Réclamant le paiement intégral et dans les meilleurs délais d’une dette de l’Etat estimée à 37 milliards de francs, les petites et moyennes entreprises (PME) locales menacent de battre le pavé si rien n’est fait.

Des patrons de PME locales, le 22 juillet à Libreville. © Gabonactu

Des patrons de PME locales, le 22 juillet à Libreville. © Gabonactu

 

Ces derniers mois, le gouvernement dit être entré dans une nouvelle ère. Il revendique au passage le paiement de toutes les instances antérieures au Trésor public, comme pour faire taire les revendications des hommes d’affaires, qui l’accusent de ne pas tenir ses engagements. A contre-courant des annonces souvent hâtives des pouvoirs publics, le 22 juillet dernier, les responsables des petites et moyennes entreprises (PME) locales ont fustigé à nouveau le mutisme de l’Etat sur la question de la dette intérieure. Une ardoise due à environ 300 PME, qu’ils évaluent à 37 milliards de francs.

Des patrons de PME locales, le 22 juillet à Libreville. © Gabonactu

Des patrons de PME locales, le 22 juillet à Libreville. © Gabonactu

Réunis autour de la Coalition des organisations patronales, à la faveur d’une récente conférence de presse organisée à Libreville, les représentants des différentes PME disent n’avoir rien reçu de l’Etat, plusieurs années après avoir soumissionné à des appels d’offres et après avoir consenti à faire les travaux qui leur avaient été commandés. Des travaux qui, a indiqué Francis Jean Jacques Evouna, ont souvent été préfinancés à hauteur de plusieurs millions de francs, sans que l’Etat ne daigne tenir sa promesse de rembourser les sommes consenties et de payer le service fait. Pour le président de la coalition, qui a vivement regretté l’attitude des pouvoirs publics, alors que de nombreuses entreprises ont chèrement payé ce «manque de sérieux», il faut sortir le chéquier, et vite «pour que la sérénité revienne dans (leurs) entreprises». Mais surtout, pour éviter un bras-de-fer avec les PME impactées, dont la principale répercussion pourrait être une descente dans la rue. D’autant que certains patrons éprouvent désormais de réelles difficultés financières, d’autres se sentant même contraints de se délester de plusieurs dizaines d’employés, n’arrivant plus à satisfaire au paiement des salaires de ces derniers. Une bien triste situation, qui interpelle à plus d’un titre les pouvoirs publics qui semblent désormais prôner «la préférence nationale» dans les marchés publics. Cette situation fait déjà craindre l’ensemble des soumissionnaires quant à la capacité de l’Etat à honorer ses engagements dans le cadre des nouveaux marchés lancés récemment. L’Etat tiendra-t-il ses engagements cette fois ? Tout reste à voir.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. mossodjo dit :

    Difficile a croire qu’un pays aussi riche soit incapable depuis 2013 de trouver 37 milliards pour sortir d’une crise aussi grave. En ce moment personne ne prend le risque d’aller en affaire avec l’état gabonais. Le ministre doit arreter de venir nous regarder dans les yeux et mentir que « toutes les instances …ont été réglées » car en affaire tout ce qu’on possede c’est sa réputation. C’est arrivé a un point ou les hommes d’affaires Gabonais se bousculent dans les pays voisins et ailleurs. Vraiment triste.

    • kombila dit :

      Cher ami,
      Ce n’est pas si difficile à comprendre : deux mots de trois lettres chacun gouvernent notre existence. Il s’agit bien de « OUI » et de « NON ». Selon les intérêts, les circonstances, les émotions, etc., on choisit l’un ou l’autre. Dans le cas d’espèces, la question a surement été : « on paie… ou on ne paie pas ? » Dès que fut choisi le mot approprié, les Gabonais ont commencé à conjuguer le verbe attendre. Le moment viendra sans doute où ils cesseront de le conjuguer. En tout cas, courage…

  2. Ché Guévara dit :

    Un des piliers du système Bongo pour durer et perdurer est de maintenir les gabonais dans la précarité; par conséquent décourager l’initiative privée. En dépit du discours officiel.

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