La Ngounié touchée par le trafic d’ivoire

Très peu citée les affaires de braconnage, la province du centre-sud est aussi en butte à ce fléau. La preuve ? La récente arrestation de cinq trafiquants d’ivoire dans la région.

La prise d’ivoire. © Conservation Justice

Les armes saisis et les trafiquants. © Conservation Justice

Cinq trafiquants d’ivoire sont récemment tombés dans les mailles de la police judiciaire dans la province de la Ngounié. Ce groupe de délinquants est constitué de trois Gabonais, un Ivoirien et un Camerounais. Jean-Yves Mbounga, Eric Mastiegui, Fabrice Dissaguiba, Idriss Konat, et Amani Assoumi, ont été arrêtés en possession de trois fusils de type calibre 12 et 10 pointes d’ivoire, soit un butin de 18 kg récupéré à Mouilla et Mandji. Actuellement en détention, ces trafiquants devront répondre de leurs actes.

Selon l’Organisation non gouvernementale Conservation Justice, le parquet de Mouilla a joué un rôle central dans cette opération en coordonnant et appuyant le travail de la police. Une coordination d’autant plus nécessaire qu’il est probable qu’une partie de cet ivoire ait été prélevée sur des éléphants tués dans ou en périphérie immédiate du parc national de Moukalaba-Doudou, au regard de sa proximité avec Mandji

La peine maximale pour ce type de trafic est de six mois d’emprisonnement et dix millions de francs d’amende. Or, le terrorisme se développe aussi grâce au trafic d’ivoire, comme on le voit au Kenya, mais au nord du Cameroun et au Nigéria. L’ivoire qui enrichit et équipe certains terroristes peut très bien venir du Gabon. 3,8 tonnes d’ivoire ont, en effet, été saisies au Togo en février 2014, et provenaient principalement du Gabon. En 2013, ce sont 6 tonnes en Malaisie et 2 tonnes à Hong-Kong qui ont été saisies et qui provenaient du Gabon et du Congo en passant par la Togo.