Lionel Messi : Un Dieu au Gabon
Volée de bois vert, d’associations d’idées ou de souvenirs causés à Ika Rosira, notre « Charliette Hebdo », par la descente au Gabon du Dieu Argentin du football et l’inédite découverte du «tout premier président-taxi-driver-groover-number-one» du même Dieu des temps post-modernes. L’exaspération d’une enfant du siècle.
Peut-être que quelqu’un dans leur entourage aura le courage de leur dire à quel point, ils ont réussi, en moins de 48 heures, à bafouer la vision que bien des gens avaient de Lionel Messi. Prodigieux joueur de football, le meilleur au monde assurément, qu’on trouve à présent odieux limite raciste, imbu de lui-même, et pour être sympa on se contentera de dire qu’il a été absolument maladroit envers ceux qui l’ont invité au Gabon, tant, dans la désinvolture de son accoutrement que dans son attitude.
Messi au Gabon, est la goutte d’eau qui a fait déborder la dame-jeanne, déjà pleine, de constats amers qui, concernent le manque flagrant de sens de priorités de ceux qui ont confisqué le trône au peuple gabonais depuis, plus de 50 ans.
En faisant référence à Lionel Messi, l’un des porte-paroles d’Ali Bongo nous a affirmé dans l’une de ses publications Facebook que «Dieu arrivait au Gabon», rien de moins venant de la même gourde heureuse qui invitait publiquement les gens à exterminer les personnes d’origine tribale Fang au Gabon, sans en être inquiété, sans avoir eu à répondre de son incitation à la haine et à la violence, pendant que de nombreux gabonais sont torturés et privés de liberté avec comme motif : insulte, injure ou atteinte au Chef de l’État.
Chose promise, chose due, Lionel a reçu l’accueil triomphal digne du Dieu qu’il représente pour les gens au pouvoir. Il a eu droit à des danseuses et chanteuses traditionnelles, des championnes pour se trémousser en faisant entrevoir les rites secrets et ancestraux de nos coutumes sur le tarmac de l’aéroport qui a été foulé par un Lionel Messi décontracté à l’excès, attifé d’un bermuda style teenage et d’un tee-shirt orné d’une méga-golden tête de mort (certainement pour repousser les esprits malveillants, rira-t-on), il a eu droit à des hauts-fonctionnaires de l’État gabonais, en costumes-cravates, sourires ajustés, affichant ainsi leur reconnaissance pour la présence de l’icône mondial du football actuel. Et pour couronner le tout, il a eu droit à un despote africain complètement gaga, boursouflé, enchanté, béatifié, qui s’est une nouvelle fois affirmé en tant que grooveur number one du Gabon, voire même de l’Afrique, si ce n’est de la planète maintenant que Sir Théodoro de la Guinée Équatoriale se terre à cause d’un mandat d’arrêt international.
Lionel Messi, n’a certainement pas mesuré l’instrumentalisation de sa visite ou bien il s’est vu comme celui qui apporterait un peu d’Espoir au misérable peuple gabonais, lui qui incarne tous les rêves, toutes les possibilités, qui incarne à lui tout seul, la détermination et l’abnégation dont tout le monde voudrait faire preuve quand les enjeux sont grands, celui qui incarne, talent, génie, passion et l’amour du sport, qui a la figure-même de la plus belle des réussites du monde pour certaines personnes.
