Au lendemain de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le directeur de la publication du journal «Ezombolo», a été arrêté dans la journée du 5 mai 2015 sans que l’on ne sache ce qui lui est reproché. Certaines rumeurs évoquent la volonté pour la majorité au pouvoir d’avoir le cœur net sur la source de l’information relative à la supposée mise au point entre le président de la République et le ministre de la Défense.

Le patron d’«Ezombolo», entendu au B2 depuis mardi 5 mai 2015. © Gabonreview

Le patron d’«Ezombolo», entendu au B2 depuis mardi 5 mai 2015. © Gabonreview

 

Intervenue au lendemain de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’arrestation, dans des conditions pour le moins mystérieuses, du fondateur et directeur de la publication de l’hebdomadaire «Ezombolo» laisse perplexe. Alors que de nombreuses promesses sont annoncées depuis quelques mois par le gouvernement, dont la dernière, contenue dans la déclaration circonstancielle de la ministre de la Communication, prononcée le week-end dernier, laissait espérer que l’adoption d’une loi sur la dépénalisation des délits de presse pourrait survenir au courant de l’année, l’on a appris que Jean de Dieu Ndoutoum-Eyi a été mis aux arrêts à la direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire, communément appelée «B2», dans la journée du 5 mai 2015.

Jean de Dieu Ndoutoum-Eyi. © gabonlibre.com

Jean de Dieu Ndoutoum-Eyi. © gabonlibre.com

Si les raisons de son interpellation restent officiellement inconnues, il ressort tout de même que Jean de Dieu Ndoutoum-Eyi, enseignant au département des sciences de la communication et de l’information (DSIC) à l’Université Omar Bongo (UOB) est très peu copain avec le pouvoir en place, qui a souvent eu l’occasion de bien le lui rendre. Très peu présent dans les kiosques, son titre est l’un des plus corrosifs du pays, alliant humour et critique acerbe. Ses écrits lui ont notamment valu d’être suspendu à plusieurs reprises par le Conseil national de la communication (CNC) que d’aucuns accusent, à tort ou à raison, de faire le jeu de la majorité au pouvoir. Cette interpellation est, sans nul doute, le salaire des écrits de l’auteur de «Dynastie démocratique au Gabon. Anthologie d’une préservation à tout prix du pouvoir par le clan».

Pour l’heure, rien ne permet de dire exactement ce qui lui est reproché, et nul n’a pu confirmer que son journal ait fait récemment l’objet d’une quelconque plainte. N’empêche, certaines sources évoquent l’intention de la majorité au pouvoir de faire la lumière sur les sources du journaliste. Il semble même qu’il s’agit d’en savoir plus sur l’identité de la personne qui aurait informé «Ezombolo» de la supposée mise au point entre le président de la République et son directeur de cabinet, d’une part, et le ministre de la Défense, d’autre part. Qu’à cela ne tienne, «faire du Gabon un pôle régional de référence en matière de communication» et «renforcer la démocratie, les libertés fondamentales et particulièrement la liberté d’expression à travers les médias indépendants, libres et pluralistes», ainsi que l’a promis, le week-end dernier, le ministre de la Communication, s’accommode mal de l’arrestation des journalistes.

 

 
GR
 

6 Commentaires

  1. ya kiakia dit :

    La presse de 2015 n’est pas celle de 1995. Plus on la musèle, plus elle se rebelle et les lecteurs avec. En 2015 un journal se lit aussi bien en version papier qu’en ligne. Le « 4eme pouvoir » est une force indomptable.

  2. Kombila dit :

    Un mélange d’autocratie et de journalisme ne peut être que détonnant. Et lorsque le pouvoir joue à de multiples jeux pas nets et pour des intérêts purement personnels, les citoyens honnêtes ou désireux de le demeurer, ne peuvent pas avoir le sommeil tranquille. Un journaliste d’investigation ne divulgue pas sa source. Autant mourir ou le pouvoir commencer réellement à faire ses bagages.

  3. AZOTH dit :

    ahahah

    Nous sommes en presence de beaucoup de Deep Throat, vue le nombre d’infos qui sortent de labas..

    le Deep Throating est une pratique prisée , finalement en ces lieux du bord de mers…. meme la luette en est secouée.

    Les ondes venant de l’uvule finissent par exciter les tonsilles palatines, et opppp , les secrets sont distillés.

    Je vous encourage , vous, les gens du bord de mers, a continuer le deep throating, ca nous aide a avoir les dernieres docs .

  4. AMLA dit :

    Et avec ça vous pensez qu’ils sont épris de paix, de liberté ou démocratie?

  5. jEAN-JACQUES dit :

    Voila un intellectuel qui se fait ecrouler au B2, la liberté d’expression que les gens parlent, elle ne signifie pas que tout est permis. On peu insulté , traiter l’autre de tous les mots ? Je pense que les organismes qui pronent cette liberté doivent faire des efforts dans le sens de dire les uns et les autres leurs mission.Sinon on va enregistrer des societés où les hommes disent de n’importe quoi..

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