Selon la liste actualisée du ministère de l’Intérieur datée du lundi 6 février, le nombre de partis politiques légalement reconnus au Gabon est de 101, dont 85 se réclament de l’opposition au sein de laquelle certains dénoncent pourtant une «légalisation massive» intervenue ces six derniers mois, en prélude aux prochaines élections. Un hasard qui n’en serait pas, en réalité.

Au 6 février 2023, le Gabon compte 101 partis politiques. © D.R.

 

Au 6 février 2023, le Gabon compte 101 partis politiques légalement reconnus, selon une liste actualisée par le ministère de l’Intérieur. 2/3 de ces formations politiques se réclament de l’opposition, soit plus de 85, à en croire Jean Valentin Leyama qui a rendu public le document sur sa page Facebook ce mardi. Le secrétaire exécutif du parti RÉAGIR, qui assure qu’«en septembre 2022, le nombre de partis politiques légalisés était de 74», doute que cette prolifération de partis serve uniquement à l’avancement du processus démocratique au Gabon.

«C’est le pouvoir qui est l’acteur principal de la prolifération des partis politiques, en utilisant la légalisation massive comme une variable d’ajustement. Combien sont représentatifs, parmi cette kyrielle de formations politiques qui n’ont de sièges que le numéro de portable du leader et, d’un scrutin à un autre, invariablement ne prennent part à aucune élection, même locale ? (…) Si la prolifération des partis politiques n’arrangeait pas les affaires du Pouvoir, il en aurait déjà mis de l’ordre en retirant les récépissés à plusieurs d’entre eux. Par l’application pure et simple de la loi en matière de conditions de fonctionnement (absence de sièges, non tenue des congrès statutaires)», déduit l’opposant dans un post.

Pour rappel, lors des dernières élections législatives, le Gabon comptait à peine 619 699 électeurs, alors que ceux-ci étaient de 813 000 lors de la présidentielle de 2016. Pour une population de 2,3 millions d’habitants environ, certains estiment que plus de 100 partis politiques, c’est beaucoup trop. Jean Valentin Leyama propose, par exemple que des partis soient regroupés par «couloirs idéologiques» : les libéraux, ultralibéraux et nationalistes d’un côté, et socio-démocrates, écologistes, radicaux de l’autre.  

 

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Rembourakinda dit :

    N’importe quoi !!!! Il ne faut tenir compte que des partis qui ont des élus au Parlement, au Sénat et dans les Municipalités. Les autres ne servent à rien, sinon à syphoner les caisses de l’état.

  2. Likassa dit :

    Est-ce que les gabonais sont sérieux même ?

  3. pdgoeye dit :

    Ne croyez pas à cette histoire, c’est une manoeuvre du pouvoir pour conserver le pouvoir.

    En France, on a appris que, ne peut être candidat à l’élection présidentielle que le candidat qui a pu recueillir 500 signatures…….

    Si cela n’était pas une fabrication du pouvoir, la condition réaliste, pour être au CGE, serait de disposer des élus à l’assemblée nationale ou de présenter 500 signatures de ces membres!
    C’est une machination du pouvoir qui ne passera plus le 30 Aout 2023!
    A Dios!

  4. NZOGHELAME Wilfried dit :

    Le game a commencé

  5. leyama dit :

