Quelle opposition face au pouvoir à quelques mois des échéances électorales de 2023 ? Taraudant l’esprit de plusieurs leaders politiques, la question a eu le mérite d’être posée, le 2 décembre 2022, à l’ouverture du premier congrès ordinaire du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM). Invités en effet à livrer un message pour le compte de leurs mouvements politiques, les leaders et représentants des partis politiques amis au RPM ont tenté d’y répondre. Morceaux choisis.

Selon Pierre-Claver Maganga Moussavou (à l’extrême gauche au second plan), les acteurs de l’opposition ne se connaissent pas assez, «nous passons du temps à nous critiquer en longueur de journée». © D.R.

 

Si les multiples appels des partis de l’opposition à se coaliser pour parvenir à l’alternance et au changement au sommet de l’État deviennent une ritournelle pour certains, l’interrogation sur la capacité de ses leaders à s’unir, sans calcul ni égo, est également partagée par l’opinion. Les têtes de gondoles de l’opposition ne manquent pourtant pas d’occasion pour afficher leur foi en la matérialisation de cet idéal d’unité.

« En rentrant dans cette salle, j’ai lu ‘’engagé pour l’alternance et le changement’’. C’est une adresse à toute l’opposition. L’attitude de l’opposition laisse interrogative. Quelle opposition face au pouvoir en place ? Il faut que nous fassions un examen de notre personnalité en tant qu’opposition. Beaucoup d’entre nous, ont des comportements d’errance politique et ce n’est pas sérieux. Qui veut l’alternance ? Qui veut surtout changement ? Commençons par nous identifier réellement ensuite envisager l’unité », a lancé le président de l’Alliance pour la renaissance nationale (Arena), Richard Moulomba Mombo, à l’endroit de ses pairs.

Favorable à l’unité de l’opposition et l’instauration d’un pacte de confiance entre les différents partis qui la composent, le parti Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction (Réagir) estime pour sa part et demeure convaincu qu’il est temps de se lever et de penser l’intérêt du Gabon. «Chacun de vous, chacun de nous ici, a fait ce rêve d’un Gabon meilleur débarrassé de l’abomination, de la razzia généralisée de son patrimoine du fait d’un pouvoir sans imagination et incapable de construire l’avenir de la Nation. Il est temps de quitter vos égoïsmes primaires qui vous poussent le plus souvent vers la satisfaction de vos besoins personnels», a lancé le chef de file de cette formation, François Ndong Obiang.

Si selon le vice-président de la plateforme citoyenne et patriotique «Gabon d’Abord», Edmond Okemvele Nkogho, la transhumance au sein des partis de l’opposition a démarré avec la signature des «Accords de Paris», en novembre 1994, un arrangement qui n’aura pas résisté aux élections législatives de 1996 et 1997, ouvrant ainsi la voie au détricotage des acquis de la Conférence nationale tenue du 1er mars au 19 avril 1990, pour le président du Parti social démocrate (PSD), le problème de l’opposition est : «la méconnaissance des uns et des autres».

«Nous avons devant nous une tache certainement très difficile. Asseyons et réfléchissons ensemble sur un certain nombre d’objectifs à atteindre. Nous ne nous connaissons pas au sein de l’opposition. Nous passons du temps à nous critiquer à longueur de journée. Si on se connaissait un peu, les choses seraient différentes et aujourd’hui, il faut véritablement tirer un trait. Moi, je propose que nous nous retrouvions et que chacun devant ses militants expose son programme, parce que ce n’est pas l’homme qui compte, mais ce qu’on voudrait apporter aux populations. De tous ces programmes, on s’enrichira des uns, des autres », a déclaré Pierre-Claver Maganga Moussavou.

Occasion toute donnée pour la présidente de l’Union nationale, Paulette Missambo qui n’a pas manqué de réitérer son appel à l’Unité de l’opposition en prévision des élections de 2023 et après. «J’appelle au rassemblement et à l’unité des forces de l’alternance. Je souhaite qu’avant, pendant et après les élections de 2023, nous soyons en capacité d’agir ensemble. Il s’agit de la construction d’une dynamique nouvelle, dans le cadre des scrutins à deux tours. De façon solennelle, devant le peuple gabonais, je renouvelle mon appel à tous les patriotes qui croient qu’un autre Gabon est possible. Et cela est possible », a-t-elle lancé.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. victoire cash dit :

    Ce n’est pas demain que le pouvoir changera d’épaule au Gabon, tant qu’il est constaté que ce sont les mêmes qui sont aux manettes depuis Novembre 1967.

    Ping avait valablement gagné l’élection de 2016, l’établissement avait décidé que c’est Ali qui va gouverner et personne ne les a empêcher de gouverner, pourtant la candidature de Ping avait été validée par la coalition de l’opposition, qui se devait de la défendre. Lors de la prochaine messe avec Nourredine, ya Mado va encore annuler les voies du candidat de l’opposition et personne ne dira mot.

    Avant de se pointer en 2023, il faudrait au préalable assainir les règles du jeu, pousser l’autorité des nominations, à se séparer de MBOURANTSOUO qui a dépassé la durée maximale au poste de président de la cour constitutionnelle.
    Permettre à l’opposition, à travers son DGA, d’avoir un droit de veto au CGE. refaire une élection là ou il y a une suspicion et non pas déclarer à la con, le second comme vainqueur.
    A titre infini subsidiaire, aucun résultat de vote ne sera recevable au CGE, au delà de 48h chrono de la date de l’élection.

    Le patriote

  2. CYR Moundounga dit :

    Bjr. Morceau au choix: Gabon : Quelle opposition face au pouvoir en 2023. Depuis 1990, la question est toujours posée et la réponse connue. Ce sont juste les acteurs qui changent. Amen.

Poster un commentaire