Lui, Lionel Messi, l’idole de générations entières, petits et grands, s’est assis à la table d’un autocrate, digne fils d’autocrate, pour une somme d’argent non divulguée ou niée encore à ce jour. Prétendument par complaisance, par amour du foot, par amour pour l’Afrique, pour apporter de l’espoir et du réconfort, rien à voir avec ce que Dikembe Mutombo, l’ancienne star de la NBA, a fait en ouvrant l’hôpital Biamba Mutombo dont les soins étaient entièrement gratuits durant les 10 premiers jours, dispensés par plus de 90 médecins et infirmiers, et destinés aux populations du Congo-Kinshasa. Lionel quant à lui, sans sa divine générosité, est venu déposer une brique «symbolique» pour encourager l’État à construire un grand stade d’ici la CAN 2017 au sein de la capitale dite économique qui subit d’importantes inondations et manque souvent d’eau, d’électricité, sans compter l’état des routes et des voies impraticables. L’expression gabonaise: «ils ont vendu la honte aux chiens», ou «ils sont nés avant la honte», prend tout son sens quand on voit les images de notre présida en chauffeur circonstanciel de Lionnel Messi.
Lionel Messi, a fait copain-copain avec une personne qui n’a aucune conscience économique, aucune fibre sociale, aucun souci de bien faire, de mieux faire, d’agir mieux, d’améliorer de manière «décisive» les conditions de vie du peuple gabonais. Copain-copain avec un homme qui se sert des ressources de l’État comme d’une source de confort, de bien-être et d’assouvissement de ses moindres désirs, mêmes des plus farfelus. Course tragique de bateaux rapides, Carnaval de Libreville, dont les invitées d’honneur étaient des brésiliennes en string, affriolantes, appétissantes, ultra sensuelles, tandis que tout récemment encore un gouverneur faisait enfermer des jeunes filles pour incitation au viol à cause de leurs robes et de leurs jupes jugées trop minis ou trop près du corps dans cette même ville où Messi est allé poser sa fameuse brique divine ! Ouverture et finale de la Coupe du Monde au Brésil, Exposition de motos de ville à Libreville, Marche historique contre le Terrorisme à Paris, sans compter l’organisation de la finale du Championnat de France de Footbal qui opposait le PSG à Bordeaux en 2013 qui s’est tenue à Libreville et qui lui a permis d’être celui qui remet le trophée, du jamais vu à venez voir en direct du Gabon, une des éternelles provinces de la France. Finalement, celui qui nourrissait le rêve d’en faire un DOM-TOM peut sourire dans sa tombe (et là c’est une référence franche à Léon Mba, l’un des rares présidents d’Afrique à avoir déploré les indépendances africaines)… Notre présida actuel quant à lui ne se refuse rien, ni l’achat d’hôtel style Louis XIV dont personne ne veut en France à plus de 100 millions d’euros, ni la construction d’un château au Maroc, et tout ceci aux frais du contribuable gabonais sans que son train de vie vertigineux n’influe sur l’opinion internationale, sans que ça ne pousse le peuple gabonais à une réflexion ultra-profonde sur les motivations majeures des Bongo et du système mafieux qu’ils pérennisent avec la contribution non négligeable des représentants de tous les clans et de toutes les tribus du Gabon.
Incapable de fournir de l’eau potable à une si insignifiante population (qui a finalement atteint en grande pompe 2 millions d’habitants en 2015), incapable de garantir l’accès à l’électricité, incapable de construire des logements et des centres hospitaliers décents à ses populations, incapable de garantir l’accès à l’éducation en construisant des écoles, des bibliothèques, des centres sportifs et des centres de loisirs, même pas un parc à balançoire pour les gamins des quartiers, qui jouent dans la boue, l’eau sale et nauséabonde du marigot, comme les gamins d’occident s’amusent réellement dans les piscines chlorées, chauffées et aseptisées.
Lionel Messi s’est laissé conduire par celui qui nous sert de président de la République, comme si ce dernier n’était qu’un chauffeur de luxe – taxi driver, fils d’immigrant sans diplômes qui carbure au Red Bull et réalise un jour ce rêve: «celui de conduire une célébrité mondiale, d’un point A à un point B». Profitant de l’occasion pour rappeler une de ses déclarations sur une chaîne française «pourquoi fermerait-il un aéroport pour essayer des véhicules, ce sont ses voituuuuures, il a le droit de les conduire !». Ali au volant d’une Mercedes Benz décapotable bleue, s’est certainement senti comme en virée entre potes, adulés par des gens qui ne pensaient pas voir un jour leur idole Lionel Messi en chair et en os, et qui lui sont redevables d’avoir rendu ce moment possible et imaginable. Adulés par des gens (comme le disaient certains sur la toile encore ce matin) qui le soir encore se demanderont certainement ce qu’ils mangeront demain, après-demain et qui vivent à crédit un rêve qui ne leur appartient pas, ce rêve qui creuse probablement encore un peu plus les caisses de l’État gabonais.
