Guerre en Ukraine : Un nouveau choc économique pour l’Afrique subsaharienne selon le FMI
Loin d’être remis des séquelles sociales et économiques de la pandémie de Covid-19, les économies de la région d’Afrique subsaharienne doivent s’armer d’ingéniosité pour conjuguer avec les effets de la guerre en Ukraine qui affecte déjà les perspectives à court terme de cette région.
Selon la conférence publique du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques pour l’Afrique subsaharienne, organisée le 25 mai, à l’Institut de l’économie et des finances de Libreville, la guerre en Ukraine affecte déjà les perspectives à court terme de l’Afrique subsaharienne.
L’envolée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie frappera les ménages les plus vulnérables de la région, exacerbera l’insécurité alimentaire, augmentera le taux de pauvreté et éventuellement conduira à des tensions sociales. Toutefois, les hausses du prix du pétrole pourraient générer des recettes exceptionnelles pour les huit pays exportateurs de la région, mais pour les 37 autres pays, elle aggravera les déséquilibres commerciaux et augmentera les coûts de transport et de la vie.
«L’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué un choc économique mondial qui touche la région au moment où les pays disposent d’une marge d’action restreinte, voire inexistante pour y faire face. L’envolée des prix du pétrole et des denrées alimentaires pèse en particulier sur les soldes extérieurs et budgétaires des pays importateurs de produits de base et accentue les craintes à l’égard de la sécurité alimentaire dans la région », a souligné le représentant résident du FMI au Gabon, Gomez Agou.
Ce dernier a proposé aux autorités gabonaises de trouver l’équilibre entre la croissance et l’inflation, de maîtriser l’ajustement des taux de change, veiller à ne pas aggraver la situation de l’endettement des Etats membres de la région. En outre, au-delà des crises actuelles, les pouvoirs publics doivent agir résolument pour diversifier l’économie, encourager l’intégration régionale (y compris par l’intermédiaire de la zone de libre-échange continentale africaine), libérer le potentiel du secteur privé et relever les défis des changements climatiques à travers la mise en place de la transition énergétique.
Gomez Agou a recensé les domaines d’action prioritaires pour les autorités. Sur le plan sanitaire, les pays de la région doivent encore accélérer leurs campagnes de vaccination afin de limiter le risque de nouvelles vagues de Covid-19 ; sur le plan de la politique économique, les autorités doivent d’abord protégé les ménages les plus vulnérables de l’augmentation des prix des produits alimentaires et énergétiques, sans aggraver les facteurs de vulnérabilité liés à l’endettement ; contenir l’inflation sans compromettre la reprise.
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