Accusés par le directeur du Centre national des examens du permis de conduire (CNEPC) de mettre à mal les profits financiers liés à l’examen du permis de conduire, les gestionnaires des auto-écoles ont décidé de révéler leur part de vérité sur le sujet. Évoquant un marché noir du permis de conduire impactant tout aussi négativement leurs activités, ces opérateurs économiques invitent le CTRI à réguler ce secteur.

Yves Ndong Essono s’exprimant, le 15 juin 2024. © GabonReview

 

«Nous voulons répondre à la communication du directeur du Centre national des examens du permis de conduire (CNEPC), notamment le point relatif aux mesures phares de réforme qui ont été énoncées. Il relève la garantie des sommes dues au Trésor», a déclaré d’entrée de jeu, le porte-parole du collectif des auto-écoles, Yves Ndong Essono. Face à la presse récemment, le directeur du CNEPC affirmait pour ainsi dire que «personne ne respecte les normes» en matière de permis de conduire au Gabon. Relevant les nombreux défis liés à sa mission, le commandant Guy Bertrand Oscar Sadibi Mapangou soulignait la nécessité de renforcer les contrôles effectués auprès des opérateurs économiques.

Le marché noir du permis de conduire

Ce, pour garantir le paiement des sommes dues au Trésor public, et fermer les auto-écoles qui ne répondraient pas aux normes requises. La sortie a donc fait réagir les auto-écoles qui réunies en collectif, ont voulu apporter quelques éclaircissements tout en affirmant pour leur part, qu’elles ne sont pas responsables du non-paiement des sommes dues au Trésor public. «Lorsqu’un opérateur d’une auto-école a terminé la phase de formation, l’examen est soumis au paiement de la quittance du Trésor. Si cette somme n’est pas payée, le candidat ne sera pas reçu par le centre d’examen», a déclaré Yves Ndong Essono expliquant le processus d’obtention du permis de conduire.

«Ce que nous déplorons, c’est de dire que ce sont les auto-écoles qui causent le manquement dû au Trésor.  Nous disons non. Entre l’auto-école et le centre d’examen du permis de conduire, qui en réalité ne verse pas les sommes dues au Trésor ?», a-t-il poursuivi pointant des «magouilles  notoires dans la délivrance du permis de conduire». Par la voix d’Yves Ndong Essono, le collectif des auto-écoles a remis au goût du jour l’existence d’un marché noir du permis de conduire au sein de l’administration. «Tout le monde le sait, aujourd’hui. Vous avez 150 000 francs CFA, vous allez au ministère et vous êtes détenteur d’un permis de conduire.  Ça court les rues», a-t-il lâché.

Le CTRI pour réguler le secteur

 «Ces permis qui sont délivrés directement sans que les gens ne passent par une auto-école. Les résultats ne sont pas publiés. Tout ce que nous savons, c’est que plusieurs personnes sont détenteurs de permis de conduire sans aucun mérite», a-t-il ajouté. S’il s’est interrogé sur la direction réelle les fonds, il a relevé que cette pratique représente tout aussi un véritable manque à gagner pour les auto-écoles dont plusieurs sont parfois contraintes à mettre la clé sous le paillasson, alors que d’autres tirent le diable par la queue pour survivre. «Cela peut également se vérifier à travers le procès-verbal d’examens du permis conduire. Nous voulons que le ministre frappe du poing sur la table pour mettre fin à cette pratique»,  a-t-il soutenu.

À en croire Yves Ndong Essono, sur un ratio de 25 auto-écoles à Libreville, la main-d’œuvre se compose de 5 à 10 employés par structure. Sur dix clients inscrits pour la formation, cinq à six sont déjà détenteurs de permis de conduire sans n’avoir jamais touché une voiture. Un état de fait qui interroge les auto-écoles qui dans leur démarche, déplorent la méthode de communication du directeur du Centre national des examens du permis de conduire. Elles l’accusent d’affecter de façon négative, la qualité de leur relation. Laquelle, se dégrade depuis environ 7 ans. Ces opérateurs économiques espèrent que le CTRI régule définitivement leur secteur d’activité.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Nous voulons que le ministre frappe du poing sur la table pour mettre fin à cette pratique», a-t-il soutenu. L’ intéréssé appréciera. Amen.

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