Au Gabon où le climat sociopolitique reste lourd à cause de plusieurs paramètres, l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima estime que les interdictions des hommages à Me Fabien Méré contribuent à préparer l’affrontement. De quoi se demander si cet affrontement présagé aura lieu le 6 mars à Port-Gentil où la Chefferie Ôrungu compte bien rendre un ultime hommage au disparu à la Foire municipale, le lieu interdit par le ministère de l’Intérieur.

L’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima. © D.R.

 

Dans son « Adieu à Maitre Méré » publié sur sa page Facebook, l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima a attiré l’attention de l’opinion sur les dommages que pourraient engendrer l’arbitraire auquel recourent les autorités gouvernementales. Dernier acte en date, l’interdiction des hommages à Me Fabien Méré par le ministère de l’Intérieur. Si la décision du ministère de l’Intérieur était motivée par la nécessité de respecter les mesures barrières en cette période de crise sanitaire, beaucoup estiment que dans le fond, les interdictions s’expliquent par le fait que Me Fabien Méré était un opposant. «Il s’en est allé comme nous nous en irons tous un jour. Le désaccord politique ne peut pas tout expliquer, tout excuser, tout justifier», a posté l’ancien Premier ministre qui estime que les Gabonais ont encore des us et coutumes ; lesquels intègrent, entre autres, le respect aux disparus.

«C’est une mauvaise pratique qui tend à s’enraciner avec le durcissement des relations politiques entre les uns et les autres. On l’avait déjà observé à la mort de Pierre Claver Zeng. Certains avaient fait de la protestation de ses fans une affaire du Woleu-Ntem. Or, il appartenait à tout le Gabon», a rappelé Raymond Ndong Sima. «Et bis repetita avec la mort de Maitre Méré. Il avait ses convictions, ce n’est pas pour autant qu’il n’était plus notre camarade, notre collègue, notre compatriote», a-t-il commenté. «Ces interdictions des espaces où un dernier hommage pourrait être rendu jettent de l’huile sur le feu», a-t-il prévenu. «Elles n’œuvrent pas à l’apaisement. Elles ne préparent pas les rapprochements, elles contribuent à préparer l’affrontement», a-t-il ajouté.

S’il est vrai que le ministère de l’Intérieur a interdit l’hommage au Palais de justice de Libreville, la cérémonie s’est faite aux forceps et dans le respect des mesures barrières avec à la clé, l’exposition du défunt à la Maison de l’avocat où le secrétaire général du ministère de la Justice, François Mangari, a déposé une gerbe de fleurs avant de signer le livre d’or, et où la robe noire de Me Fabien Méré a été remise à son fils. «Merci à ceux qui lui ont rendu un dernier hommage, à ses confrères, avocats qui lui ont témoigné une ultime sympathie» a poursuivi Raymond Ndong Sima. Le 6 mars à la Foire de Port-Gentil où l’interdiction a été notifiée par le ministre de l’Intérieur, la Chefferie Ôrungu a appelé les communautés à s’y rendre pour un dernier hommage. L’affrontement aura-t-il lieu ?

 
GR
 

7 Commentaires

  1. SERGE MAKAYA dit :

    A Ntare Nzame!! Ils connaissent pourtant bien la ville de POG qui m’a toujours donné du fil à retordre quand j’étais au B2. Tant pis pour eux. Ils auront cherché la guerre. ne vous amusez surtout pas avec le peuple Orungu. A Ntare Nzame!!

  2. Gayo dit :

    C’est une évidence. Ali Bongo croit qu’il réussira à faire du Gabon une Corée du Nord ou l’Erythrée? Il veut nous arracher toutes nos libertés?

  3. Dikando dit :

    Il n’y aura aucun affrontement pour une raison qui à mon avis s’explique en peu de mots:
    Avant qu’on ne parle de république gabonaise, les ORUNGU, vivaient déjà sur ces terres!
    Si la république gabonaise et ceux qui la dirigent n’ont pas assez d’intelligence sociale pour comprendre que chez tous les peuples du Gabon les morts ne disparaissent mais entament un voyage vers les ancêtres alors, tant pis pour eux!
    J’aimerais voir comment leurs sécurocrates viendront bousculer les grands Chefs ORUNGU!
    Je le redit, la république gabonaise n’est pas au-dessus des peuples originaires de ce territoire qu’est le Gabon.
    La pâle copie des institutions à la française ne parle que très peu à la majorité des gabonais. La république de la répression, du détournement de fonds publics et de l’idiotie généralisée croisera demain à Port-gentil un des aspects qui fait des peuples du Gabon, parmi les plus authentiquement africains par ses rites et croyances, contrairement à ce que pensent ceux-là !
    Mes frères ORUNGU demain j’attends de voir la cérémonie d’hommages à Me MERÉ à la foire de
    port-gentil, sur la terre des ancêtres et dans le respect des gestes barrières pour vous protéger les uns les autres.
    Trop c’est trop y en a marre!

  4. Julien dit :

    « L’affrontement aura-t-il lieu ? » Ce régime et la France n’oseront pas. La France doit certainement avoir peur d’un embrasement de ce qui se passe actuellement au Sénégal. Il suffit d’une étincelle pour embraser toute une forêt. Pour le moment, les gabonais n’ont pas les COUILLES des Sénégalais. Mais attention à l’Azingo quand il dort.

  5. Grégoire Ndong dit :

    Avec ce qui se passe au Sénégal, même la France est déjà débordée. A plus forte raison, si le Gabon et le Cameroun s’y mettait aussi, tous les valets français finiront par tomber définitivement.

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