Réunis au sein d’une toute nouvelle organisation censée défendre leurs intérêts, les acteurs de la filière avicole et agricole souhaitent que les mesures récemment annoncées par le gouvernement pour limiter la propagation de la grippe aviaire dans le pays soient plutôt orientées vers les structures les moins respectueuses des normes de biosécurité.

Hervé Patrick Opiangah, président du Synaeg, doute de l’efficacité de la stratégie du gouvernement après la découverte de 3 foyers de grippe aviaire à l’Estuaire. © Gabonreview

 

Annoncées le 17 mai dans un communiqué conjoint du ministère en charge de l’Élevage et celui de la Santé à la suite de la découverte de trois foyers de grippe aviaire à Meyang, dans le département du Komo-Mondah, les mesures liées à l’interdiction de la circulation des volailles vivantes dans le Grand Libreville, l’interdiction de l’importation des volailles en provenance des pays voisins et la fermeture de tous les points de vente des volailles vivantes dans les marchés sont loin d’enchanter les acteurs du secteur. Ceux-ci, une vingtaine, se sont réunis au sein du Syndicat national des agriculteurs et aviculteurs du Gabon (Synaeg) dont la toute première sortie a eu lieu le 21 mai dernier à Libreville.

S’il a loué les mesures du gouvernement, reconnaissant la nécessité de freiner la propagation de l’épidémie de grippe aviaire dans le pays et particulièrement dans la province de l’Estuaire, Hervé Patrick Opiangah, estime néanmoins que ces interdictions devraient «au cas par cas», donc aux fermes peu enclines au respect des normes. Or, le président du Synaeg nouvellement élu assure qu’il y a parmi celles contraintes de subir ces mesures des fermes qui observent scrupuleusement le protocole de biosécurité qui peut s’avérer très strict pour la filière.

Des emplois menacés et la flambée des prix des produits avicoles

Alors qu’ils tentaient tant bien que mal de sortir la tête de l’eau après le redémarrage de leurs activités ces deux derniers mois, les acteurs de la filière avicole craignent que ces nouvelles mesures ne portent à nouveau un coup sur leurs affaires. Plusieurs emplois pourraient être perdus faute de vente des produits. Le Synaeg prédit également une rareté des œufs sur le Grand Libreville et par conséquent une flambée de leurs prix.

«Ces mesures vont aussi impacter les secteurs connexes comme la pâtisserie et la boulangerie», prévient Hervé Patrick Opiangah, qui invite les autorités à revoir leur stratégie de riposte au virus H5N1, notamment en encadrant les fermes touchées, en prenant des mesures d’accompagnement sur le plan financier pour les fermes dont les stocks d’œufs s’accumulent. Selon le quotidien L’Union, les entreprises avicoles de Meyang représentent une production journalière de 200 000 à 250 000 œufs.

 
GR
 

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