Considérées comme les têtes de proue du mouvement d’humeur du 25 novembre 2021, au cours duquel elles dénonçaient la maltraitance dont elles sont victimes, trois détenues incarcérées à la prison centrale de Libreville sont transférées en «catimini» à Mouilla, Lambaréné et Tchibanga.

Trois détenues incarcérées à la prison centrale de Libreville ont été transférées en «catimini» à Mouilla, Lambaréné et Tchibanga. © D.R.

 

Depuis le 7 mars 2022, les familles de trois détenues incarcérées à la maison d’arrêt des femmes (MAF) de la prison centrale de Libreville ne savent pas où elles se trouvent. Selon l’ONG SOS Prisonnier Gabon, ces trois prisonnières ont été transférées respectivement à la prison centrale de Mouilla, Lambaréné et Tchibanga, en violation de l’arrêté 0018/ MJGS/CAB/ du 15 juillet 2014, portant règlement intérieur des établissements pénitentiaires en République gabonaise et sans que les familles des prévenues ne soient informées.

«La raison principale de ce transfert est due au mouvement d’humeur qui s’était passé au quartier des femmes en novembre 2021. Ces femmes ont été vues par l’administration pénitentiaire comme des meneuses de grève, pour revendiquer de meilleures conditions de détention», assure SOS Prisonnier Gabon.

En effet, selon l’article 31 de cet arrêté, « une personne détenue ne peut être punie que pour atteinte au présent règlement et au Code de procédure pénale. Elle doit être informée de l’infraction qu’on lui reproche, afin qu’elle puisse éventuellement préparer sa défense. Après enquête, le chef d’établissement décide de sa comparution ou non, devant la commission de discipline. Les sanctions suivantes peuvent être prononcées par le chef d’établissement, sur proposition de la commission de discipline : avertissement, privation de recevoir les visites pendant 1 mois, transfert de la personne détenue dans un autre établissement pénitentiaire de haute sécurité ».

Il y a-t-il eu une commission de discipline ? A quelle date ces jeunes filles ont-elles été traduites devant ce conseil de discipline ? Et qui était le président de cette commission ? Peut-on avoir la décision de cette commission de discipline ? Parmi les 3 filles, deux sont en détention préventive avec plusieurs prévenus dans la même affaire. Comment va se poursuivre leur instruction ? Vu que les autres prévenus sont à Libreville. Autant de questionnements que soulève l’ONG pour l’assistance juridique aux prisonniers et le respect de la dignité humaine.

«Ces filles ont été transférées sans leurs bagages, juste les robes kaba qu’elles portaient ce jour-là. L’administration était partie les prendre dans leurs cellules en leur disant qu’elles allaient au tribunal. De plus, ces filles se retrouvent dans des prisons des villes où elles n’ont pas de familles. C’est ici à Libreville que les familles de ces filles sont domiciliées », déplore SOS Prisonnier Gabon qui condamne cet abus de pouvoir de l’administration pénitentiaire et assure qu’il utilisera toutes les voies légales afin que cette mesure soit annulée.

 
GR
 

1 Commentaire

Poster un commentaire