Le monde a célébré les 29, 30 et 31 janvier la 68e Journée mondiale des lépreux. Au Gabon, on parle peu de cette maladie pas encore éradiquée et non référencée en tant que problème de santé publique depuis 1999.

Le Gabon prône l’éradication de la lèpre. © D.R.

 

Les 29, 30 et 31 janvier le monde a célébré la 68e journée mondiale des lépreux, occasion pour le docteur Annick Mondjo, médecin de santé publique et directeur du Programme de lutte contre les maladies infectieuses, de dire ce qu’il en est au Gabon.

«La lèpre est transmise par voie respiratoire. Lorsqu’une personne non traitée parle, tousse, crache ou éternue», a d’entrée expliqué Annick Mondjo selon qui, «tous les malades de la lèpre ne sont pas contagieux». «On considère qu’il y a environ 13% de personnes qui deviennent contagieuses mais quand la maladie évolue trop longtemps. Le bacille se transmet par voie respiratoire et non pas du tout par contact», a-t-elle insisté sur les antennes de Radio Gabon. Selon l’OMS, un peu plus de 120 pays sont encore concernés par la lèpre y compris le Gabon qui compte quelques lépreux identifiés dans les régions sanitaires de Libreville, Owendo et dans la province de la Ngounié.

«Nous avons éliminé la lèpre en tant que problème de santé publique depuis 1999, depuis le moment où le nombre de cas est devenu inférieur à 114 cas, par rapport à la population», a dit le docteur Mondjo. A en croire son propos, le pays procède au dépistage tous les ans, mais de manière passive. La maladie a été classée par l’OMS comme une maladie tropicale négligée et bien que le Gabon tente de l’éradiquer, la maladie reste «sous-diagnostiquée». «Maintenant, on a une dizaine de nouveaux cas. Si on les traite de manière régulière, puisque le traitement de la lèpre dure un petit peu moins d’un an, on a la possibilité de ne pas avoir plus d’une dizaine, d’une vingtaine de cas en compte», a indiqué Annick Mondjo. «Néanmoins, ça ne veut pas dire éradiquer», a-t-elle ajouté assurant «donc, on contrôle la lèpre». «Compte-tenu de l’incubation, il faudrait être capable de faire le diagnostic de la lèpre même pendant 50 ans», a-t-elle signifié.

Considérée comme une maladie «de la misère, de l’ignorance et de la honte», la lèpre sévit encore à travers le monde. Provoquée par le bacille Mycobacterium leprae, cette maladie infectieuse chronique s’attaque aux nerfs périphériques, à la peau, aux muqueuses des voies respiratoires et aux yeux. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 200 000 cas sont dépistés chaque année tandis que 3 millions de personnes en sont malades ou en soins de réhabilitation.

 
GR
 

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