Reçu en audience par le ministre des Mines, le 23 septembre à Libreville, le représentant général d’Eramet au Gabon revient sur l’intérêt de cet échange. Il évoque également la santé, les activités du groupe et ses perspectives de développement.

Amico Salvatore lors de son audience avec Ruffin Martial Moussavou, le 23 septembre à Libreville. © Gabonreview

Amico Salvatore lors de son audience avec Ruffin Martial Moussavou, le 23 septembre à Libreville. © Gabonreview

 

Gabonreview : Pouvez-vous nous faire l’économie de votre échange avec le ministre des Mines ?

Amico Salvatore : Il s’agissait avant tout de se connaître mais surtout, d’échanger sur l’ensemble des dossiers que le groupe Eramet et ses filiales mènent dans le pays, et qui sont clairement en droite ligne avec l’ambition Gabon émergent.

Quels sont, à l’heure actuelle, les objectifs d’Eramet au Gabon ?

Ils sont nombreux ! Et le premier au niveau de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), qui est quand même notre première implantation minière et métallurgique, c’est de continuer à produire 3,8 millions de tonnes de minerai de manganèse et de voir dans quelle mesure nous pouvons atteindre les 4 millions de tonnes. Un des objectifs est également de faire face à la baisse du prix du manganèse qui frappe l’industrie minière et donc, de voir l’amélioration de la productivité. Ça c’est sur le plan minier. Pour le complexe métallurgique de Moanda que nous avons récemment inauguré, c’est d’amener l’unité à son niveau de production. Il faut beaucoup de formation dispensée sur le site de manière à avoir des agents compétents, pour atteindre le niveau de production escompté.

Il y a également un dossier tout aussi important, qui est celui de la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag). Aujourd’hui, en collaboration avec l’Etat, nous avons mis sur pied un plan de financement de 200 milliards de francs, pour le renouvellement du Transgabonais et qui s’exécutera dans les quatre – cinq prochaines années. Nous sommes donc en train de finaliser ce plan dans le cadre de la convention de cession avec l’Etat, mais également avec les bailleurs de fonds. C’est un plan important qui permettra aussi bien à la Comilog qu’aux opérateurs économiques et aux populations, de circuler à travers le Transgabonais dans des conditions optimales. Nous avons également à Moanda, le projet de l’école des mines et de métallurgie qui, dès le mois de juin prochain, va former des ingénieurs et des techniciens. Un projet mené en partenariat avec l’Etat. A cela s’ajoute le projet de siège social à Moanda à l’horizon de 2017.

A quel niveau se situe-t-on en ce qui concerne le complexe métallurgique de Moanda et la société Maboumine ?

Pour le complexe de Moanda, ce dernier a effectivement démarré ses activités et le niveau de production avoisine la vingtaine de milliers de tonnes de silico-manganèse sur l’année 2015, et de l’ordre de 5000 tonnes de manganèse métal. Il faut voir ça comme une année de démarrage. L’année prochaine, l’objectif est de s’approcher de la capacité maximal de ce projet, qui est à la fois de 65 000 tonnes de silico-manganèse et 20 tonnes de manganèse métal.

En ce qui concerne Maboumine, c’est un projet extrêmement important, aussi bien pour l’Etat que pour Eramet. Il est également très coûteux, de l’ordre de 3 milliards d’euros (environ 2 000 milliards de francs). Vous comprenez donc qu’aujourd’hui les actionnaires ont décidé de se mettre autour de la table pour étudier à la fois les données qui leur sont présentées et des pistes pour donner suite à ce projet.

Comment entendez conforter la position du Gabon en matière de production de manganèse ?

Très clairement, en augmentant avant tout le niveau de production. Cette année nous serons à 3,8 millions de tonnes et nous continuons à travailler pour atteindre les quatre millions et plus. Il s’agira ensuite de mettre sur pied les meilleures pratiques en matière de formation et de gestion de l’environnement. C’est très important que les activités minières et métallurgiques se déroulent dans le cadre de ces nouveaux codes miniers et environnementaux. Et je pense que l’école des mines et de métallurgie serait d’un apport précieux au secteur des minier par la formation de techniciens et ingénieurs qui pourront intervenir dans d’autres projets et autres sociétés que la Comilog.

Qu’en est-il l’état de santé d’Eramet au Gabon…

Comme dans tous les groupes miniers, actuellement la situation est assez difficile. Car les prix du minerai de manganèse ont sérieusement baissé, entrainant par conséquent le chiffre d’affaires et les marges dont l’entreprise dispose. Le point fort est que le gisement de Moanda et Comilog sont très compétitifs. Mais il reste qu’aujourd’hui, les dirigeants de la Comilog, les employés et les cadres sont tous enclins à un plan d’amélioration de la performance. Car lorsque vous voyez votre chiffre d’affaires baisser, il est indispensable de voir comment baisser les coûts. Vous noterez par contre que le groupe a conservé ses objectifs de production. Nous restons donc à 3,8 millions de tonnes et nous continuons à produire de manière à garder l’activité et l’emploi.

 

 
GR
 

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