Les premiers pas de la foresterie communautaire
Au cours de la cérémonie de clôture de la seconde phase du projet de Développement d’alternatives communautaires à l’exploitation forestière illégale (Dacefi-2), le 11 décembre dernier à Libreville, les participants ont émis le vœu de voir les forêts communautaires ainsi créées survivre, générer des bénéfices pour les communautés rurales et servir de modèles.
Après 60 mois d’exécution, la seconde phase du projet Développement d’alternatives communautaires à l’exploitation forestière illégale (Dacefi-2) a pris fin à l’issue d’un atelier organisé le 11 décembre dernier à Libreville. Selon le coordinateur du projet, cette expérience a abouti à la mise en place d’un cadre juridique adapté à un contexte socio-économique en milieu rural. «Les premières forêts communautaires ont été créées et sont fonctionnelles», s’est réjoui Quentin Meunier, reconnaissant cependant que «le caractère pilote de (leur) démarche (les) a contraints à une intervention très localisée». «Les réalisations du projet et l’héritage institutionnel et technique qu’il lègue n’auront de sens que s’ils sont utilisés et diffusés largement dans un futur proche», souligne-t-il.
Les experts définissent une forêt communautaire comme une portion du domaine forestier rural concédée pour une durée précise à une communauté villageoise. Cette dernière s’engage, à travers une convention de gestion signée avec le ministère en charge des Forêts, à respecter le plan simple de gestion élaboré en vue de définir les règles d’utilisation de la forêt communautaire. Les revenus issus des activités menées dans cet espace ont pour vocation le développement du village. D’autres avantages peuvent également être relevés comme le pouvoir de la communauté d’interdire ou autoriser des activités dans la forêt communautaire, l’absence de taxes sur les revenus issus de la forêt communautaire, l’apprentissage des métiers du bois par les villageois, la création d’emplois, etc.
Durant cet atelier, les participants ont notamment eu droit à des exposés sur «les progrès de la foresterie sociale en Afrique centrale», un «état des lieux de la foresterie communautaire au Gabon», la «présentation de résultats du projet Dacefi-2», la diffusion de divers films sur les forêts communautaires du Gabon ainsi qu’une séance de questions et débats. Ces travaux ont ainsi permis de mettre en lumière l’importance et les retombées du projet, après une première phase pilote entre 2006-2008. Selon, le coordinateur sortant des programmes du WWF-Gabon, Dacefi-2 a eu un impact sur le terrain. «Ce projet a démontré qu’en mettant les communautés devant leur responsabilités (…) les projets peuvent réussir», a affirmé Bas Verhage. Pour le chargé d’études à l’Agence d’exécution des activités de la filière forêt-bois, cette initiative a énormément contribué à la matérialisation du concept de foresterie communautaire au Gabon. «Il a notamment contribué à l’élaboration de textes réglementaires et législatifs dans ce domaine», a déclaré Thomas Mvou, estimant qu’il revient désormais à l’Agence d’exécution des activités de la filière forêt-bois, «d’accompagner les titulaires des forêts communautaires dans la mise en œuvre des plans simples de gestion».
1 Commentaire
[…] Les premiers pas de la foresterie communautaire […]