Trois principales conclusions sont ressorties de la récente tournée aux Etats-Unis, de Jean de Dieu Moukagni-Iwangou. Parmi elles, la supervision de la présidentielle 2016 par le National Democratic Institute.

Moukagni-Iwangou durant le programme offert par les USA à l’opposition gabonaise. © facebook/jeanchristophe.owononguema

Moukagni-Iwangou durant le programme offert par les USA à l’opposition gabonaise. © facebook/jeanchristophe.owononguema


 
A l’invitation du Département d’Etat américain, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou et plusieurs de ses pairs de l’opposition, ont récemment pris part à un programme initié depuis 70 ans, à l’intention des dirigeants politiques du monde. Ouvert pour la première fois aux acteurs politiques du Gabon, ce programme est une immersion dans le système électoral américain, dont le calendrier coïncide curieusement avec celui du Gabon, en ce qui concerne l’élection du président de la République en 2016. Le leader de l’Union du peuple gabonais (UPG) a ainsi procédé, le 8 août dernier à Libreville, au rendu des principales conclusions de ces travaux. «Cadre d’échange, mais aussi lieux d’échanges féconds, les différents ateliers nous ont offert l’occasion de soumettre les procédures nationales à l’épreuve des bonnes pratiques», a-t-il relevé, ajoutant : «Nous avons obtenu d’une part, l’examen comparé entre la procédure américaine de l’impeachment et la procédure gabonaise de la destitution et, d’autre part, la relecture politique du dossier Gabon, et enfin, le regard du système électoral gabonais».
Sur le statut pénal du président de la République, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou a indiqué que «le droit reconnu au Gabon au chef de l’Etat, en tant que premier justiciable de cette procédure, de nommer ses juges a fait l’unanimité contre elle, et surtout, mis en relief la caricature d’Etat dissimulée derrière cette réalité». S’agissant de l’image du Gabon, perçue comme la seule zone de stabilité en Afrique centrale, il a révélé que «la relecture des indicateurs sociaux a suffit pour raviser nos interlocuteurs sur le fait, que derrière ce calme apparent, se développe une situation explosive qu’il est désormais urgent de prévenir pour ne pas avoir à guérir». S’agissant du système électoral, le président de l’UPG a évoqué une éventuelle implication du National Democratic Institute (NDI) au Gabon «aux fins de superviser l’élection présidentielle de 2016, laquelle supervision selon ses standards, porte sur l’ensemble du processus, en partant de la confection des listes électorales».
Le NDI est une organisation non gouvernementale qui œuvre pour le renforcement et le développement de la démocratie à travers le monde. Faisant appel à un réseau mondial d’experts volontaires, il accorde un appui pratique aux leaders politiques et dirigeants de la société civile qui travaillent à l’établissement de valeurs et institutions démocratiques dans leurs pays. Jean de Dieu Moukagni-Iwangou s’est réjoui de ce que l’opposition gabonaise est devenue un interlocuteur valable. Il en veut ainsi pour preuve l’invitation qui lui a été faite par la première puissance du monde. «Dès cet instant, il lui reste à se constituer comme une alternative valable pour le pouvoir au Gabon», a lancé le leader de l’UPG, par ailleurs président du Front de l’opposition pour l’alternance. «Il nous appartient de consolider notre unité, notre cohérence, et de formuler une offre politique à la hauteur des enjeux nationaux et internationaux», a-t-il dit. Il vaut mieux car 2016, c’est maintenant.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. imagine56 dit :

    L’implication du NDI americain serait souhaitable.
    Malheureusement, on ne peut l’ imposer au gouvernement gabonais, vous comprendrez facilement que ce pouvoir n’acceptera jamais la venue sur le sol gabonais de cet organisme, il préfère de loin ces dociles observateurs de l’UA qui toujours admettent que les élections dans le pré carré français se déroulent dans des conditions on ne peut satisfaisantes.
    toutefois, la proposition de Mr Moukagni est très bonne.

  2. Norbert Epandja dit :

    L’implication du NDI dans le processus de la présidentielle de 2016 me semble une très bonne idée, d’autant qu’il s’agit là d’une organisation non gouvernementale.

