Handicap : Les aveugles en quête d’une meilleure intégration
La plupart des aveugles et amblyopes du Gabon ne reçoivent pas d’instruction et deviennent inactifs à l’âge adulte. Pour changer cet état de chose, la nouvelle présidente de l’Association nationale des aveugles et amblyopes du Gabon (ANAAG) mise sur la formation pour promouvoir des Activités génératrices de revenu (AGR).
Arlette Nadia Mengue Bibang, à droite, fondatrice et présidente de l’ANAAG. © D.R.
Pour les personnes handicapées et particulièrement les personnes aveugles et amblyopes, affronter le quotidien chaque jour, «est une véritable épreuve». «Faire ses courses, choisir et acheter ses vêtements, régler certaines formalités… Tout cela nécessite de l’aide des proches», a déclaré Grégoire B. Aveugle depuis plusieurs années, l’homme a du mal à s’y accommoder mais n’a pas d’autres choix.
Ce chemin de croix est le fardeau de tous les aveugles et malvoyants qui sont souvent sans formation et sans ressource. Consciente de cette situation, la nouvelle présidente de l’Association nationale des aveugles et amblyopes du Gabon (ANAAG), Arlette Nadia Mengue Bibang, veut faire bouger les lignes. Dans son plan d’action, elle se donne pour objectif de travailler avec les médias afin de mieux porter la voix des aveugles. Elle pense également à acquérir une parcelle afin que l’ANAAG ait un siège définitif, l’une des conditions mises sur la table pour recevoir l’aide des partenaires au développement. «Les partenaires au développement nous demandent d’abord d’avoir un terrain pour nous aider à bâtir, à investir», a-t-elle expliqué.
Toutefois, son véritable cheval de bataille est la formation des aveugles et personnes malvoyantes. Une formation bien appropriée leur permettant de mieux se déterminer dans la vie, à travers la création des Activités génératrices de revenus (AGR). La formation constitue également une excellente clé pour leur intégration socio-professionnelle. «Nous ferons des formations pour mettre en place des AGR parce que jusque-là, la personne aveugle n’est pas formée en tant que telle», a déclaré Arlette Nadia Mengue Bibang. «C’est un domaine que nous devons encore développer en organisant les séminaires de formation, en traitant les questions d’éducation pour personnes aveugles et amblyopes», a-t-elle ajouté.
Seule candidate à l’élection qui a fait d’elle la présidente de l’ANAAG, Arlette Nadia Mengue Bibang est la fondatrice de cette association qui œuvre pour les droits des personnes à vue déficiente. «Le plus souvent nous sommes nombreux, mais mes frères et sœurs ont décidé de m’accorder leurs suffrages», a-t-elle dit, émue, lors de son élection. «Je suis la fondatrice de cette association, mais je n’ai jamais été présidente. J’ai toujours laissé la place aux hommes. Avant moi il y a eu deux hommes. Je suis la 3e présidente», a-t-elle précisé.
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