Lac Tchad : L’AGEOS évoque un assèchement criard et grave
Si une récente étude menée et publiée par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) démontrait que le lac Tchad ne s’assèche pas, des cartographies élaborées par l’Agence gabonaise d’études et d’observation spatiale (Ageos) et le Programme GMES & Africa révèlent le contraire. C’est ce qu’indique le quotidien L’Union qui assure que l’Ageos tire la sonnette d’alarme.
Le lac Tchad ne s’assèche pas. C’est ce qu’assurait une étude publiée, en ce début d’année 2020, par l’Institut de recherche pour le développement (IRD). L’étude révélait que dans les années 1970-1980, le lac Tchad a perdu 90 % de sa surface, mais que depuis 20 ans, il ne s’assèche plus. Sur la base d’images satellites réalisée ces 20 dernières années et des données hydrographiques de la région, l’IRD a établi que la superficie du lac Tchad, après avoir chuté à environ 2 000 km2 entre 1984-1985, s’est accrue pour se stabiliser à partir des années 2000 à 14 000 km2. Durant les années 1950-1960, le lac s’étendait sur environ 25 000 km2. Si globalement, l’étude parle d’une évolution positive, des cartographies élaborées par l’Agence gabonaise d’études et d’observation spatiale (Ageos) et le Programme GMES & Africa sont plutôt alarmistes.
C’est du moins ce qu’indique le quotidien L’Union qui souligne que ces cartographies «mettent en évidence les risques d’assèchement du lac Tchad». Selon ces données, le lac qui est un enjeu aussi bien environnemental, économique, politique que sécuritaire «enregistre à ce jour une perte en eau estimée à 89%». Elles suggèrent un «assèchement criard et grave» entre 2015 et 2019. «L’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a qualifié la situation de catastrophe écologique», fait savoir L’Union selon qui, la FAO évoque la «disparition de ce lac stratégique» d’autant plus que certaines projections encore plus alarmistes, parlent d’une perte de 94,8% de la superficie du lac en 2023.
«Nous espérons que ces données récentes et alarmantes de la situation actuelle du lac Tchad aideront à une prise de décisions urgentes et à une mobilisation des institutions régionales et internationales dans l’intérêt d’accélérer la mise en œuvre du plan de revitalisation du lac, afin de préserver non seulement l’écosystème déjà assez perturbé dans cette région, mais encore le développement socio-économique des pays dépendants de ces eaux», a confié au quotidien, Aboubacar Mambimba Ndjoungui, directeur général adjoint de l’Ageos. Faut-il donc renflouer ce lac dont dépend la survie d’environ 30 millions de personnes ?
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