Lionel Messi vient rallonger la liste de toutes ces stars, célébrités d’hier et d’aujourd’hui, qui sont venues de leur plein gré, ou en désespoir de cause, orner l’album Jet Set de la famille Bongo et de leurs proches, sous moult prétextes: Nuits de la Musique, spectacles VIP, visites de courtoisie, ou encore simple folie des grandeurs. Bref, le Gabon peut se vanter d’être le pays de pèlerinage en Afrique des célébrités temporaires ou légendaires qui sont venues pour la plupart à coût de centaines de milliers de dollars payés aux frais de l’État, pour conforter la famille presque royale dans son désir d’affirmer sa suprématie en côtoyant des gens qui jouissent ou ont joui d’une certaine notoriété dans ce monde, à la sueur de leur front, à la lueur de leur talent, ou au nom de leur détermination à donner le meilleur d’eux-mêmes, ce qui ne sert réellement pas d’exemple à nos chers partisans du moindre effort.
Un jour ou l’autre, les secrets bien gardés finissent par sortir, une chaîne de télé, ou un reporter zélé ira interviewer ces gens, ces stars. ces célébrités qui ont profité un tant soit peu des ressources du Gabon et ce jour là, ils nous raconteront les coulisses du pouvoir, le comment du pourquoi, mais surtout on les verra regretter d’avoir eu à côtoyer des personnes, qui avaient le pouvoir de propulser un des pays les plus riches d’Afrique, mais qui ont préféré étirer au maximum l’écart inavouable qui existe entre les gens d’une extrême pauvreté, les pauvres, les moins pauvres et les plus nantis parce qu’on va bientôt, le reprendre, notre pays. Gardons espoir et ne nous laissons pas abattre par l’énième expression de leur imbécillité légendaire.
11 Commentaires
Chronique PAMPHLÉTAIRE je comprends mieux!!!
Mais ali croit que tout le monde est acrombessi ou quoi? Punaise comme il colle Messie.. tsouooo quel torcheur le jafar! meme pas un peu de distance et de respect pour la function de President qu’il occupe. A noter que le boychauffeur de messie reserve sa robe de kalif et ses grand airs de rais aux deputes et ministres. Par contre ses grosses dents sont en exposition gratuites losqu’il est a cote d’europeens ou d’autres princes arabes. Un gros complexe ce type.
Bel article, très critique mais même si je ne suis pas journaliste, je m’étonne quand même de lire certaines affirmations telles que le passage où il est écrit : « … incapable de construire des logements et des centres hospitaliers… ». Je suppose que l’auteur de l’article nous fait comprendre que depuis son accession au pouvoir, L’hôpital Militaire,les CHU d’angondjé, d’Owendo ( non encore operationel) sans oublier celui de Jeanne Ebori (en construction ) sont en fait des dons tombés du ciel comme par miracle ou enchantement?
Loin de moi l’idée de me positionner ici en défenseur du PR mais en tant que journaliste, lorsque vous ecrivez de telles éléments,évitez parfois d’y mêler vos ressentis personnels comme le fait quelques fois Alain Claude BILIE BI NZE lors de certaines conf de presse
*topic déjà traité par GR qui se fera un plaisir surement vous re-router sur les articles y relatifs traités par eux.en attendant…
http://rue89.nouvelobs.com/2009/02/27/le-rapport-kouchner-au-gabon-cher-inutile-et-redondant
Bel article, je note avec étonnement la passion de la contre vérité.
