Pérennisation des OSC : Le Gabon peut mieux faire

L’ONG Brainforest a présenté l’Indice 2019 de pérennisation des Organisation de la société civile (OSC) au Gabon, le 19 décembre à Libreville. Ayant décroché un score de 5,4 cette année-là, le pays d’Ali Bongo a encore du chemin à faire pour parvenir à la «durabilité amélioré» en matière de pérennisation des OSC.

Ida Navratilova Oye Obame présentant l’Indice 2019 de pérennisation des Organisation de la société civile (OSC) au Gabon, le 19 décembre 2020 à Libreville. © Gabonreview

L’année 2019 n’a pas apporté de changements radicaux dans le quotidien des Organisations de la société civile (OSC) au Gabon. C’est ce que révèle l’Indice 2019 de pérennisation des OSC au Gabon, présenté par l’ONG Brainforest aux acteurs de la société civile, le 19 octobre à Libreville. Le pays d’Ali Bongo a décroché une note de 5,4, se situant ainsi dans la «durabilité évolutive»  (entre 3,1 et 5,0), la «durabilité amélioré» (entre 1,0 et 3,0) étant le top niveau en matière de pérennisation des OSC.

Instrument d’évaluation de l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid), l’indice utilisé pour la première fois en 2010 vise à évaluer la viabilité-pérennité-durabilité ou le niveau de développement de la société civile dans les pays où il est mis en œuvre. Cet instrument d’évaluation permet aussi à l’Usaid de mieux orienter son action auprès des OSC des pays ciblés par l’étude et, mettre à la disposition de celles-ci un outil de plaidoyer à soumettre aux gouvernement, bailleurs de fonds et ONG international pour un environnement favorable et fonctionnement des OSC.

Des représentants des OSC à la présentation de l’indice. Et la photo de famille. © Gabonreview

Piloté par Brainforest avec le concours de plusieurs experts nationaux, l’Indice prend en compte sept critères d’évaluation : «contexte juridique», «capacité organisationnelle», «viabilité financière», «plaidoyer», «prestation de service», «infrastructures sectorielles» et «image publique». Globalement, l’Indice de pérennisation des OSC du Gabon est resté stable en 2019. En effet, des changements mineurs ou notables ont été observés au niveau de quatre critères, tandis que les contexte juridique, la viabilité financière et l’image publique sont restés inchangés.

«La capacité organisationnelle des OSC s’est sensiblement renforcée en raison de leurs efforts pour bâtir des relations de confiance avec les bénéficiaires et améliorer la formation de leur personnel dirigeant. Le plaidoyer s’est modérément amélioré grâce à plusieurs campagnes couronnées de succès. La prestation de services des OSC s’est légèrement améliorée en 2019 parce qu’elles ont étendu leur gamme de services pour répondre aux besoins des communautés», a expliqué le coordonnateur adjoint des programmes Brainforest. «L’infrastructure sectorielle s’est également améliorée car les organisations de soutien intermédiaire et les organisations internationales ont offert de nouveaux financements et services, mais aussi grâce aux partenariats entre les OSC, le gouvernement et le secteur privé», a ajouté Ida Navratilova Oye Obame.

La pertinence de l’Indice a été vivement appréciée par les acteurs de la société civile présents à la présentation. «Nous sommes très satisfaits des résultats. Malheureusement, le Gabon n’a pas vraiment évolué, l’Indice est toujours autour de 5,4», a regretté le coordinateur régional du Réseau organisation de la société civile pour l’économie verte en Afrique centrale (Rosevac). «Il faut vraiment des améliorations en termes de cadre renforcement de capacités, captation de financements par les OSC. On espère que pour l’année 2021, les OSC travailleront elles-mêmes sur leurs structures de gouvernance, capacités institutionnelles et que l’Etat fera des efforts», a souhaité Fabrice Tchango.