Le Grand Libreville cache ses «fous» dans un hôpital psychiatrique à l’agonie
Ce vendredi 11 août, le ministère de la Santé a lancé une nouvelle opération de «ramassage» des malades mentaux errant dans les rues des communes de Libreville, Owendo, Akanda et Ntoum. Si l’initiative est louable, la structure chargée de les accueillir, le Centre national de santé mentale de Melen, est en proie à de nombreuses difficultés, y compris en termes d’approvisionnement en médicaments, en plus d’un nombre de places désormais réduit à moins de 50 patients.
Comme presque chaque année sans que de véritables changements soient observés, le ministère de la Santé a lancé vendredi une nouvelle opération de transfert des malades mentaux errant dans les rues à l’hôpital psychiatrique de Melen. Cette fois, le gouvernement semble y croire, au point d’étendre l’opération aux communes voisines de Libreville, à savoir : Owendo, Akanda et Ntoum. Initialement prévue jusqu’au 20 août prochain, celle-ci, dit-on, pourrait durer tout le mois.
«Notre objectif, c’est zéro malade mental dans les rues de ces quatre communes. C’est une action que nous menons au quotidien, mais cette fois-ci, nous la menons à grande échelle», explique Félicien Dianga. Le technicien supérieur en psychologie avoue que face au refus opposé par certains malades, ses accompagnateurs et lui-même sont souvent contraints de leur injecter un sédatif pour les calmer afin de les conduire au centre de santé mentale de Melen.
Seulement, à en croire ses responsables, cette structure n’est plus véritablement préparée à accueillir ces futurs patients. Créé en 1982 avec une capacité litière de 100 patients, le Centre de santé mentale de Melen connaît de nombreuses difficultés depuis des années. Dr Maxime Moulouba, médecin-chef, évoque des problèmes dans l’approvisionnement en médicaments, notamment pour les patients les plus agités. La structure, qui héberge des patients, dont certains depuis 20 à 30 ans, n’offre plus qu’une petite cinquantaine de places. «Les bâtiments sont vétustes et ne répondent plus. Nous avons du mal à hospitaliser les malades», regrette-t-il.
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