    Mais qui a donc intérêt à la prolifération des partis politiques au Gabon ?
    101 partis politiques pour moins de 2 millions d’habitants, dont plus de 85 se réclamant de l’Opposition.
    En septembre 2022, le nombre de partis politiques légalisés étaient de 74. En 6 mois, ce chiffre vient de faire un bond considérable pour franchir la barre de 100.
    2011. 2017. 2023. 3 années de légalisation massive.
    En 2011, faute d’avoir pu obtenir la biométrie dans le processus électoral comme convenu lors des Accords d’Arambo, l’Opposition la plus
    représentative décide du boycott des élections législatives. «Pas de biométrie, pas d’élection !», clama-t-elle. Le processus électoral, organisé de manière paritaire s’en trouva bloqué, les partis de l’Opposition refusant de siéger dans les Commissions électorales.
    Si le Code électoral stipule que les commissions électorales doivent être composées à parité entre la Majorité et l’Opposition, il n’en précise pas les modalités, l’essentiel c’est qu’un groupe de partis se réclamant de l’Opposition se manifeste, sa représentativité important peu.
    C’est alors que le Gouvernement Biyoghe Mba exhuma tous les dossiers de demandes de légalisation en souffrance et utilisa son pouvoir discrétionnaire pour délivrer des dizaines de récépissés à des partis qui se sont réclamés de l’Opposition. Le Pouvoir s’étant créé sa propre opposition, ces partis fraîchement légalisés se sont alors constitués en coalition, ont pris d’assaut les commissions électorales et les élections ont pu avoir lieu, au grand bénéfice du PDG, « vainqueur » à 99% !
    En 2017, le Pouvoir sort affaibli de sa défaite de 2016 dans les urnes et en est conscient. Comment obtenir une légitimation ? La formule classique expérimentée en 1994 (Accords de Paris, suite à 1993), 2006 (Accords d’Arambo, suite à 2005) : un Dialogue.
    Mais face à l’intransigeance des partis politiques membres de la Coalition pour la Nouvelle République, demeurés fidèles à Jean Ping, comment organiser le Dialogue d’Angondje ? Encore une fois, la
    légalisation massive des partis politiques dont une grande part se réclamant de l’Opposition.
    En 2022, un certain nombre de partis politiques suffisamment représentatifs réclament une concertation politique sur la question de la réforme électorale. Deux mémorandums sont rendus publics et envoyés aux autorités et à la Cour constitutionnelle. Le Pouvoir fait la sourde oreille. Le 31 décembre, le Président de République annonce l’acceptation de la Concertation et c’est au cours de la réunion du conseil des ministres du 1er février que la date du 13 février est arrêtée.
    Curieuse coïncidence : le Ministre de l’Intérieur annonce une nouvelle vague de légalisation et évoque officiellement, non plus une concertation, mais un Dialogue. En année électorale. Une voix autorisée de l’Opposition préconise le report de l’élection présidentielle à 2024. Sur les 85 partis politiques se réclamant de l’Opposition, seule une poignée d’entre eux va s’y opposer, l’écrasante majorité devra approuver… moyennant des juteuses incitations.
    On l’aura compris : c’est le Pouvoir qui est le
    l’acteur principal de la prolifération des partis politiques, en utilisant la légalisation massive comme une variable d’ajustement.
    Combien sont représentatifs, parmi cette kyrielle de formations politiques qui n’ont de sièges que le numéro de portable du leader et, d’un scrutin à un autre, invariablement ne prennent part à aucune élection, même locale ?
    Or, ce sont les leaders de ces partis qui
    peuplent pourtant les concertations politiques et qui font monter les enchères vites transformées en concessions dès lors que des arguments en espèces sonnantes et trébuchantes sont alignés. Le Pouvoir l’a si bien compris : chaque concertation générale, politique, syndicale ou sociale donne lieu à une débauche de moyens à la grande satisfaction des participants. Ce sont ces mêmes partis qui sont assidus aux sessions du Conseil National de la Démocratie, en raison des perdiems qui accompagnent leur participation.
    Ce sont ces mêmes partis politiques qui prennent d’assaut les postes de commissaires dans les commissions électorales ainsi que les postes de scrutateurs dans les bureaux de vote, sans prouver une quelconque implantation locale et sans ambitions politiques, tout ceci en vue de capter les perdiems qui y sont attachés.
    Autre coïncidence curieuse : la plupart de ces partis se sont vus récemment alloués des subventions de fonctionnement de plusieurs dizaines de millions sans justifier ne fût-ce que d’un siège !
    Si la prolifération des partis politiques n’arrangeait pas les affaires du Pouvoir, il en aurait déjà mis de l’ordre en retirant les récépissés à plusieurs d’entre eux. Par l’application pure et simple de la loi en matière de conditions de fonctionnement (absence de sièges, non tenue des congrès statutaires). Pour la non-participation aux élections sur
    plusieurs scrutins successifs. Par la fixation de couloirs idéologiques qui vont forcer les partis à se regrouper, par exemple : libéraux, ultralibéraux, nationalistes, d’un côté ; sociaux-démocrates, écologistes,
    radicaux, de l’autre.

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