6,6 milliards de francs CFA déjà investis ; 108 hectares de forêt défrichés, remblayés et viabilisés ; 400 emplois directs et indirects ; plus de 2,200 millions d’œufs par an sur le marché local ; une technologie d’avant-garde… la Société gabonaises de développement agricole (Sogada) est une structure inédite en Afrique centrale. Un peu plus de 2 ans qu’Hervé Patrick Opiangah s’y investit pour concrétiser le rêve des autorités gabonaises de sortir le pays de la dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur. Plongée dans cet antre d’aviculture situé à Meyang, une banlieue du Grand Libreville.

Hervé Patrick Opiangah, homme d’affaires, promoteur sportif, entrepreneur et proche collaborateur du chef de l’État, sur le site de la Sogada, le 8 février 2022. © gabonreview

 

En phase artisanale jusqu’ici et en passe de passer au palier industriel, un projet avicole sans précédent au Gabon est sorti de terre dans les forêts de l’Estuaire. Un investissement d’Hervé Patrick Opiangah.

Hervé Patrick Opiangah, homme d’affaires, promoteur sportif, entrepreneur et proche collaborateur du chef de l’État, sur le site de la Sogada, le 8 février 2022. © gabonreview

Les 5 P

Le président de l’Union pour la démocratie et l’Intégration sociale (UDIS) professe un principe très fécond et bien à lui : les ‘’5P’’. Ceux-ci se déclinent ainsi : d’abord la Prière, «parce que l’homme propose, Dieu dispose». Ensuite la Passion «parce que rien au monde ne s’est construit sans passion, et parce que toute œuvre humaine n’ayant pas été abordée avec passion est vouée à l’échec.» Puis, la Patience, «parce qu’aussitôt planté, on ne peut récolter. Il faut s’inscrire dans le temps et donc dans la patience». Le 4è P est la Persévérance, «parce que quand on n’a pas persévéré, on n’est pas solide, on n’est pas endurci et on peut tout abandonner.» Le dernier P est la Paix. «Celle-ci est la somme de tout ce qui précède. C’est la récompense, le retour d’investissement, la satisfaction après la pratique des autres P.»

Est-ce fort de l’observation et de la pratique quotidienne de ce principe en 5 éléments que l’homme aux multiples casquettes a pu transformer des hectares de forêt en entité économique unique en son genre dans la sous-région d’Afrique centrale ? On pourrait le croire.

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Sogada : un challenge, un défi…

Il y a, en effet, que dans une banlieue du Grand Libreville, se développe lentement, mais sûrement les activités de la Société gabonaise de développement agricole (Sogada). Promue par Hervé Patrick Opiangah, homme d’affaires, promoteur sportif, entrepreneur et proche collaborateur du chef de l’État, la structure est implantée à Meyang, à une cinquantaine de kilomètres de Libreville et à une dizaine de Ntoum. La Sogada s’étend sur 108 hectares taillés dans la forêt presque vierge. Il s’agit d’un gigantesque complexe agricole dont l’ambition est d’aider le Gabon à consommer local et bio. L’initiative entend également participer à la réduction des importations de volaille, d’œufs et de viande de porc.

Pour mettre sur pied ce gigantesque projet, le promoteur n’a pas lésiné sur les moyens. Il a dû faire ouvrir dans la forêt, dense et littéralement vierge, un espace de vie et de développement aviculteur et porcin. Sur plus d’un kilomètre et demi, et à grand frais, le courant électrique haute tension y a été amené, avant que plusieurs forages pour l’eau potable n’y soient érigés.

En avant-première et du fait que le premier module du projet a été bouclé, les médias locaux et internationaux ont pu toucher du doigt cet exploit, ce 8 février. Hervé Patrick Opiangah s’en explique. Du fait du respect des normes de sécurité bioalimentaire «nous ne pourrons plus avoir un parterre de journalistes comme nous l’avons fait aujourd’hui. Nous voulons dire aux autres que l’enfant Sogada était dans le ventre est né. C’est l’affaire de tous les Gabonais que nous sommes. C’est un challenge, un défi pour nous, pour notre pays, notre nation et pour la jeune génération. Il y aussi que si jamais un jour nos frontières sont fermées, il faudra bien qu’on puisse se nourrir. A ce niveau, c’est notre modeste contribution».

Administrateur et manager général de cette ferme, l’opérateur économique explique que cette initiative relève d’une passion nourrie depuis sa tendre enfance, mais aussi de sa volonté de répondre à un besoin : celui de sortir son pays de la dépendance en alimentation vis-à-vis de l’extérieur. «Au regard du contexte qui est le nôtre et de la critique sans cesse dirigée contre les Gabonais selon laquelle nous ne savons pas faire et qu’en même temps, on importe tout de l’extérieur, avec au passage une perte de devises, mais aussi du fait que l’idée de canaliser les jeunes me taraudait l’esprit, tout ceci a fait en sorte, en me promenant j’ai découvert ce site de Meyang». «Avec les riverains, nous nous sommes entendus et ils m’ont céder cet espace où nous avons commencé avec le maraichage et le premier module artisanal», a expliqué Hervé Opiangah pour décliner les motivations et la petite histoire de ce projet.

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Deux modules pour une production de 140 000 œufs par jour

Perdu en arrière-plan des forêts de la route nationale, le site est époustouflant à sa vue en hauteur. On y trouve notamment un entrepôt de stockage des aliments de près de 1000m³, une zone résidentielle et administrative, des constructions dédiées aux activités du module artisanal qui met déjà sur le marché local plus de 2,200 millions d’œufs par an, avec un cheptel de poules pondeuses de plus de 20.000 têtes. L’entrepreneur et ses équipes ont pensé à tout. La ferme de la Sogada dispose de salles de tri et de conditionnement des œufs récoltés.

