En débat depuis plus de 40 ans, la question de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU et l’encadrement de l’exercice du droit de veto a de nouveau été soulevée le 14 décembre, dans le cadre d’un débat public convoqué par l’Inde, qui assure ce mois-ci sa présidence tournante. Le Gabon a réitéré son appel à une réforme de la gouvernance internationale et l’octroi de siège de membre permanent du Conseil de sécurité, à l’Afrique, conformément au consensus d’Ezulwini et à la Déclaration de Syrte.

Le Gabon réclame plus de siège de membre permanent du Conseil de sécurité pour l’Afrique, conformément au consensus d’Ezulwini et à la Déclaration de Syrte. © D.R.

 

Appuyés par le Japon, les ambassadeurs du continent au Conseil de sécurité ont plaidé le 14 décembre 2022, pour que l’Afrique soit priorisée dans la future composition de la réforme du Conseil, en estimant que ce serait un moyen de réparer une injustice historique. «Les pays africains n’accepteront pas d’être relégués indéfiniment au rang de spectateurs», a prévenu l’Égypte à cet égard.

Comment insuffler un nouvel élan à la refonte du multilatéralisme, de sorte que les outils dont nous disposons aujourd’hui nous aident à faire face aux problèmes qui se poseront demain ? Quels devraient être les grands éléments de la nouvelle orientation à donner à la refonte du système multilatéral ? Quelles sont les mesures à prendre pour que le Conseil de sécurité soit représentatif des réalités mondiales contemporaines ? Telles étaient les questions soulevées par la note de cadrage fournie aux participants par la présidente indienne, Ruchira Kamboj.

Dans sa déclaration, l’ambassadeur du Gabon Michel Xavier Biang a souhaité que l’architecture de sécurité reflète mieux les réalités actuelles et futures pour pouvoir réinventer des solutions aux menaces telles que les changements climatiques et l’insécurité du cyberespace. Pour lui, il est incompréhensible que le continent africain, le deuxième continent le plus peuplé, qui représentera un quart de la population mondiale d’ici à 2050 et occupe actuellement 70% de l’ordre du jour du Conseil de sécurité, n’ait toujours pas de siège de membre permanent. Face à ce constat, le représentant a appelé à réformer l’organe conformément au consensus d’Ezulwini et à la Déclaration de Syrte.

Le «Consensus d’Ezulwini» est une position sur les relations internationales et la réforme des Nations Unies, adoptée par l’Union africaine en 2005. Elle appelle à un Conseil de sécurité plus représentatif et démocratique, au sein duquel l’Afrique, comme toutes les autres régions du monde, est représentée, avec 2 nouveaux sièges permanents avec droit de veto et 2 sièges non permanents.

En effet, la réforme est une revendication notamment du Japon et de nombreux pays en développement, selon qui, il est temps de se doter d’un organe plus représentatif et inclusif. «Nous devons redéfinir nos règles et nos mécanismes pour faire face, de manière adéquate, à l’évolution de l’insécurité et du terrorisme. Il nous faut garantir l’inclusion et la solidarité, et ne laisser aucune place à la politique du deux poids, deux mesures. Nous devons construire un nouveau contrat social, un nouveau pacte mondial entre les générations, entre les gouvernants et les gouvernés, à l’échelle mondiale et régionale, en mettant un accent particulier sur les jeunes, les femmes, la société civile et le secteur privé», a préconisé le représentant du Gabon.

Le Conseil de sécurité compte des membres permanents (actuellement 5: États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine) et non permanents (actuellement 10). La Charte des Nations Unies leur confère la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Plus de place pour l’Afrique pour en faire quoi. Avec beaucoup de pays qui comme le Gabon ne donne pas la place de souveraineté qui revient au peuple, un droit de veto a un dictateur ne sera qu’une arme au service de son appetit égoiste du pouvoir.

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