La facture impayée des émeutes post-électorales de Port-Gentil
Deux ans et six mois après les émeutes post-électorales de Port-Gentil dont 360 commerçants ont fait les frais, les sinistrés attendent toujours d’être dédommagés.
À la faveur d’un point presse organisé en début de semaine, les commerçants sinistrés des violences qui ont secoué la capitale pétrolière du Gabon du 3 au 6 septembre 2009 après l’annonce de la victoire électorale d’Ali Bongo, ont passé en revue l’évolution du dossier du dédommagement qui leur avait été promis par les autorités.
«De 2009 à ce jour nous ne disposons plus d’informations à ce sujet. Où sont les avancées de ce dossier ? Nous entendons rappeler à tous les acteurs chargés de faire aboutir ce dossier que les commerçants sinistrés des émeutes postélectorales de Port-Gentil, n’ont jamais obtenues gain de cause», a déclaré le porte-parole du collectif.
Selon le collectif, «après les enquêtes et recensements réalisés par les experts mandatés par le ministère de la Justice, il ressort que 360 commerçants avaient été victimes de pilages et ont vu leurs édifices brûlés.» Le dossier avait été soumis au chef de l’État lors de sa visite dans la capitale économique pendant le conseil de ministres délocalisés. Certains montants de pertes ont été jugés trop importants et sujets à caution, selon plusieurs sources proches du dossier.
Le 3 septembre 2009, des violences avaient éclaté à l’annonce des résultats de l’élection présidentielle du 30 août donnant gagnant Ali Bongo Ondimba, fils du président Omar Bongo. La capitale pétrolière, fief de l’opposition et déjà théâtre en 1990 de graves émeutes, avait alors vécu au rythme des pillages de magasins et incendies de bâtiments. L’armée était intervenue et les autorités avaient imposé un couvre-feu pour rétablir l’ordre. Les troubles avaient fait trois morts d’après le gouvernement, au moins cinq selon l’opposition.
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