Gouvernement Ossouka Raponda : Une équipe coupée de la réalité
Donnant l’impression d’avoir été composée sans tenir compte du contexte, la nouvelle équipe gouvernementale manque de lien avec le concret. À son chef d’affirmer son autorité et d’édicter une méthode de travail.
Identification des défis et des résultats corrélés puis évaluation des acteurs et des rapports de forces : au moment de composer un gouvernement, il faut s’astreindre à une analyse du contexte politique, social et économique. Rose Christiane Ossouka Raponda s’est-elle pliée à cet exercice ? Sans sombrer dans le procès d’intention, on peut en douter. Si on ne peut rien tirer de définitif de l’enchaînement des événements, on peut légitimement s’interroger. Nommée le 16 juillet courant, elle a publié la composition de son équipe moins de 24 heures plus tard. A-t-elle eu le temps de consulter son parti politique et, plus largement, sa majorité parlementaire ? A-t-elle pris la peine de se pencher sur les attentes des populations, avant de dessiner la nomenclature gouvernementale ? S’est-elle arrêtée, un tant soit peu, sur les états de service des uns et des autres ? S’est-elle essayée à des projections afin d’évaluer les répercussions sociales ou économiques, à court et moyen termes, de certains choix ? Les choses étant allées vite, très vite et, peut-être même trop vite, on peine à décrypter le message sous-jacent.
Défis de l’après-covid
Rappelant les gouvernements inspirés jadis par Brice Laccruche-Alihanga, l’équipe Ossouka Raponda parait hors-sol, coupée de la réalité. Donnant l’impression d’avoir été composée sans tenir compte du contexte, elle manque de liant et de lien avec le concret. De notoriété publique, des administrations comme les Forêts, les Hydrocarbures, les Douanes ou les Impôts, sont en grève. Comme si de rien n’était, tous les ministres concernés (Lee White, Vincent de Paul Massassa, Jean-Marie Ogandaga et Sosthène Ossoungou Ndibangoye) ont été reconduits. Si leur sortie n’était pas un impératif, des changements n’auraient pas été sans intérêt. Si leur présence était une nécessité, la tension sociale aurait pu être désamorcée par un jeu de chaises musicales. Avec leur maintien, les conditions d’une radicalisation sont désormais réunies. Sans souffler sur les braises ni jouer les Cassandre, il faut regarder la réalité en face : le Syndicat des professionnels des Eaux et Forêts (Synapef), le Syndicat des professionnels des Mines (Sypromines), la Fédération des collecteurs des Régies financières, la Confédération des syndicats des Régies financières (Cosyref) et, le Syndicat des agents de la Dette (SYNADGD) peuvent y voir un bras d’honneur. Était-il nécessaire de laisser une telle idée s’insinuer ?
Les défis de l’après-covid, comme le bilan du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre la pandémie du coronavirus (Copil), semblent aussi avoir été l’objet d’une interprétation particulière. Parmi les personnalités concernées au premier chef, certaines ont été maintenues ou promues quand d’autres ont été purement et simplement remerciées. Pourquoi maintenir les ministres en charge de l’Intérieur, des Solidarités et de l’Economie quand celui de la Santé est congédié ? Pourquoi promouvoir le porte-parole du Copil quand le président de cet organe est limogé ? De même, pourquoi se séparer du ministre de l’Enseignement supérieur quand celui de l’Education nationale voit s’étendre son champ d’intervention ? Ces différents responsables ne formaient-ils pas une équipe ? Travaillaient-ils de façon individuelle ou concertée ?
Prévenir la paralysie de l’administration
Au vu de la gestion de la pandémie à coronavirus et du bilan du Copil, de nombreuses questions restent en suspens. Les hésitations et bricolages juridiques destinés à donner à l’état d’urgence sanitaire un vernis de légalité, le flop de la prise en charge de l’électricité et de certains loyers, le capharnaüm né de la distribution des kits alimentaires, les ratés du télé-enseignement, les railleries engendrées par le décompte en direct du nombre de malades ou de guérisons…: pour coller à la réalité sociologique, pour donner aux populations des raisons d’espérer, la composition du gouvernement Ossouka Raponda aurait dû tenir compte de tous ces faits.
«L’art de gouverner, c’est l’art de choisir ses hommes», disait Emile de Girardin, journaliste français du XIXème siècle. «Si je gouvernais le peuple juif, je rétablirais le temple de Salomon», expliquait Napoléon, comme pour souligner la nécessité pour les gouvernants de coller à l’histoire et à la culture des peuples. Même s’ils ont fait leurs preuves à travers l’histoire, ces principes n’ont, de toute évidence, pas présidé à la constitution de l’actuel gouvernement. Rose Christiane Ossouka Raponda parviendra-t-elle malgré tout à en devenir le chef incontesté ? À elle d’en faire la démonstration. Autrement dit, il lui appartient d’affirmer son autorité face à des ténors du régime aux ramifications et alliances multiples. Il lui revient d’édicter une méthode de travail afin de prévenir la paralysie de l’administration et de relever les défis de l’après-covid. Pour elle, le plus dur commence…
5 Commentaires
Vous croyez qu’elle a le temps de se poser ces questions ? A Ntare Nzame!! Ces gens qui ont accepté ces postes, c’est d’abord pour leur VENTRE. Ceux qui acceptent d’entrer dans ce gouvernement ne travaillent pas en se posant ces questions ? Ils sont à l’image de l’usurpateur et assassin BOA.
Déjà il faut avoir un sacré courage d’accepter d’être Premier Ministre d’un ASSASSIN – USURPATEUR – VOLEUR. Tous les gabonais qui ont été premiers ministres des Bongo, ont perdus leur temps. Il y en avait certainement de bons parmi eux. Mais c’est IMPOSSIBLE de faire un travail EXEMPLAIRE avec à la tête d’une nation un CRIMINEL. Comprenne qui voudra.
Un conseil à donner à Ossouka Raponda et son gouvernement: une fois que les Bongo (Sylvia et Nourredine) auront terminé leur récréation, n’ayez pas peur de ce qui pourrait vous arriver. Nous sommes tous des gabonais. Le linge sale se lave en famille.
La seule chose que nous vous demandons, c’est d’arrêter le cirque qui se joue depuis octobre 2018 (date du décès d’Ali Bongo à Riyad). Nous allons tous nous asseoir pour construire un Gabon nouveau. Et que ce Gabon ne ressemble plus jamais à ce que nous avons vécu depuis 1967.
Quand on aime son pays, on ne va pas acheter des châteaux à l’étranger, on les construit au pays. Quand on aime son pays, on construit des écoles pour nos enfants. Ainsi, ils n’ont plus besoin d’aller apprendre à l’étranger où ça coûte extrêmement cher.Ils ont tout sur place. L’amour de son pays passe aussi par des sacrifices. Savoir se sacrifier pour les générations futures, pour nos enfants.
Apprenons à nous sacrifier pour le bien du peuple gabonais, et non ais pour nous même. Cultivons l’amour, la générosité, le don de soi, etc.
Faisons de notre pays un lieu où tous les gabonais se sentiront heureux, joyeux, amoureux de leur nation et fier d’être gabonais. Demeurons aussi hospitaliers. Le Gabon à déjà fait ses preuves de se côté. Oui, nous pouvons construire un Gabon nouveau. Alors levons-nous et construisons ensemble ce nouveau Gabon.
Pantins et potiches pour un gouvernement fantoche !
Ah ce cirque, quand prendra t-il donc fin?
»Les chiens ne font pas des chats »