Depuis quelques temps, les installations du module industriel sont sorties de terre. Elles sont constituées de plusieurs poussinières et de poulaillers industriels d’une capacité de 15.500 poules chacun, et de bâtiments de biosécurité visant à protéger l’intégrité du site face aux virus et maladies ramenés de l’extérieur. Dans ces espaces nouvellement érigés et disposant des technologies d’avant-garde en matière d’élevage, tous les standards internationaux sont respectés. La biosécurité est le maître mot et plusieurs forages dont les eaux ont été testées et validées par des laboratoires internationaux de renom ont été mis en service.

La ferme a également en son sein de nombreuses porcheries et un abattoir dernier cri. Actuellement, le cheptel porcin est d’environ 700 têtes. «Récemment, nous avons livré la viande de porc sur le marché  local et particulièrement dans les grandes surfaces», explique Hervé Opiangah.

A terme et quand la vitesse de croisière en matière de fonctionnement sera atteinte, les deux modules pourront produire 140.000 œufs par jour. Un chiffre devant participer à la réduction, sur le marché, des prix de ces produits de grande consommation, notamment en ces moments où la problématique de la vie chère bat son plein.

Si l’on compte quelques expatriés au sein de la main d’œuvre employée par la Sogada, Hervé Patrick Opiangah indique qu’il s’agit d’experts et professionnels de la filière notamment débauchés d’Afrique australe. «Il vont aider et former nos jeunes frères qui s’intéressent à ces métiers», explique-t-il, rappelant que la société a déjà créé 300 emplois directs et 100 autres indirects. «Les populations de la localité de Méyang en sont les principaux bénéficiaires puisque ce sont eux qui s’occupent de la structure depuis les fondations», indique un des cadres de la Sogada.

D’un coût actuel de 6,6 milliards de francs CFA, le projet est financé à 75% par le promoteur et à 15% par une banque locale. L’homme d’affaires à la casquette également politique en appelle au Partenariat public-privé (PPP) qui pourrait davantage faire croitre ce projet d’envergure sous régionale, tant les perspectives déclinées portent sur la production locale, à terme, du conditionnement tel que les alvéoles pour les œufs ou la culture des intrants tels que le maïs et autres nourritures pour l’alimentation des poules.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Avec les milliards que tu as eu, ce qui serait bien serait que tu laisses maintenant la politique qui prend trop de temps et te consacre à quelque chose de rare qui serait une passion pour toi dans notre pays qui a tant besoin de ce genre d’innovation. Des lors que les ressources du pays c’est vous les politiciens qui confisquez une part insolente sans se soucier de l’aide que doit le gouvernement aux entrepreneurs pour les aider à développer l’initiative privée et notre économie, on attend plus qu’à ce que des gens comme vous qui ont pris l’argent du contribuable de façon indue que vous le réinvestissiez dans la transformation nationale. L’effort peut nécessiter que vous abandonniez la politique, un sacrifice pour donner plus de chances de réussite à de tels projets.

  2. Ange doré dit :

    Vraiment que le tout puissant vous accompagne pour la finalité de ces entreprises .
    C’est un grand respect et une grande valeur pour l’Afrique.

  3. Georges HUGUES dit :

    j’ai encore en mémoire ce qui c’est passé à BOUMANGO et pourtant ca marchait très bien espérons que ca ne finisse pas pareil

    batéke tangani

  4. Lavue dit :

    En tant que patriote, on se félicite bien évidemment de ce genre de réalisation. C’est très bien pour le pays et son image à l’extérieur également.
    Mais comme les autres intervenants, il faut se poser les questions sur la pérennité d’un tel investissement. Est-il compatible de faire de la politique à l’africaine et les affaires en même temps? Je pense qu’il faut opérer un choix M. OPIANGAH, un tel investissement pour qu’il grandisse et s’inscrive durablement le paysage économique du pays, exige qu’on s’y implique entièrement, pour ne pas dire exclusivement. Les neo-hommes d’affaires qui gardent un pied dans la politique on sait où ça mène. Quelques exemples, où en est Maître MAYILA avec sa compagnie aérienne, où en est DIVUNGUI DIDJOB avec sa production de riz à Mouila, Comment se sont développées les affaires de tonton Associé, pour nr citer que ces quelques exemples.

    Faut savoir passer à autre chose M. OPIANGAH. Malheureusement je ne crains que vous n’en soyez pas capable. A la fin les ressources financières de l’entreprise se confondront avec les entrées générées par la politique pour déboucher à terme sur la mort de cette belle initiative. Je ne le souhaite bien évidemment pas.

  5. Likassa dit :

    Où sont les enquêtes au niveau de la présence d’esprit et autre partouzes avec les footballeurs du G2 ? Faut pas nous embrouiller. On ne vous oublie pas.

  6. Je suis à la recherche d’un emploi en tant que gestionnaire de stock

  7. Tempio dit :

    J’espère qu’il s’agit d’un projet étatique sinon il devrait justifier l’origine des milliards déboursés alors qu’il est simple citoyen.

  8. Hugues Michel BILIE dit :

    Bien le bonjour à vous, je suis très content de votre investissement dans notre si beau pays le Gabon. Je souhaite, dans les prochains jours vous visitez.

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