois d’arriéré de primes et se heurtent au refus de communiquer de la tutelle malgré les démarches entreprises. Les syndicats revendiquent également la régularisation des situations administratives de certains agents, la mise en place d’un cadre juridique pour le paiement des primes, l’harmonisation des grilles de paiement et le paiement effectif de ces primes.

La Cosyref appelle au départ de Roger Owono Mba. © D.R.

« Opération asséchons les caisses »

«Ce mouvement ne sera levé que lorsque le gouvernement décidera de nous interpeller et de parler franc jeu avec les régies financières», a dit Sylvain Ombindha Talheywa qui estime que c’est par le dialogue que la quiétude reviendra. Mais cette idée de dialogue ne semble pas être partagée par le ministre de tutelle qui aurait estimé que c’est «une poignée d’individus non représentative de la position de la majorité syndicats engagés dans un dialogue avec les responsables du ministère», qui a décidé de faire grève. «Toujours le mépris», a déclaré le président du Spi. «Alors nous n’avons pas d’autres choix que de passer d’un cran au-dessus. Cette poignée de gréviste deviendra milliers. Regardez ce qui se passera aujourd’hui [Ndlr. Le 12 novembre]», a-t-il promis.

«Autant de jours qu’ils laisseront passer, autant d’argent coulera dans l’eau», a affirmé Sylvain Ombindha. Selon lui, cette grève ne prendra fin qu’après le paiement effectif des primes et surtout à l’ouverture d’un dialogue. «Nabuchodonosor avait brillé par son orgueil, mais à la fin il s’est plié. Le chef de l’Etat doit connaître la vérité», a-t-il posté sur sa page Facebook annonçant le lancement de l’ »Opération asséchons les caisses ». Une journée sans travail, a-t-il souligné, fait perdre à l’État gabonais près de 2 milliards de francs CFA. Selon les données de décembre 2018, a-t-il précisé, «un jour non travaillé, rien qu’à la Direction générale des Impôts, peut valoir entre 1,5 et 2milliards de francs CFA».

La Cosyref pour le départ d’Owono Mba

La Cosyref qui affirme également que «depuis l’arrivée de monsieur Owono Mba, aucun des engagements pris n’a été tenu» assure qu’il «a décidé de ne pas parler aux partenaires sociaux». Or, a signifié Wilfried Mvou Ossialas, délégué général (Cosyref), au départ du ministre Jean-Fidèle Otandault, une trêve sociale était en instance de signature. «Nous avons donné à l’actuel ministre plus de 3 mois pour qu’il s’imprègne des dossiers. En dépit de cela, il n’a répondu que par la force» a-t-il ajouté.

Pour disperser les syndicalistes réunis en assemblée générale le 11 novembre, Roger Owono Mba a fait venir la police. Ce qui a davantage accru la colère des syndicalistes. «Il a emmené les policiers pour nous tabasser» a déclaré Wilfried Mvou Ossialas demandant «sans ambages le départ de Roger Owono Mba, ministre de l’Économie et des Finances».

 
GR
 

3 Commentaires

  1. ENDUNDU dit :

    Mais pourquoi les syndicats des Régies financières n’ont à leurs tètes que les ressortissants du Haut-Ogooué ? simple question du temps!!!!!

  2. ENDUNDU dit :

    ééééééééééh, attitude des enfants gâtés de la République !!!!! Tout pour eux, rien pour les autres, comme si ce sont eux qui ont créé les Régies financières de l’Etat Gabonais, voire même la République. Pitié pour Gabon émergent. Comme ça là?

  3. tchenko dit :

    Wilfried Mvou Ossialas, je me souviens encore de ton passage à GABON TELEVISION PDG, dans un passé très lointain quand même, où tu vantais, la promptitude du gouvernement, de ces membres. Une période pour ce ministre pour prendre connaissance des revendications (mêmes mes parents qui suivent l’information à la télé sont informés de vos grèves intempestives) en plus forte raison un grand homme comme Roger Owono Mba. ARRETE ON VOIT TON JEU

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