Réagir en péril : accès refusé à François Ndong Obiang au siège du parti
Les tensions atteignent un point critique au sein du parti politique Réagir où la lutte de pouvoir met en danger la stabilité de l’organisation. Le président statutaire, François Ndong Obiang, se dit fermement déterminé à défendre les valeurs du parti, dénonçant des agendas cachés et des manœuvres visant à le déstabiliser. Retour sur une crise qui risque de laisser des séquelles profondes.
Le parti Réagir traverse une période de turbulences inédites, marquée par une confrontation ouverte entre François Ndong Obiang, le président statutaire, et le bureau exécutif dirigé par Guy Roger Aurat Reteno. Cette crise a franchi un nouveau cap le 27 octobre 2024, lorsque Ndong Obiang s’est vu refuser l’accès au siège du parti, où il comptait installer Persis Lionel Essono Ondo en tant que président intérimaire.
«Les personnes qui se prévalent de droit se sont donné le privilège de barricader ce siège et d’empêcher le président statutaire de Réagir que je suis d’y avoir accès», a-t-il déclaré face à ses partisans et à la presse, accusant ses opposants internes de se livrer à des actes «suffisants et petits d’esprit.»
François Ndong Obiang a par ailleurs rappelé la légitimité de son statut au sein du parti, expliquant qu’il a été élu président lors d’un congrès. Selon lui, sa nomination en tant que vice-président de l’Assemblée nationale n’ôte en rien sa qualité de président de Réagir, mais représente seulement une «indisponibilité temporaire». Il a souligné que «les statuts de Réagir ne s’appliquent pas en situation exceptionnelle» comme celle d’un coup d’État, mais uniquement dans une situation normale : « Quand j’ai donné l’intérim à M. Guy Roger Aurat Reteno, je l’ai fait par amitié et fraternité pour faire avancer le parti. Si on s’en tenait au droit, le statu quo était réservé pour que je reste président, même en étant vice-président de l’Assemblée nationale, » a-t-il précisé.
Les dissensions internes prennent également une dimension symbolique. François Ndong Obiang rappelle que son lien avec Réagir ne se résume pas à une simple fonction politique, mais qu’il reste le fondateur du parti et son président légitime : « Le peuple gabonais sait qui a monté Réagir. Jusqu’à présent, je reste le président statutaire de Réagir. Eux-mêmes l’ont reconnu dans leur fameuse communication. »
Selon Ndong Obiang, cette contestation découle d’un manque de résultats sous la direction intérimaire d’Aurat Reteno, qu’il avait lui-même nommé il y a un an. Il dénonce aujourd’hui «l’inefficacité» de cette gestion, estimant que « les orientations du parti sur l’année écoulée ne démontrent pas que Réagir a eu une ascension à la hauteur de nos ambitions. »
À 63 ans, François Ndong Obiang rejette fermement les accusations de vénalité lancées contre lui, affirmant n’avoir «aucun privilège particulier depuis un an.» Sa déclaration, pleine de véhémence, vise à rassurer ses partisans sur sa loyauté et son engagement : « Ce n’est pas à mon âge que je vais commencer une vie de profit. Le peuple gabonais connaît mon intégrité».
En conclusion, François Ndong Obiang promet que la situation au sein de Réagir sera rétablie et que «toutes les dispositions nécessaires seront prises pour que le parti retrouve toute la sérénité nécessaire». La crise qui secoue Réagir aujourd’hui est emblématique des dangers des querelles internes dans les partis politiques, où les luttes de pouvoir risquent de compromettre la stabilité d’institutions bâties pour un but commun.
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