Liberté de la presse : Désiré Ename et la tentative de bâillonnement d’Echos du Nord
Le patron de l’hebdomadaire revient sur les injonctions de la Cour constitutionnelle pour faire retirer sa livraison du week-end dernier des kiosques.
Le directeur de publication d’Echos du Nord s’est récemment expliqué sur l’information selon laquelle la Cour constitutionnelle aurait tenté d’obtenir le retrait de sa précédente livraison des kiosques. «J’ai été informé par mes collaborateurs depuis Libreville, que le journal Echos du Nord soit retiré des kiosques. Naturellement, j’y ai opposé mon refus, car j’estimais que si la Cour constitutionnelle avait été diffamée dans nos écrits, l’appareil judiciaire prévoit des procédures pour ce cas de figure. Elle a donc la latitude de s’en servir», a-t-il déclaré, dans une interview accordée à La Loupe. «J’ai trouvé cette attitude très inélégante de la part de la gardienne des lois (…) Car dans cette attitude, elle tentait de nous bâillonner et les Gabonais avec», a-t-il déploré, avant de prévenir : «Face à cela, elle nous trouvera sur son chemin. Il est mieux d’être de défenseur de la presse que d’être son pourfendeur».
Désiré Ename s’est expliqué sur les motivations de la Cour constitutionnelle. «Elle était plus que gênée aux entournures par deux dossiers que nous avons publiés sur son institution. Nous sommes tombés sur des informations qui laissaient libre cours à des soupçons de marchandage, voire d’une douce pression sur le département du budget pour le versement de 9 milliards de francs CFA au bénéfice des neuf sages, aux fins de construction de logements d’astreinte», a-t-il révélé. «Il y a également eu un dossier relatif aux décisions récentes de cette institution, suite aux recours des candidats à la présidentielle qui ont contesté la validation de la candidature d’Ali Bongo par la Cenap. Nous avons démontré qu’elle a manipulé les textes», a-t-il ajouté, avant de menacer: «Nous n’avons pas tout dit».
Désiré Ename a aussi évoqué l’hypothèse selon laquelle cet ordre émanerait du président de la République. «Nous ne faisons pas partie de la proximité d’Ali Bongo. Mme Mborantsouo serait peut-être mieux placée pour y apporter des éléments de réponse. C’est son fils, vu qu’il est le frère de ses enfants avec Omar Bongo. Je ne dirai jamais ce que je n’ai pas vu ou entendu. Je n’accuserai jamais l’un des pires ennemis de la République de ce que je ne l’ai pas entendu dire», a-t-il conclu.
1 Commentaire
Bravo, vous êtes un professionnel et respecter la déontologie de votre métier.
Une vraie presse est celle là.