S’intéressant à l’influence des réseaux sociaux au Gabon, une étude d’Afrobarometer révèle que la très large majorité de Gabonais disent que les réseaux sociaux informent beaucoup les gens sur l’actualité (93%) et aident les gens à avoir plus d’impact sur les processus politiques (80%). Cependant, 84% de citoyens pensent que les réseaux sociaux prédisposent les gens à être plus réceptifs aux fausses nouvelles.

L’utilisation des réseaux sociaux au Gabon suscite bien de débats. © D.R.

 

Afrobarometer a mené une enquête au Gabon sur l’influence des réseaux sociaux. L’enquête a interviewé 1.200 adultes gabonais.  Le travail de terrain pour ce tour, le 8ème tour au Gabon, a été effectué entre le 7 et le 23 février 2020. «Le CERGEP a présenté les résultats sur les réseaux sociaux. L’actualité nous commande de pouvoir être pédagogique en tant qu’enseignant et de pouvoir participer au débat national sur la question de ce qu’on a nommé les danses obscènes dans le milieu académique», a déclaré Christian Wali Wali, secrétaire permanent du Centre d’études et de recherche en géosciences politiques et prospective (CERGEP), partenaire national et responsable de la mise en œuvre de l’enquête Afrobarometer au Gabon.

Selon les résultats de cette enquête,  plus de 9 Gabonais sur 10 (94%) déclarent avoir entendu parler des réseaux sociaux. 93% de Gabonais sont «d’accord» ou «tout à fait d’accord» que les réseaux sociaux informent beaucoup les gens sur l’actualité (93%), 80% estiment que les réseaux sociaux aident les gens à avoir plus d’impact sur les processus politiques. «Mais la plupart des citoyens pensent également que les réseaux sociaux disposent les gens à être plus réceptifs aux fausses nouvelles (84%) et rendent les gens plus intolérants envers ceux qui ont des opinions politiques différentes (75%)», souligne l’étude qui révèle que «près d’un tiers (31%) de Gabonais estiment que les réseaux sociaux ont des effets négatifs sur la société, contre 61% qui déclarent le contraire».

En clair, dévoile l’enquête, «les Gabonais pensent que les réseaux sociaux sont importants parce qu’ils permettent aux populations de s’informer et ils les aident à avoir un impact dans les processus politiques. Toutefois, les Gabonais pensent que ces mêmes réseaux sociaux rendent les gens plus disposés à recevoir les fausses nouvelles et à être intolérants sur le plan politique». Dans un contexte où l’utilisation des réseaux sociaux est de plus en plus décriée, les enquêteurs ont mis en évidence un problème qui se situe à 3 niveaux. La démission des parents dans l’éducation et la sensibilisation de leurs enfants sur le caractère dangereux des réseaux sociaux ; l’opportunisme des hommes politiques qui à leur tour récupèrent les informations à des fins politiques et l’amplification des phénomènes par «des médias sociaux pour attirer le plus grand nombre d’adhérents à leurs pages».

«Si aujourd’hui nous parlons des danses obscènes, nous pouvons condamner nos jeunes mais il faut s’interroger sur notre capacité à pouvoir gérer les réseaux sociaux. Quels sont les mécanismes mis en place pour amener les jeunes à considérer et à se rendre compte de la gravité de l’utilisation des réseaux sociaux qui amène à une situation dépravante de la société dans laquelle nous vivons ?», s’est interrogé Christian Wali Wali.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Alex Nzoghe dit :

    Bonjour, quel est le pourcentage des élèves qui utilisent internet au Gabon ? Quelle est leur tranche d’âge ?

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