  3. Max Massoussa dit :

    Moukagni suggère que « la réforme des institutions, de tout le système pour enfin aboutir à une réelle démocratie au Gabon. Le débat sur les élections au Gabon n’est pas possible tant qu’il n’y a pas de réformes. Nous ne pouvons pas aller aux élections si la situation est telle qu’on la présente aujourd’hui »
    Ping affirme que Ali organisera ses élections avec ou sans l’opposition, ne pas y aller et faire la politique de la chaise vide c’est donner un mandat gratuit à BOA. Donc il est essentiel de mettre en place une stratégie d’endiguement de la fraude, de la supervision des élections et de leur proclamation par des institutions internationales neutres. Car Ali n’organisera jamais un dialogue inclusif national, et ne fera que gagner du temps. Même s’il organise ce dialogue ce sera au dernier moment de façon à prendre de court l’opposition qui ne sera pas prête.
    Pour ma part les deux positions ne sont pas si éloignées. Le problème ne se situe pas tellement sur le plan des institutions à reformer, mais des personnes qui les incarnent. La loi portant disposations à toutes les élections locales, dite code électoral, est un instrument pertinent si et seuleument si les gens chargés de l’appliquer le font de façon honnête. Donc quelque soit la pertinence des changements des textes légaux des institutions qui vont être mis en oeuvre , la valeur de ceux-ci sera tributaire des personnes qui seront chargées de les appliqués. Les personnes qui sont chargées de les appliqués sont bien évidemment disqualifiées pour le faire vu la partialité dont elles font montre et vu la position qu’elles occupent dans l’échelle du pouvoir du régime.
    La stratégie déployée à Bitam démontre que lorsque le scrutin est bien encadré et bien contrôlé aucune fraude n’est possible. En 2009 nous avons fait cette expérience à Bruxelles et dans certaines capitales européennes et le candidat de l’UPG est arrivé en tête devant Mba Obame et BOA en troisième position. Au Gabon c’est l’absence de contrôle du scrutin dans le Haut-Ogooué, l’Ogooué-Lolo et l’Ogooué Ivindo, la transmission des résultats, la CENAP, la commission de centralisation, le Ministère de l’intérieur et la cour constitutionnelle qui a donné la victoire à BOA. Ne vaut-il pas mieux de mettre en place cette stratégie soutenue par la communaté internationale?
    Il faut donc les remplacer par des personnes dont la neutralité et le sens du devoir constituent les valeurs intrinsèques. C’est difficile à trouver au Gabon, mais ils existent. Par ailleurs, il faut donner à des institutions internationales et aux ONG qui ont une expérience internationale en la matière toute la latitude pour organiser ces élections.
    Pour moi c’est là ou se situe l’essentiel du débat. faire une campagne contre ces personnes par des pressions de toutes sortes: des pétiotions, du lobbying, des marches, des rencontres, des conférences etc à défaut de réussir une insurrection pour chasser le régime.
    Le reste, qui consiste à débattre sur l’opportunité d’une candidature ou non est contre productif. Ce qu’il faut c’est un leader qui mene le combat sur le terrain. Et pour s’affirmer comme tel, il faut aller sur le terrain sensibiliser, convaincre et convertir la majorité silencieuse de notre peuple à l’imperieuse et vitale nécessité de s’engager derrière ce leader.

  4. Jean Cruz (Canada) dit :

    @ Imagine56 et Max Massoussa, merci pour vos points.
    J’ajouterai donc que l’opposition gabonaise doit aller de l’avant pour l’implication de cet organisme. Par exemple, envoyer leurs représentants à l’ONU pour demander leur demande formelle. C’est la voie à privilégier pour éviter ce que Imagine56 a évoqué dans son post.

  5. Tara dit :

    Bonne idée mais ce ne sera pas suffisant. La machine à frauder du PDG est trop bien huilée. Il faudra en plus des observateurs du monde entier une force d’interposition militaire car nous aurons encore droit aux chars dans les rues après que Mapangou ait déclaré le fraudeur et faussaire professionnel Ali Bongo vainqueur à la RTPDG. l’histoire peut se répéter.

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