S’offusquant du communiqué publié le 26 mai dernier par le ministère de la Justice, le Syndicat national de la magistrature (Synamag) annonce une assemblée générale le 6 juin prochain, en vue de protester contre l’installation, ce jour-là, de Sidonie Flore Ouwé et dénoncer la rupture d’un consensus récemment trouvé à la présidence de la République. L’intégralité du communiqué y afférent.

Fresque dans la salle d’audience du tribunal de Libreville. © D.R.

Fresque dans la salle d’audience du tribunal de Libreville. © D.R.

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

Chers collègues, chers camarades,

Le 19 mai 2A16 denier le SYNAMAG tenait un point de presse à I’effet de dénoncer fermement les violations répétées de la Constitution, de loi organique sur le Conseil Supérieur de la Magistrature ainsi que de la loi portant statut des Magistrats, notamment certaines mesures individuelles ayant conduit à la nomination de :

Un magistrat du 1er grade aux fonctions de Premier Président de Cour d’Appel, fonction réservée aux magistrats hors hiérarchie du groupe 5 comme le prévoit I’article 34 tiret 5 du statut des Magistrats ;

Deux Présidents de Chambre à la Cour d’Appel en violation des dispositions de l’article 34 tiret 3 du même statut ;

D’un magistrat du 2e grade aux fonctions de conseiller à la Cour d’Appel, fonction réservée au Magistrat du 1er grade au moins, ce en violation des dispositions de 33 du même statut ;

D’un Magistrat hors hiérarchie aux fonctions de chargé d’études, fonction non prévue par le statut de Magistrat.

De manière concomitante, nous avons introduit des recours juridictionnel et administratif.

A la suite du recours gracieux, le SYNAMAG a été reçu à la demande du Président de la République, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature par le Secrétaire Général Adjoint 2 de la Présidence, nous invitant à trouver ensemble une solution à la crise que traverse la Magistrature.

C’est ainsi qu’il a été convenu d’une part du gèle des nominations irrégulières par le Président de la République, et d’autre part de la suspension de la procédure du SYNAMAG devant la Cour Constitutionnelle par un désistement d’instance.

Au lendemain de cette rencontre, le SYNAMAG a été surpris et indigné par le communiqué inconvenant du Ministère de la Justice dans le journal L’Union du 26 mai 2016 et dans Ie journal Gabon Télévision, prétextant que les nominations querellées étaient conformes à la loi, en faisant délibérément abstraction des dispositions qui entachent ces mesures individuelles.

Comme si cela ne suffisait pas, le même Ministère de la Justice, au mépris de l’engagement pris par la Présidence de la République de préserver la sérénité au sein de notre maison Justice et de privilégier le dialogue et la négociation, envisage de procéder, coûte que coûte, à I’installation des Collègues dont les nominations sont unanimement contestées.

Aussi, dans ce contexte qui s’assimile à une logique d’affrontement aux desseins inavoués, le SYNAMAG invite-t-il une énième fois les Autorités Judiciaires à I’apaisement.

Eu égard à ce qui précède le SYNAMAG convie tous les Magistrats présents sur I’ensemble du Territoire national à une grande Assemblée Générale le lundi 6 juin 2016 à 8 heures précises.

Chers Camarades, l’heure est grave, soyons nombreux à dire «NON, PLUS JAMAIS ÇA».

Le président

Germain Nguema Ella

 

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Rhody Junior dit :

    Si ça c’est pas un passage en force par devers et contre tous (pour l’instant au niveau du milieu judiciaire) alors on y voit rien.

    Comme quoi notre très cher président, premier démocrate du monde et « homme de parole », a joué un tour à nos magistrats en les faisant retirer leur recours auprès de la cours constitutionnelle pour se faire « couillonner » derrière en confirmant les nominations.

    Présage des prochaines présidentielles (en plus sanglant)?

  2. MONSIEUR A dit :

    Le Père MBA ABESSOLLO avait dit à une certaine époque: « Quand le Président OMAR BONGO vous demande d’aller à droite, il faut partir à gauche ». « Quand le Président OMAR BONGO change de branche (sur un arbre), il faut changer le fusil d’épaule ».

    Les magistrats se réveillent enfin après une si longue souffrance du peuple.

  3. Jean Charles dit :

    Le Président de la République et son équipe sont assez lucide pour ne pas nommer un individu hors des textes comme prévu par la loi. C’est au contraire vous qui êtes dans la mauvaise foi éternelle pour ne pas reconnaître ce qui se fait dans les normes. Ce qui vous manque c’est un peu d’honnêteté envers vous même.

  4. Gabon mon HERITAGE dit :

    Nous y voila…. Les FANGS. Votre Président et son Ministre de la Justice font leur désordre comme d’habitude, vous accusez les FANGS. Les Magistrats virés de la cour d’appel et du Parquet général sont fangs??? Au synamag tous les Magistrats sont fangs??? ON EST FATIGUE DE VOTRE grande royale.
    Elle est même grande en quoi???
    L’heure est arrivée de mettre fin à son pouvoir politique.
    Si elle veut être Ministre qu’elle bouge et laisse les Magistrats en paix.
    MA SI TOI AUSSI ARRÊTE UN PEU TON DÉSORDRE LA NGUENSSSSSHééééééééééé

  5. Ensemble chassons le SPF dit :

    Avec ces émergents, il ne faut jamais leur faire confiance. Ils font semblant d’accepter vos propositions afin que l’accalmie s’installe; une fois que vous tournez le dos, ils vous plantent un poignard avec l’aide de leur quotidien l’union. C’est ainsi qu’ils parviennent à semer le doute dans l’esprit des gens. En somme, avec eux, il faut leur faire signer un procès verbal après chaque entretien, pour que le moment venu, ils ne puissent pas se dédouaner. Et c’est à peu près avec tous les syndicats en général qu’ils se comportent ainsi. Du coup, ces derniers (les syndicats) se sentant floués, (re)conduisent leur mouvement de grève. Voici en résumé, ce que de nombreux gabonais ne savent pas des manœuvres infâmes de nos gouvernants dont le but vise à discréditer les syndicats afin de tirer la couverture de leur côté.

  6. Jean Charles dit :

    Pour moi il n’y a de syndicat respectables au Gabon. Nous avons simplement une bande de fossoyeurs qui confondent le syndicalisme et le domaine politique, ces derniers veulent exprimer leurs appétits politiques surtout leur vision d’opposants derrière des soient disantes revendications syndicales. Dans quel pays au monde on fait grève sans service minimum? Dans quel pays au monde paye t-on des gens qui refusent de travailler pour des raisons revendicatives à part au Gabon? Où sont passées les règles du syndicalisme au sens cartésien du terme? Ceci pour vous dire que le gouvernement gabonais fait preuve de tolérance sinon beaucoup seraient au chômage ou dans une situation de suppression salariale.

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