Quelques beaux restes gabonais aux JO de Londres
Certes, les sportifs gabonais ont, exception faite de Ruddy Zang Milama, beaucoup de mal à briller aux JO de Londres. Mais remettons les choses à leur place tout de même. Ils sont amateurs, les moyens financiers destinés à les former sont détournés et personne ne se soucie d’eux jusqu’à la veille des compétitions. Petit bilan des hommes et des femmes qui font, malgré toutes ces casseroles, partie de l’élite sportive mondiale.
Au 7e jour des Jeux, le bilan n’est évidemment pas brillant et ceux qui s’intéressent parfois à autre chose que l’argent ont les yeux braqués sur la « petite » Ruddy. On se demande d’ailleurs ce qui la pousse ainsi à défendre une nation qui ne la soutient que du bout des lèvres. Merci Ruddy, de nous laisser croire encore qu’il existe des personnes, au Gabon, capables de penser à leur pays.
L’équipe U23, affaiblie par des éléments manquants et sans l’appui de certains anciens qui lui auraient sans doute évité quelques erreurs cruciales, n’est pas parvenue à se hisser en quarts de finale. D’un autre côté, rien n’ayant été fait de la part de leur Fédération pour leur apporter l’aide nécessaire, c’est déjà un exploit d’être parvenus à se qualifier pour les JO de Londres. On en voudra pour preuve que lorsqu’ils sont correctement encadrés et soutenus dans des clubs étrangers, les gabonais savent briller : Ecuele Manga est aujourd’hui capitaine de Nantes, Aubameyang fait briller régulièrement Saint-Étienne… Les « footeux » complèteront d’eux-même la longue liste de joueurs gabonais qui tiennent leur rang dans des équipes professionnelles. Alors comme beaucoup d’autres équipes, les Panthères olympiques n’ont pas passé le premier tour. Dommage. Dommage surtout qu’on puisse s’attendre à ce que personne ne tire de leçons de tout ceci dans les instances dirigeantes et que, dans 4 ans, les prochains U23 feront face aux mêmes blocages et malversations. Les jeunes qui savent jouer sont recherchés dans le monde entier… Le Gabon vient sans doute encore de perdre ses meilleurs éléments qui n’ont plus aucune raison de se sentir redevables à un pays qui les néglige.
Même constat pour les boxeurs qui, plus encore qu’en foot, manquent à la fois d’équipement, de compétitions de haut niveau et d’encadrement professionnel, pour ne pas dire compétent. Cela dit, Braexir Lemboumba et Yannick Mitoumba Mbemy n’ont pas démérité face à des adversaires clairement plus forts qu’eux. Parvenir à participer aux Jeux olympiques est déjà un exploit pour la plupart des sportifs et les nations qui cumulent les médailles, cumulent aussi les perdants. Comme dans toute compétition, les 2/3 des concurrents partent avant le deuxième tour ! On voudrait pouvoir espérer voir le Gabon en présenter un dizaine dans 4 ans. Une dizaine bien entraînée et l’esprit libre de tous soucis matériels.
Mêmes remarques pour Audrey Koumba au judo, qui après un premier combat réussi s’est fait éliminer par la Championne d’Europe en titre. Rien de honteux à cela. C’est le principe des compétitions à élimination directe, la chance y joue souvent un grand rôle. Cela dit, pour elle non plus, rien n’était en place pour parvenir jusqu’à la médaille. Non pas par sa faute, mais parce que ce très haut niveau de compétition exige un encadrement tout aussi exceptionnel, de l’argent, beaucoup d’argent, et l’organisation de nombreuses rencontres internationales durant les 4 ans qui précèdent les Jeux Olympiques. Sans une véritable volonté politique, ce n’est pas à la portée d’individus isolés, aussi courageux, combatifs et laborieux soient-ils.
