Gabon : Asselé s’interroge sur le scandale BGFI de Laccruche
Sur les ondes de sa radio, Génération Nouvelle, dont la bande audio est largement relayée dans les réseaux sociaux, Jean Boniface Asselé a annoncé, le 7 octobre, son intention de connaître les conclusions d’une enquête ouverte sur le scandale financier survenu en 2013 à BGFI. L’affaire avait conduit à la mise aux arrêts temporaire de l’actuel directeur de cabinet du président de la République.
Sur les ondes de sa radio, Jean Boniface Asselé s’est interrogé, le 7 octobre, sur le scandale financier ayant provoqué l’éviction de Brice Laccruche de BGFI en 2013. © D.R.
Général de police à la retraire et néanmoins leader du Cercle des libéraux réformateurs (CLR), Jean Boniface Assélé a commenté l’actualité nationale, le 7 octobre dernier, distribuant bons et mauvais points. Il a surtout amené au souvenir d’un dossier judiciaire concernant Brice Laccruche dont les conclusions n’ont jamais été livrées. « J’appellerai monsieur Oyima de la BGFI. Mais, le scandale de la BGFI, les enquêtes sont où ? quels sont les résultats ? pourquoi on n’en parle pas ? Les milliards ont disparu », a lancé l’ancien commandant en chef des Forces de police nationale avec son parler familier.
Soupçons de malversations
Avec un peu de réminiscence, on se retrouve en 2013, annus horribilis de BGFIBank qui dû recapitaliser de 15 milliards de francs CFA sa filiale béninoise, du fait de certaines opérations aventureuses effectuées en 2012. Sur fond de soupçons de malversations, le directeur général de BGFI Bénin et une vingtaine de hauts cadres de cette succursale furent virés, de même que le directeur de l’audit à Libreville où Brice Laccruche, alors directeur général de BGFIBank Gabon, fut placé en garde à vue. Il était accusé de fraude et de malversations financières en rapport avec une entreprise de BTP supposée lui appartenir.
« Nous avons tiré les conséquences des diagnostics que nous avons menés au Bénin et au Gabon. Il y avait un dérapage au niveau des risques de crédit de la part des équipes dirigeantes locales », déclarera, en juin 2014, Henri-Claude Oyima dans les colonnes de Jeune Afrique. Nombreux s’en souviennent, Patricia Manon remplaça au pied levé Brice Laccruche dont la Commission bancaire de la communauté de l’Afrique centrale (Cobac) s’était mordicus opposée, quelques années auparavant, à la nomination comme DG de BGFIBank Gabon. Selon les mots du tonitruant Matindafrique.com, connu comme site d’investigation, « il avait volé plus de 3 milliards».
Casier judiciaire
Sur l’émission «Assélé discute avec vous», diffusée par Génération Nouvelle, sa radio, l’ancien commandant en chef des Forces de police nationale a donc demandé où en sont les conclusions de l’enquête ouverte sur ce scandale dont la presse nationale et internationale avait fait grand bruit. « Les gens qui se promènent avec l’argent ici, ils ont eu ça où ? Ils ont été héritiers de qui ? Pourquoi ces enquêtes n’aboutissent pas ? qui est en centre même de ce scandale ? (…) Il faut qu’on le sache », a clamé le grand frère de Patience Dabany, mère d’Ali Bongo.
Très amer, Asselé a poursuivi : « quelqu’un qui est trempé dans quelque chose, de près ou de loin, ne doit donc pas s’approcher d’un pouvoir. Il y a le casier judiciaire. Quand il n’est pas vierge (…), on ne devrait pas rentrer là-dedans. Il faudrait qu’on essaie un peu de fouiller tous ces gens là qui viennent là. Ils ont quel casier judiciaire, ces messieurs… ».
Intervenant au lendemain du meeting de clôture de la tournée nationale du directeur de cabinet du président de la République, la sortie du vrai patron du CLR, parti de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence, n’a pas manqué d’évoquer les moyens financiers colossaux déployés pour amener des milliers de jeunes figurants au stade de Nzeng-Ayong : « Ils distribuent de l’argent, 5000 francs à chaque enfant, pour venir faire le nombre dans un stade. 10.000 francs à de petits enfants qui ne vont pas voter demain. (…) c’est incroyable, çà ! C’est dangereux ! On va aller où ? Je ne sais pas mais, moi, je commence à m’inquiéter. »
2 Commentaires
Je suis d’accord avec Jean Boniface Assélé. Seulement, lui aussi et Ali Bongo (et bien d’autres) n’ont pas aussi un casier judiciaire vierge. Et même si c’est vierge pour eux, c’est tout simplement de la mascarade. Pauvres gens!!!
Ce que Alihanga a fait à BGFI avec sa société de BTP c’est le même procédé qu’il a utilisé pour ruiner la C2N2I. Son topeau pour maquiller le vole c’est la sous-traitance. Si on pouvait faire l’audit de sa gestion on verra quel grand voleur est ce type. Il s’accroche au pouvoir corrompu d’Ali Bongo à cause de ses casseroles. Ali Bongo s’en fout que tu sois voleur ou criminel l’essentiel est de lui montrer un soutien inconditionnel. Il préfère des gens qui lui vendent une fausse amitier à des personnes sincères.