Pour le moins incompréhensible, voire «paradoxal», le statut de partie civile, donc de victime, accordé à l’État gabonais dans l’affaire dite des biens mal acquis (BMA) est perçu par les avocats de Transparency International comme une façon de «restituer à un braqueur le produit de son vol». D’autant que les autorités du pays ont, plusieurs années durant, contesté les détournements attribués à Omar Bongo et à sa famille.

Le Gabon bénéficie désormais du statut de partie civile dans l’affaire dite des biens mal acquis. © wakatsera.com

 

Contrairement au Congo et à la Guinée équatoriale dont les deux dirigeants sont également cités, le Gabon bénéficie désormais du statut de partie civile dans l’affaire dite des biens mal acquis. Mardi, la Cour d’appel de Paris l’a reconnu comme victimes des détournements dont reste accusé le défunt président Omar Bongo Ondimba avec lesquels il est soupçonné d’avoir acquis un luxueux patrimoine immobilier en France. À Libreville, certains accueillent cette décision comme une victoire. D’autres en revanche avouent ne pas la comprendre.

C’est le cas de Me William Bourdon et Apolline Cagnat, avocats de Transparency International, qui jugent «paradoxal» ce statut accordé au Gabon. Il faut d’ailleurs rappeler que plusieurs années durant, Libreville a vivement contesté l’existence des infractions dénoncées par Transparency International et les organisations de la société civile gabonaise s’étant jointes à sa cause. Mieux, les autorités gabonaises s’étaient clairement opposées par le passé à toute enquête. Les avocats du Gabon n’avaient pas manqué d’essayer de faire reconnaître comme incompétente la justice française, rappelle Le Figaro ayant eu connaissance de l’ordonnance du juge d’instruction.

La décision rendue le 14 mars est «incompréhensible, s’agissant du pays dont les dirigeants père et fils Bongo ont toujours contesté le moindre détournement», ont réagi Me William Bourdon et Apolline Cagnat. Pour les deux avocats, ce statut de victime reconnu au Gabon est «comme s’il pouvait être envisagé de restituer à un braqueur le produit de son vol». D’autant plus qu’en juillet 2021, le Parlement français a voté un dispositif de restitution aux populations des avoirs saisis dans les affaires de biens mal acquis.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. udfr dit :

    Il n’y a rien à comprendre la justice des uns fait le bonheur des autres

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