Ruddy Zang Milama a couru aujourd’hui et s’est sélectionnée sans soucis en 11“14 pour les demi-finales du lendemain à 19h35. Bien qu’elle ait toutes les qualités pour parvenir en finale, lui demander à elle seule de porter l’honneur du Gabon assez haut pour obtenir une médaille est encore très aléatoire. Avec un meilleurs chrono à 11“04, elle va devoir devancer une bonne dizaines d’athlètes qui sont déjà sous les 11“. Parvenir en finale sera déjà un exploit dont tout le pays pourra être fier. Arriver à passer la ligne, en finale, dans les 3 premières, est tout ce qu’on lui souhaite. mais ce sera très difficile.
Quant à Wilfried Bingangoye, il lui faudra passer les préliminaires demain matin pour pouvoir participer aux séries. Que ça passe ou pas, il lui sera difficile d’aller très loin vu la pléthore de coureurs sous les 10“ qui concourent cette année. L’athlétisme est une discipline ou, parfois, les bonnes surprises surgissent d’on ne sait où, mais où on ne grignote pas les quelques centièmes nécessaires à faire la différence du jour au lendemain.
Anthony Obame, vice-champion de taekwondo aux Jeux Africains de Maputo en 2011 peut, lui aussi, parvenir à s’approcher du classement final dans sa discipline. Comme pour le judo, les adversaires qu’ils devra affronter feront sans doute la différence, mais les sports de combats sont beaucoup moins prévisibles que les discipline de force pure. Espérons tous qu’il aura la possibilité de se concentrer sur ses combats sans être distrait par des soucis extérieurs. Il n’est sans doute pas le plus fort, mais l’espace d’un Olympiade, il peut le devenir.
Enfin, et puisque les dirigeants de nos médias n’ont pas voulu, ou pas pu, nous offrir la rediffusion des JO de Londres, signalons que le site youtube.com/olympic permet de voir en direct l’intégralité des épreuves, de revoir celles que l’on a raté et même de vivre le spectacle avec le son du stade : on a en effet le choix entre les commentaires en anglais, en espagnol et le son brut de la compétition. Et c’est un vrai plaisir d’entendre les spectateurs, les cris et les gémissements des sportifs, les chutes et tout ce qui peut faire l’ambiance des JO. D’autant que ça nous exonère aussi de commentaires insipides de certains journalistes sportifs. Il est certain qu’une connexion relativement puissante (1 Mo par l’ADSL de Gabon Telecom au moins) est préférable pour suivre les directs sans coupures, mais l’image est superbe, même au plus bas débit, et avec un peu de patience, il est possible de suivre les rediffusion avec une connexion moyenne dans de bonnes conditions. Dans 4 ans, il est bien possible que c’est sur ce type de sites qu’on suivra les JO de Rio, tant les options et les contenus sont riches. Si on en croit le gouvernement, le Gabon sera alors entièrement connecté en très haut débit. La télévision à des soucis à se faire. Si on nous dit la vérité.
2 Commentaires
Comment certains responsable du sport au Gabon agissent: un des plus beaux site sportifs du Gabon qui était dévolue à l’équitation. Aujourd’hui,il a été réduits en un grand dépotoir et dans la partie restante, un sujet Libanais organise des mariages et.. En Effet le Mindoubé-club était géré par un couple Franco-gabonais (diplômé, qualifié et expérimenté)ils ont étés spoliés de leur établissement par un haut fonctionnaire de jeunesse et sports: le résultat « une honte »
pauvres sportifs gabonais, pas considérés à leur juste valeur, entourés de dirigeants prédateurs qui ne pensent qu’à leurs ventres déjà bien garnis!! tant qu’ils e seront pas entourés de tous les éléments nécessaires à leur épanouissement, ils ne pourront jamais faire des exploits dignes de leurs capacités! pourquoi ne pas tirer exemple de ce qui se fait positivement ailleurs dans ce sens? sous nos cieux, le traitement infligé aux sportifs est vraiment déplorable, que ce soit le temps de leur carrière ou pire, après celle-ci où ils tombent das l’oubli total, terminent comme des miséreux quand bien même ils auraient glané quelques médailles pour le pays!! quel triste sort! on comprendrait qu’ils aillent vendre leurs talents ailleurs!!!