Haro sur les biens publics à l’abandon
L’abandon des biens de l’Etat sur la voie publique est un phénomène qui interpelle.
L’image semble désormais banale voire parfaitement naturelle. Plus personne ou presque ne daigne y accorder la moindre importance. Pourtant, depuis plusieurs années, il est fréquent de voir sur certaines artères de Libreville et de l’intérieur du pays, les biens de l’Etat complètement à l’abandon, sans que cela ne choque les responsables chargés de la gestion du patrimoine public. L’abandon de bâtiments, véhicules ou autres biens appartenant à l’Etat sur les voies publiques est un phénomène qui pose la question du contrôle exercé par les responsables d’institutions mises en cause. «Ces biens appartiennent à l’Etat, et qui dit Etat, dit tous les Gabonais. Pourquoi ne sont-ils pas remis à leurs administrations d’origine pour qu’ils soient réfectionnés, et pour éviter au pays de dépenser davantage ?», s’interroge un habitant du quartier Awendjé dans le 4e arrondissement de Libreville.
En effet, à quelques dizaines de mètres de l’échangeur de ce quartier réputé, face à l’Ecole professionnelle d’informatique (EPI), un bus visiblement ravagé par les flammes est abandonné sur un côté de la route. Peint aux couleurs de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), ce véhicule d’une valeur de plusieurs dizaines de millions de francs, semble ne pas être réclamé par son principal propriétaire. Est-ce dire à que Pierre-Alain Mounguengui, président de la Fegafoot, ou ceux qui l’ont précédé ne sont pas au courant de la situation ? Pourtant, pense savoir un riverain «Ce bus est là depuis plusieurs mois déjà. Ceci bien avant l’arrivée de l’actuel président de la Fegafoot. Le problème est que personne ne s’en préoccupe. Ils ont mieux à faire, et d’ailleurs, ce n’est pas leur argent qui est ainsi jeté à la poubelle».
Si les responsables de la Fegafoot, que d’aucuns disent plus intéressés par d’autres questions, ne souhaitent rien entreprendre pour la récupération de ce bien, à la Cour d’appel administrative, l’intérêt semble aussi être porté sur d’autres préoccupations. Une question de priorité, serait-on tenté de justifier à leur décharge. En effet, depuis plusieurs mois, un mini-bus visiblement peu utilisé voir neuf, appartenant à l’institution judiciaire est abandonné sur un parking à l’ancienne-Sobraga, dans le 2e arrondissement de Libreville. Pour quelle raison ce véhicule est-il là ? Personne ne le sait. Pas même les propriétaires des lieux qui assurent avoir contacté l’institution concernée, en vain. Mieux, la mairie de Libreville leur demande de payer pour que le véhicule soit enlevé de ce parking privé. Pourtant, nul doute que le mini-bus dont on a pris le soin de retirer la plaque d’immatriculation, a coûté de l’argent à l’Etat gabonais.
Si ces véhicules sont hors d’usage, les ôter des lieux de leur abandon contribuerait à ne pas ternir l’image des instances auxquelles ils appartiennent. Tout comme en revendre les carcasses auprès des détaillants de pièces détachées d’occasion ferait rentrer un tout petit d’argent dans les caisses de ces structures ou encore leur cannibalisation permettrait de récupérer quelques pièces pour l’entretien des autres véhicules de même marque restés en bon état relatif.
A l’évidence, des mesures doivent être prises pour une meilleure gestion des biens publics et un meilleur contrôle.
1 Commentaire
C’est à la municipalité de se débarrasser de ces biens publics à l’abandon qui enlaidissent la ville. Que la mairie ramasse toutes ces épaves et les fait détruire à la fourrière, et puis c’est tout !