Depuis son adhésion à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en 2021, le Gabon a accompli des avancées notables. Cependant, des lacunes subsistent, freinant la pleine réalisation de ses engagements. Retards budgétaires et absence de soutien institutionnel ont mis à mal l’exécution des réformes, menaçant ainsi la validation prévue pour 2025.

Le Collège de la société civile au GMP recommande une application stricte des conclusions de l’auto-évaluation et du premier rapport de validation de 2024. © D.R.

 

Membre de l’ITIE depuis octobre 2021, le Gabon a pris des engagements majeurs, dont la publication de son premier rapport ITIE avant avril 2023 et le démarrage de sa première validation avant juillet 2024. Ces progrès, salués par le Collège de la société civile au sein du Groupe multipartite (GMP) de l’ITIE Gabon, sont également le fruit des efforts conjugués du président de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, et du Premier ministre Raymond Ndong Sima.

Néanmoins, des obstacles importants demeurent. La mise en œuvre des plans de travail annuels a été affectée par la résistance de certains services financiers, des coupes budgétaires drastiques et un soutien institutionnel insuffisant. Ces difficultés ont limité l’impact des réformes, notamment sur les communautés locales.

Face à ces défis, le Gabon doit adopter une approche rigoureuse pour préparer sa validation ITIE. Le Collège de la société civile au GMP recommande une application stricte des conclusions de l’auto-évaluation et du premier rapport de validation de 2024. Les priorités incluent le respect des normes ITIE, le renforcement de la transparence à tous les niveaux, et une documentation approfondie des thématiques cruciales telles que la corruption, la transition énergétique, ainsi que les questions environnementales et sociales.

À court terme, le Collège appelle à la libération immédiate du budget 2024 de l’ITIE afin d’assurer la continuité des activités essentielles, incluant la dissémination des rapports et les frais de fonctionnement. À moyen terme, une réforme institutionnelle s’impose, accompagnée d’un mécanisme de financement durable pour l’ITIE-Gabon. La vulgarisation et l’évaluation des politiques publiques dans le secteur extractif sont également cruciales pour une gouvernance efficace et une lutte renforcée contre la corruption.

D’ici 2030, le Gabon devra mettre en place des solutions opérationnelles robustes pour assurer une implémentation optimale de l’ITIE. Cela inclut le développement de projets économiques durables au profit des communautés vivant à proximité des sites extractifs, améliorant ainsi leurs conditions de vie à long terme.

Le Gabon est à un carrefour décisif. La réussite de sa conformité à l’ITIE dépendra d’une mobilisation accrue des parties prenantes et d’une action concertée pour transformer les défis actuels en opportunités de progrès durable.

 
GR
 

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