Haïti : Libreville appelle le «Binuh» à soutenir la police nationale
Le Gabon au nom des trois États africains siégeant au Conseil de sécurité des Nations unies (Gabon, Ghana et Kenya) a jugé urgent que le Conseil de sécurité prenne des mesures plus énergiques pour répondre aux graves défis politique, sécuritaire, économique et humanitaire en Haïti.
Haïti est depuis des mois sous la coupe réglée de gangs dont l’emprise s’est largement étendue au-delà des quartiers défavorisés de Port-au-Prince. L’assassinat de son président Jovenel Moïse il y a près d’un an a plongé encore davantage le pays le plus pauvre des Amériques dans l’incertitude sur son avenir.
Indigné par la détérioration sécuritaire rapide du pays et de flambées de violence très inquiétantes dans la capitale Port-au-Prince, l’ambassadeur permanent du Gabon au Conseil de sécurité, Michel Xavier Biang, a appelé le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh) à soutenir la police nationale et contribuer à la professionnaliser et à renforcer ses moyens de lutte contre ces gangs et le commerce transnational illicite.
«Nous encourageons un dialogue national inclusif contrôlé par les Haïtiens et avec la pleine participation des femmes et des jeunes. Il faut aider Haïti à créer des conditions favorables à des élections transparentes et crédibles » a-t-il déclaré, appelant le Conseil de sécurité à élaborer un mandat approprié pour le Binuh, l’objectif étant d’empêcher Haïti de sombrer dans une crise encore plus profonde.
Selon la cheffe de la Binuh, Helen La Lime, l’insécurité prolongée et l’incertitude politique prolongée, combinées à une situation économique désastreuse et à des besoins humanitaires croissants, entravent gravement le développement socio-économique du pays, creusent les inégalités économiques et sapent les efforts de consolidation de la paix. «Il faut trouver des solutions structurelles à la crise économique et offrir des perspectives à la jeunesse haïtienne afin que leurs choix ne se limitent pas à quitter le pays ou rejoindre les gangs», a insisté Michel Xavier Biang.
Selon une évaluation du Binuh, conduite en avril dernier à la demande du Conseil de sécurité, «une mission politique spéciale des Nations unies reste la structure la plus appropriée et la plus efficace pour relever les principaux défis» du moment. «Le Binuh devrait être habilité à poursuivre ses missions de bons offices et s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité, qui sont intrinsèquement politiques ».
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