Alors qu’une séance de travail a récemment été organisée, qui a abouti à plusieurs nominations, certains continuent de penser que la véritable réforme qui vaille au Conseil supérieur de la magistrature est le retrait à Ali Bongo de sa qualité de président de cette instance.

Ali Bongo lors de la rentrée judiciaire en octobre 2015. © DCP-Gabon

Ali Bongo lors de la rentrée judiciaire en octobre 2015. © DCP-Gabon

 

En 2009, Ali Bongo avait pris «le ferme engagement de consolider l’Etat de droit, de raffermir la démocratie et la garantie des droits humains ainsi que celui de promouvoir la bonne gouvernance», lit-on dans le communiqué final de la séance du Conseil supérieur de la magistrature du 10 mai dernier, qui a abouti à plusieurs nominations. Si une partie de l’opinion avait déjà jugé peu suffisantes les promesses du nouveau président de la République de l’époque, c’est que de nombreux observateurs disaient attendre de voir se matérialiser ces promesses, alors que d’autres appelaient à une franche liberté et une indépendance de la justice.

Le président de la République, comme pour donner quelques signes de sa bonne foi, s’était alors empressé d’instruire le gouvernement d’initier, peu après son investiture, une révision constitutionnelle. Pourtant, depuis plus de six ans, rien ou presque n’a bougé, au point que certains appellent désormais au retrait à Ali Bongo de sa qualité de président du Conseil supérieur de la magistrature.

Le 1er mai dernier, au cours de son intervention pendant le congrès constitutif de «Héritage et Modernité», le président de ce parti n’avait pas manqué d’inviter les pouvoirs publics à prendre de véritables réformes visant à garantir la liberté et l’indépendance de la justice. Se rappelant sans nul doute de l’incarcération de Serge Maurice Mabiala, Alexandre Barro Chambrier avait réitéré son souhait de voir le Gabon devenir un véritable Etat de droit, où la justice est impartiale et libre de toute pression, y compris du président du Conseil supérieur de la magistrature. Alors qu’Ali Bongo est de plus en plus accusé d’interférer dans certaines affaires de justice, d’aucuns pensent qu’une réflexion s’impose au sujet de la séparation «nette» des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Une réflexion qui implique de reconsidérer les pouvoirs et les limites relatifs à la qualité du président du CSM.

Ainsi, plutôt que de s’être limité, en 2011, à hisser les présidents de la Cour de cassation, la Cour des comptes et du Conseil d’Etat au rang de 2e vice-président du CSM et plutôt que de se limiter, cinq ans après, à de fades nominations et mutations aux fausses allures de «réorganisation», le président de la République devrait songer à se décharger de son pouvoir à la tête de cette instance judiciaire. De même, sont attendues depuis de longues années les réformes sur le statut des magistrats et celui des greffiers, sur le code pénal et le code procédure pénale.

 

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Michel Bouka Rabenkogo dit :

    Véritable médiocratie gabonaise. Séparation des pouvoirs en trois: Législatif, Judiciaire et Législatif. Mais le président de la république bananière gabonaise préside le Conseil supérieur de la magistrature. Médiocrité quand tu nous tiens. GABONITUDE.

    • mone fame dit :

      Mon cher compatriote @Michel Bouka Rabenkogo, la « médiocratie » n’est pas « gabonaise ». Celle qui sévit dans notre pays et que le peuple subit relève de l’action d’une infime minorité de crétins et de médiocres énergumènes. Et, sans nul doute, vous n’en faites pas partie tout autant que plusieurs centaines de milliers d’autres compatriotes qui souffrent en silence de voir leur pays – ne disposant d’aucun autre – être souillé et humilié par des voyous conarqués par quelques néo-gabonais préoccupés tous autant qu’ils sont à s’enrichir au détriment du peuple tous les jours un peu plus précarisé.
      Le chronogramme pour le grand réveil d’une République Gabonaise droite dans ses bottes est proche. Ce temps arrive inéluctablement où chaque gabonaise et gabonais pourront à nouveau marcher la tête bien calée entre les épaules et non plus comme cela semble être le cas présentement en rasant les murs au croisement des « frères » ouest-af ou nord africains ou encore des corses, ces communautés qui ont fait du Gabon leur terre de chasse sans pour autant s’y investir pour le long terme.
      Oui, L’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire vont retrouver leurs lettres de noblesse pour un « Gabon d’abord » en cours de renaissance, pour un Gabon où la constitution, toute la constitution sera respectée, l’article 10 compris…tic tac tic tac tic tac. Patriotiquement.

      • ombouwoutou dit :

        oui mes frères,l’exécutif , le législatif et le judiciaire séparés. Hooo mon dieu ai pitié de nous qu’avons nous fait pour à la tête de ce pays des sanguinaires, des assassins bardez d’une médiocratie et d’un sens de nouire le peuple un peu plus. vous voyez les dernières nominations a la cour d’appel , a titre de rappel l’affaire opianga contre Ping est en appel. vous comprendrez le pays va mal.

  2. Digbeu Blé dit :

    les avis peut être partagés mais ALI BONGO a besoin d’être encouragé les réformes qu’il est en train de faire

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