Réagissant à l’attentat contre Charlie Hebdo, le président exécutif national du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon s’est dit attaché à la liberté de la presse, affichant son soutien aux journalistes Désiré Ename et Jonas Moulenda, supposés en «danger».

Georges Mpaga (à gauche) avec Marcel Libama, le 9 janvier 2015. © D.R.

Georges Mpaga (à gauche) avec Marcel Libama, le 9 janvier 2015. © D.R.

 

L’attentat ayant visé, le 7 janvier courant, la rédaction du journal français Charlie Hebdo n’a pas laissé de marbre le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG). Si son président exécutif national s’est montré attristé et préoccupé, tout en réaffirmant «avec force (son) profond attachement à la liberté de la presse», il n’en a pas moins situé la problématique dans le contexte national, exprimant «(son) soutien inconditionnel aux journalistes d’Echos du Nord, pour les efforts immenses qu’ils déploient et qui permettent d’offrir au public la meilleure information».

Si Georges Mpaga a tenu à faire une déclaration dans les locaux de l’hebdomadaire, le 9 janvier 2015, c’est que la thématique de la liberté de presse au Gabon nécessite d’être abordée sans passion et de manière franche. Aussi, condamnant «l’acte barbare (…) des terroristes islamistes fanatisés et obsédés par une idéologie religieuse obscurantiste», il a considéré que «la liberté de presse constitue le fondement de la démocratie». Pour lui, «c’est un indicateur (…), le baromètre d’affirmation et d’évaluation d’un pays en matière de respect des principes démocratiques». Et pour qu’elle soit effective, tout journaliste doit en jouir sans subir de menaces. Or, affirme-t-il, «le drame de Charlie Hebdo nous rappelle que dans notre pays la liberté de presse est dangereusement menacée par les tenants de l’obscurantisme politique et de la pensée unique». Dans son viseur, les pourfendeurs d’Echos du Nord et Faits Divers.

Pour Georges Mpaga, ces journaux sont «le porte flambeau de la presse libre» au Gabon, puisque «différents de la presse publique instrumentalisée et prise en otage». Si des journalistes, à l’instar du directeur de la publication et de la rédaction, Désiré Ename, et du rédacteur en chef (Faits Divers), Jonas Moulenda, font depuis plusieurs mois l’objet de menaces diverses, c’est parce que, estime-t-il, «Echos du Nord dit la vérité, (et) dénonce avec des preuves irréfutables les crimes divers commis par le régime, son incompétence notoire et son incapacité à répondre aux attentes nombreuses des populations».

Fustigeant l’«environnement de criminalité politique», il tient Désiré Ename et Jonas Moulenda pour «des héros et des symboles de la liberté de la presse au Gabon». En conséquence, Georges Mpaga a exigé des gouvernants que «les menaces, les intimidations, les arrestations et les emprisonnements» à l’encontre des journalistes cessent. «Le Gabon, sous la direction actuelle, empêche les journalistes de travailler sereinement», a-t-il martelé, avant d’ajouter : «Nous demandons à Ali Bongo de faire cesser immédiatement ces agissements contraires à la démocratie et qui renvoient le Gabon à l’âge d’or du parti unique, de respecter l’exercice au Gabon des droits civils et politiques, notamment la liberté d’expression, d’association et de réunion, de laisser les journalistes faire leur travail et s’engager à arrêter les menaces qui pèsent sur Désiré, Jonas et les autres journalistes gabonais». Sur sa lancée, il exige du président de la République qu’il «livre à la justice, Alfred Nziengui Mandoungou, accusé de tentative d’assassinat du journaliste Jonas Moulenda», tout en lui demandant «de respecter la Constitution et d’arrêter d’interférer dans le fonctionnement de la justice».

Pour le ROLBG, qui se dit solidaire de tous les journalistes, «sans liberté de presse, la démocratie n’existe pas». Car, estime-t-il, «le travail des journalistes est essentiel pour parvenir à une société juste et démocratique».

 

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Roberto dit :

    Stop aux amalgames ! Charlie hebdo, çà n’a strictement rien à voir avec Les Echos du Nord. Et les journalistes français font preuve de beaucoup de professionnalisme, ce qui est loin d’être le cas au Gabon. Quand Charlie hebdo manie l’humour, Les Echos du Nord manie le kongossa. Une grande majorité de la presse au Gabon est instrumentalisée : les journalistes ne font pas leur boulot d’INVESTIGATION. Selon mon opinion, les journaux gabonais ne sont pas «le porte flambeau de la presse libre» au Gabon mais du KONGOSSA, de la DIFFAMATION…..

  2. Roberto dit :

    Désiré Ename et Jonas Moulenda, supposés en «danger» !!!!!

  3. Le Miroir de la petite emergence dit :

    C’est son opinion de champignons, heureusement.

  4. BAMIKOTH dit :

    Je partage totalement ton point de vue Roberto

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