Ali n’est certes pas un bon président, car il fait trop de bêtises et des gaffes, on peut lui reconnaitre quelques réalisations de tailles : CHU (owendo/angondje) Jean-Ebori nouveau meme casse maladroitement, Hopital General meme casse maladroitement ( on aurait pu construire ces deux unités ailleurs), l’hôpital militaire, le complexe minier de moanda, le pont sur la Banio ( projet en instance depuis 1971), les différents axes routiers du Sud, Grands Poubara, même si c’est papa qui avait initie le projet, la zone économique de nkok, le stade de l’amitié. Certes on aurait pu avoir plus avec tous les milliards dépenses sans complaisance, entre amis, mais il aura le mérite d’avoir fait plus que papa.
Un dicton dit : honte au fils qui ne fera pas plus que son père. Lui il a ose faire plus que son père, par les réalisations, comme par la bêtise.
Nous apprécions toujours autant le ton et la subtilité de vos textes. Pour autant je rejoins le point du Thepatriot. Restez factuelle. Et vous répandre en diatribes sur Messi ne changera pas le fait que les vrais responsables sont des gabonais comme vous et moi. Des responsables qui confondent caprices infantiles et charges étatiques.
Le venue de Messi, son accoutrement, sa désinvolture, c’est une honte ! La star du football s’est bien foutu la gueule d’Ali et des gabonais. Quand on voit dans quoi vit une majorité de gabonais….. Ali voulait s’offrir Messi, un caprice de roi quoi ! Et il le montre en faisant le chauffeur personnel du footballeur. Vraiment bouffon tout çà ! Le Gabon est devenue la risée du monde entier. Et si il n’y avait que çà !
Chez nous, meme dans nos administrations et espaces commerciaux on respect les gens qui se baladent en costume – cravate tous les jours matin et soir. Tous ces vendeurs d’illusions.
C’est pour nous encore que l’habit fait le moine pas pour des personnes de la trempe de MESSI. Le besoin de se vêtir, conformément à la pyramide de Maslow, est déjà satisfait chez lui.
Léo n’est pas un enfant impoli il le démontre dans et en dehors des terrains car il est né au sein d’une famille stable et respectueuse des valeurs et de la dignité humaine.
L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE
Moi je ne vois même pas pourquoi on jette la faute sur Messi ce sont les chargés du Protocol qui n’ont pas fait leur travail.
Ali est une des multiples victimes d’Acrombessi et de son père défunt. Cet homme qui a raté ses études et sa vie, s’est arcboute sur des pratiques d’un autre temps, pour se refaire. Il a eu le bonheur de croiser un homme peu sage et pas tout à fait accompli. Je suis même certain que la prise de pouvoir c’est son idée.simplement pour accéder aux finances du Gabon, pour assouvir ses besoins à lui. Comment comprendre tant de couacts? Je le dit parceque, tous ces faux pas: faux acte de naissance( parceque, si Ali voulait ce pouvoir, il l’aurait préparé avec son Père. Ou alors le papa ne le voulait pas à ce poste)toutes ces acquisitions foncières a l’ exterieur plus mondaines qu’utiles pour Ali, les putes et tout le reste des visites saugrenues les unes plus que les autres, sont plus dans le caractère d’Ali. Maintenant qu’il a amené Ali au fond de toute imbecilite, j’espère qu’ il ne lui fait pas croire que ses bibelots et pratiques abjectes et imoraux vont l’ en sortir. Et si Ali lui même le croit, j’ai bien peur que le pire soit son avenir.
Un fameux adage dit: »On peut sortir l’enfant de la brousse mais on ne peut pas sortir la brousse de l’enfant « . Il est clair que Ali n’a de président que le titre. Il est obnubilé par les blancs et le foot. D’où son idolâtrie de Messi. Nous,gabonais, devons dès lors assumer ou prendre des mesures pour le futur de notre pays.